En Algérie, le cancer de la prostate est le deuxième cancer masculin le plus fréquent, représentant 13,2% des cas, juste après le cancer du poumon. Selon l’OMS, un homme sur huit sera diagnostiqué avec cette maladie au cours de sa vie. Lors de Movember, mois dédié à la sensibilisation au cancer de la prostate, “Ma Santé, Ma Vie” invite à comprendre les enjeux de cette pathologie, à se sensibiliser à l’importance du dépistage précoce et à adopter des comportements de prévention pour protéger la santé prostatique.
Les deux principales pathologies de la prostate
La prostate joue un rôle essentiel dans la fonction sexuelle et urinaire masculine. Située juste sous la vessie, elle produit du sperme et permet son évacuation lors de l’éjaculation. Voici les deux pathologies principales de la prostate :
1. L’hypertrophie bénigne de la prostate (adénome)
L’adénome est l’augmentation naturelle de la taille de la prostate, fréquente avec l’âge. Cette croissance peut exercer une pression sur l’urètre, entraînant des symptômes urinaires :
- Difficulté à uriner
- Besoin fréquent d’uriner, surtout la nuit
- Faible débit urinaire
- Sensation de vessie non complètement vide
Bien qu’il ne nécessite pas de dépistage spécifique, le médecin peut poser des questions sur ces symptômes lors des consultations de routine.
- Prévenir et gérer l’adénome de la prostate
L’hygiène de vie joue un rôle clé dans le développement et l’aggravation des symptômes. Il est donc recommandé de :
- Manger plus de fruits et légumes riches en antioxydants.
- Réduire les graisses saturées et animales, présentes dans les viandes grasses et les produits laitiers.
- Augmenter les oméga-3, présents dans les poissons gras comme le saumon et le maquereau.
- Limiter la caféine,
- Éviter l’alcool et le tabac
- Maintenir une bonne hydratation
- Maintenir un poids santé
- Réduire le stress par des techniques de relaxation.
- Conseils pour soulager les symptômes
- Maintenir une activité sexuelle régulière : Elle contribue à la santé de la prostate. Une étude a montré que la masturbation pourrait même limiter l’évolution de l’adénome.
- Ne pas se retenir d’uriner : Cela peut irriter la vessie et aggraver les symptômes.
- Éviter certains aliments : Les plats épicés, salés, les boissons contenant de la caféine (café, thé, colas), l’alcool et le chocolat peuvent empirer les symptômes.
- Prendre soin de son tonus musculaire : Faire de l’exercice améliore le contrôle de l’envie d’uriner.
Toutefois, éviter les sports à impact (VTT, équitation, tennis) qui peuvent solliciter la vessie.
2. Le cancer de la prostate
Le cancer de la prostate est un cancer souvent lent à se développer, mais dans certains cas, il peut évoluer rapidement. Il est hormono-dépendant, alimenté par la testostérone. Il est donc recommandé de ne pas suivre de traitement hormonal à base de testostérone ou de ses dérivés, car ces hormones peuvent stimuler la croissance du tissu prostatique et favoriser le développement du cancer.
- Prévenir le cancer de la prostate
Il est conseillé de :
- Limiter la consommation de : sucres, d’alcools forts, de viandes rouges et de charcuteries.
- Privilégier un régime méditerranéen : Consommer du poisson, des fruits de mer, des viandes blanches, des fruits et légumes, et des fruits secs (amandes, noix).
- Limiter les produits laitiers, en privilégiant les fromages de chèvre ou de brebis et en ne consommant qu’un seul produit laitier par jour.
- Dépistage du cancer de la prostate : Une détection précoce essentielle
Il n’existe pas de dépistage systématique du cancer de la prostate, mais il est recommandé pour la majorité des hommes entre 50 et 70 ans, et à partir de 45 ans pour ceux présentant des facteurs de risque, tels que des antécédents familiaux de cancer de la prostate.
En Algérie, 80 à 85 % des cas de cancer de la prostate sont diagnostiqués à un stade tardif. Pourtant, le dépistage permet de détecter des cancers à évolution lente et d’assurer une prise en charge précoce, augmentant ainsi les chances de guérison. Ce dépistage est recommandé aux hommes de plus de 50 ans.
- Les méthodes de dépistage : Le dépistage du cancer de la prostate repose sur deux examens principaux : le toucher rectal et le dosage du PSA (antigène spécifique prostatique). Le toucher rectal est un examen clinique simple et indolore, essentiel pour détecter une tumeur à un stade précoce. La plupart des cancers se développent dans la zone périphérique de la prostate, qui est accessible à cet examen. Environ 80 % des cancers se forment dans cette zone et peuvent être détectés par une induration au toucher.
- Le rôle du PSA dans le dépistage : Le PSA est une protéine produite par la prostate, et son taux dans le sang permet de détecter une tumeur. Un taux de PSA inférieur à 4 ng/ml indique généralement l’absence de cancer, mais il faut continuer le dépistage à intervalles réguliers. Un taux supérieur à 4 ng/ml nécessite des examens complémentaires pour confirmer ou infirmer la présence d’un cancer. Toutefois, seule une biopsie permet de confirmer définitivement le diagnostic.
D’autres facteurs, comme une infection ou une hypertrophie bénigne, peuvent également entraîner une augmentation du taux de PSA.
- L’importance du stade de la maladie : Le pronostic du cancer de la prostate dépend du stade de la maladie au moment du diagnostic. Lorsque le cancer est localisé à la prostate, les chances de guérison sont très élevées. En revanche, si le cancer a dépassé les limites de la prostate, le pronostic devient plus préoccupant, avec un risque d’extension vers la vessie, les uretères, le rectum et les ganglions du pelvis. Des métastases dans les os et un envahissement de la moelle osseuse sont également possibles.
La prostate est un organe clé de la santé masculine. En cas de symptômes urinaires ou de facteurs de risque, il est important de consulter un médecin pour un suivi. Adopter une alimentation saine, pratiquer une activité physique régulière, et prendre soin de sa santé en général, sont des moyens efficaces pour maintenir une prostate en bonne santé et prévenir les pathologies graves comme le cancer.
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