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Cancer de la prostate : L’hérédité, un facteur de risque à ne pas négliger

Edité par : Hafid Azzouzi | Journaliste et Consultant en communication
19 février 2023

Le cancer de la prostate est devenu le premier en Algérie où le nombre de cas ne cesse d’augmenter chaque année davantage. Devant  cette situation inquiétante, les médecins insistent sur l’importance du dépistage précoce. Et ce, afin de permettre aux soignants d’engager une prise en charge en mesure de freiner la propagation des cellules tumorales vers  le système lymphatique, d’autres tissus et parties du corps. Les antécédents familiaux et les risques génétiques sont également impliqués dans l’augmentation de la maladie.

La prise en charge doit intervenir à temps

Des centaines de cas sont diagnostiqués chaque année dans notre pays. C’est pour cela que la nécessité de mettre en place une  stratégie de dépistage précoce s’avère  inéluctable. «Maintenant, celui qui a un cancer de la prostate détecté à temps,  sa prise en charge devient facile.  Là, on est plus positif à l’égard du patient pour le rassurer et lui dire que nous avons les moyens pour le guérir  à travers une action multidisciplinaire. Donc, sa prise en charge doit intervenir à temps pour guerrir », nous a déclaré, en substance, le Dr Takfarinas Benamara, chirurgien urologue  exerçant au niveau de l’hopital Chahids Mahmoudi de Tizi Ouzou. Lors d’un entretien qu’il nous a accordé, la semaine dernière  (voir les vidéos), il a estimé  que cette maladie  commence à changer de comportement car, elle est, aujourd’hui, détectée même  chez des patients jeunes et  de plus en plus très agressives qu’avant. Le risque génétique quantifie aussi la probabilité d’être atteint de cette pathologie.

Antécédents familiaux

 Ainsi, les hommes ayant des parents du premier ou deuxième degré atteints de cancer de la prostate ont un risque augmenté d’être également touchés par la maladie. « Il ne faut pas négliger surtout le facteur lié à l’hérédité. Le risque est plus important pour les gens qui ont des antécédents familiaux (un père, un frère, un cousin de premier degré, un grand père, un oncle maternel ou paternel cancéreux. Le seul facteur prouvé jusqu’à maintenant, c’est celui lié à la génétique », soutient le même praticien qui ajoute, en outre, que même s’il y a  quelqu’un qui a une maman qui a cancer du sein, il doit faire attention au cancer de la prostate. «Malheureusement, dans notre pays, on tombe souvent sur des cancers qui sont très évolués, ce qui nous complique beaucoup la tâche pour les traiter », a  souligné le docteur Benamara.

Des formes jeunes plus agressives

« C’est pour cela que nous conseillons toujours le dépistage précoce  car, il y a même des formes jeunes et plus agressives qui surviennent chez des gens  âgés de 50 ans, même à 40 ans quand il y a l’hérédité familiale. Nous avons eu un patient qui un cancer de la prostate localement avancé alors qu’il n’est âgé que de 39 ans », a-t-il  déclaré avant de préciser que l’hôpital Mahmoudi vient d’acquérir un nouveau matériel moderne qui permet une prise en charge pluridisciplinaire du cancer de la prostate.

L’importance de la sensibilisation

Notons, dans  le même sillage,  que selon des études menées par des chercheurs dans le domaine, le cancer de la prostate est un cancer du sujet âgé : il apparaît rarement avant 50 ans, et l’incidence augmente très rapidement avec l’âge. « L’âge est le principal facteur de risque identifié pour le cancer de la prostate. Ce risque est de 1% à 7% entre 50 et 64 ans, il monte de 14% à 26% entre 65 ans et 74 ans et enfin, les risques augmentent de 40% entre 75 ans et 79 ans jusqu’à atteindre 50% à partir de 80 ans ». Par ailleurs, des campagnes de sensibilisation contre cette maladie sont toujours préconisées par les médecins et des acteurs du mouvement associatif qui plaident continuellement pour le dépistage précoce qui est considéré comme l’unique moyen et le plus simple pour guérir. Le Docteur Benamara nous a fait part d’une campagne de dépistage et de sensibilisation (Novembre-Bleu) organisée par l’hôpital Mahmoudi de Tizi Ouzou. Cette action s’inscrit dans le cadre d’une étude qui a abouti à la détection de 23 cas de cancer de la prostate confirmés sur les 400 personnes concernées par le dépistage. Il utile d’expliquer que dans la lignée d’Octobre Rose, la campagne annuelle Novembre-Bleu vise à sensibiliser sur les maladies masculines et en particulier le cancer de la prostate.

H.Azzouzi