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Gaza : l’ONU alerte sur un “génocide médical” en cours

Edité par : Rédaction |
5 septembre 2025

La crise humanitaire à Gaza franchit un seuil alarmant. Des experts des Nations unies dénoncent la destruction méthodique du système de santé dans l’enclave palestinienne, qualifiant la situation de “génocide médical”. Selon eux, les forces d’occupation israéliennes mènent des attaques ciblées contre les hôpitaux, les ambulances et le personnel soignant, tout en affamant délibérément les travailleurs de santé. Objectif : anéantir la capacité de l’enclave à soigner ses habitants.

« En tant qu’êtres humains d’abord, et en tant qu’experts de l’ONU, nous ne pouvons rester silencieux face aux crimes de guerre commis sous nos yeux », affirment le Rapporteur spécial sur le droit à la santé, Taleng Mofokeng, et la Rapporteuse spéciale sur la situation des droits de l’homme dans les territoires palestiniens occupés, Francesca Albanese, cités par l’agence Wafa.

Ils parlent d’un double drame : un génocide humain et un génocide médical. Le premier vise directement la population par les bombardements et la famine ; le second s’attaque aux infrastructures vitales, privant les habitants de soins essentiels, ce qui entraîne des décès évitables et aggrave la mortalité.

Les hôpitaux de Gaza ne sont plus que l’ombre d’eux-mêmes. Les attaques répétées ont détruit ou gravement endommagé nombre d’entre eux. Les stocks de médicaments et de matériel médical sont presque épuisés. Les services critiques – chirurgie, maternité, urgences – fonctionnent parfois sans électricité stable, faute de carburant pour les générateurs.

Les médecins et infirmiers, déjà épuisés, sont eux-mêmes affaiblis par la faim. Tous les soignants ne sont pas épargnés. L’ONU rapporte que des soignants s’évanouissent en pleine intervention faute d’alimentation suffisante. Cette situation viole non seulement leur droit fondamental à la santé, mais compromet gravement la sécurité des patients. « On soigne des blessés le ventre vide, et parfois en se demandant si nos propres enfants sont encore vivants dehors », confie Zineb, infirmière depuis 14 ans.

Détruire un système de santé ne tue pas seulement dans l’instant. Cela provoque une hécatombe différée : malades chroniques privés de traitement, femmes enceintes sans suivi, blessés non opérés, enfants privés de vaccins. C’est la définition même d’un acte visant à détruire un groupe en créant des conditions de vie insupportables, selon la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide.

Pour les experts, l’inaction de la communauté internationale envoie un message glaçant : « Les vies à Gaza ne comptent pas. Les Palestiniens sont privés de leur droit à la dignité, à l’existence et même à la nourriture. » Ils rappellent que les États ont l’obligation morale et juridique de protéger ce peuple, et de mettre fin à l’occupation et à l’apartheid.

Ils appellent à un cessez-le-feu immédiat comme première étape, afin de sauver ce qui reste du système de santé et d’empêcher l’extermination de la population.

 « Les Palestiniens pris au piège dans l’enfer de Gaza paient le prix d’un échec international et d’une indifférence coupable », concluent-ils.

Mots clés : Gaza ; génocide ; agression ; soin ; malades ; ONU ;

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