Un mouvement de solidarité inédit dans les hôpitaux toscans
En Toscane, au cœur de l’Italie, plus de 700 médecins, infirmiers et travailleurs de la santé ont entamé une grève de la faim symbolique. Objectif : protester contre ce qu’ils qualifient de génocide et de famine délibérée imposés aux Palestiniens dans la bande de Gaza.
Une mobilisation quotidienne et coordonnée
Selon Corriere Fiorentino, le mouvement a débuté mardi. À tour de rôle, les soignants sautent le déjeuner durant leur pause, dans plus de 40 hôpitaux et centres médicaux de la région. Cette action pacifique vise à afficher leur solidarité avec les civils palestiniens, pris au piège d’un conflit qui s’intensifie.
Des messages clairs, des gestes forts
Les professionnels mobilisés ont brandé des pancartes dénonçant les violences israéliennes, qualifiant la situation à Gaza de campagne systématique de génocide et de famine organisée. Devant leurs établissements, ils ont posé pour des photos, affichant leur engagement à visage découvert.
« Nous ne pouvons rester silencieux »
Dans un communiqué commun, les organisateurs ont déclaré :
« Nous ne pouvons rester silencieux face à la tragédie à Gaza. Après 21 mois de guerre et plus de 60 000 morts, dont de nombreux enfants, la population meurt désormais de faim. »
Le texte accuse ouvertement :
« Le gouvernement israélien commet un génocide et affame délibérément une population entière. »
Une initiative au sein d’un mouvement plus large
Cette grève de la faim s’inscrit dans une campagne nationale, portée par des collectifs populaires et des organisations de défense des droits humains. Ces derniers rejettent fermement le soutien politique et militaire de certains pays européens à l’offensive israélienne.
Aide bloquée, cessez-le-feu bafoué
Depuis le 2 mars, Israël n’a pas respecté l’accord conclu avec le Hamas, qui prévoyait un cessez-le-feu et un échange de prisonniers. Les points de passage vers Gaza demeurent fermés à l’aide humanitaire, et des centaines de camions restent immobilisés à la frontière, empêchés d’acheminer nourriture et soins à une population en détresse.
Un million de femmes et de filles plongées dans la faim et la terreur
À Gaza, la faim frappe sans distinction. Mais ce sont les femmes et les filles qui en paient le prix le plus lourd. Selon ONU Femmes, un million d’entre elles sont désormais confrontées à la faim, à la violence et à des abus grandissants.
Face à l’effondrement de l’accès aux biens de première nécessité, de nombreuses femmes sont contraintes d’adopter des stratégies de survie désespérées. Pour nourrir leurs familles, elles doivent parfois s’aventurer hors des abris, bravant les bombardements et les tirs.
« Les femmes et les filles à Gaza sont confrontées à un choix impossible : mourir de faim dans leurs abris ou sortir chercher de la nourriture et de l’eau, au risque d’être tuées », déplore Sima Bahous, directrice exécutive d’ONU Femmes. « Leurs enfants dépérissent sous leurs yeux. C’est inhumain, inacceptable, intolérable. »
Des mères tuées, des familles dévastées
Depuis le début de la guerre en 2023, plus de 28 000 femmes et filles ont perdu la vie à Gaza. La plupart étaient des mères. Leur disparition laisse derrière elles des enfants livrés à eux-mêmes, des personnes âgées sans soutien.
Les femmes et les enfants, déjà parmi les plus vulnérables en temps de paix, deviennent les premières victimes d’une crise humanitaire qui ne cesse de s’aggraver. Leur survie est suspendue à l’arrivée d’une aide humanitaire rare, souvent inaccessible, et à un cessez-le-feu qui se fait toujours attendre.
« Des enfants et des bébés émaciés meurent de malnutrition à Gaza », a déclaré Catherine Russell, Directrice générale de l’UNICEF, plaidant pour un accès humanitaire immédiat. « Sans cela, les mères et les pères continueront à vivre le pire cauchemar d’un parent, impuissants à sauver un enfant affamé d’une situation que nous sommes en mesure de prévenir ».
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