L’hypertension artérielle n’abîme pas seulement le cœur et les artères. Elle fragilise aussi le cerveau. De nouvelles recommandations américaines mettent en lumière son rôle majeur dans le développement de la démence.
« L’hypertension est le facteur de risque le plus répandu et le plus modifiable des maladies cardiovasculaires – coronaropathie, insuffisance cardiaque, fibrillation auriculaire, accident vasculaire cérébral –, mais aussi de l’insuffisance rénale et de la démence », rappellent l’American College of Cardiology et l’American Heart Association.
Un risque méconnu pour le cerveau
La démence, précise l’OMS, regroupe plusieurs maladies qui affectent la mémoire, la pensée et les capacités quotidiennes. La plus connue, la maladie d’Alzheimer, entraîne la destruction progressive des neurones et altère profondément la personnalité, l’humeur et le comportement. Prévenir et traiter l’hypertension reste donc un levier essentiel pour retarder ou éviter son apparition.
Le nouveau seuil à connaître : 13/8

La tension artérielle se mesure par deux chiffres :
- la pression systolique (le premier), qui correspond à la contraction du cœur,
- la pression diastolique (le second), qui correspond au relâchement.
Jusqu’ici, le seuil retenu pour initier un traitement médicamenteux était fixé à 14/9. Désormais, les experts recommandent d’agir plus tôt.
Si, après 3 à 6 mois de changements du mode de vie, la tension reste supérieure ou égale à 13/8 (130/80 mmHg), un traitement médicamenteux doit être proposé.
L’objectif est clair : maintenir la tension sous 13/8 chez tous les adultes, afin de limiter les risques cardiovasculaires et neurologiques, dont la démence.
Quand parle-t-on d’hypertension ?
Les médecins définissent les valeurs ainsi :
- Normale : en dessous de 12/8 (120/80 mmHg).
- Élevée : systolique entre 120 et 129, avec une diastolique inférieure à 80.
- Hypertension avérée : entre 130-139/80-89.
Même une « petite » hausse, longtemps jugée anodine, peut déjà représenter un danger pour les vaisseaux cérébraux et le cœur.
L’alcool, un facteur sous-estimé
Les recommandations insistent sur le rôle clé du mode de vie. Manger équilibré, pratiquer une activité physique régulière, maintenir un poids santé et limiter le sel sont des réflexes connus. Mais un facteur reste souvent négligé : l’alcool.
« L’alcool a un impact direct sur la tension artérielle. Sa réduction, voire son arrêt, est une mesure trop souvent sous-estimée », soulignent les spécialistes. Les limites officielles sont fixées à deux verres maximum par jour, et surtout pas tous les jours de la semaine.
Se protéger aujourd’hui pour préserver demain
Les chercheurs rappellent que l’hypertension agit silencieusement. Beaucoup de patients ignorent leur tension réelle, faute de contrôle régulier. Or, chaque point au-dessus des valeurs recommandées fragilise progressivement le cerveau.
En agissant tôt – dépistage, hygiène de vie, traitement si nécessaire –, il est possible non seulement de protéger son cœur, mais aussi de réduire le risque de déclin cognitif et de démence, deux fléaux appelés à croître avec le vieillissement de la population.
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