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Gaza : l’hôpital Al-Amal à l’agonie, l’OMS lance un nouvel appel d’urgence

Edité par : Rédaction |
10 juin 2025

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a exprimé lundi sa profonde inquiétude face à la situation humanitaire à Gaza, où l’hôpital Al-Amal est désormais presque hors d’usage. La montée en intensité des combats autour de l’établissement compromet gravement l’accès aux soins, mettant en danger immédiat la vie de centaines de patients.

Selon le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, les bombardements à proximité immédiate de l’hôpital ont bloqué l’accès à l’établissement, empêchant les nouveaux malades ou blessés d’y être admis. Ce blocage, précise-t-il sur le réseau X, entraîne une augmentation des décès évitables, faute de soins d’urgence disponibles.

Sur le terrain, la situation est dramatique : les ambulances ne peuvent plus atteindre l’hôpital, les entrées sont barricadées, et les patients présents ne peuvent être transférés ailleurs. La ville de Khan Younès, dans le sud du territoire palestinien, subit depuis plusieurs semaines une intensification des opérations militaires, forçant les structures de santé à fonctionner dans des conditions extrêmes.

Malgré ces conditions hostiles, deux équipes médicales restent mobilisées dans l’enceinte de l’hôpital : l’une composée de personnels de santé locaux, l’autre envoyée par des partenaires humanitaires internationaux. Ces équipes travaillent avec des moyens dérisoires, tentant de maintenir les soins de base, notamment en soins intensifs, avec un stock médical quasiment épuisé.

« Ils continuent de faire tout leur possible pour soigner les patients encore présents, avec le peu de matériel encore disponible », a déclaré Tedros Ghebreyesus. La résilience des soignants sur place ne suffit toutefois plus à compenser la détérioration rapide de l’infrastructure hospitalière.

La fermeture de l’hôpital Al-Amal a des répercussions immédiates sur l’ensemble du système hospitalier de Gaza. Elle laisse le complexe médical Nasser, également situé à Khan Younès, comme le dernier établissement disposant d’une unité de soins intensifs dans la région sud. Celui-ci est déjà saturé par l’afflux massif de blessés, dans un contexte de pénurie croissante.

Cette dégradation n’est pas nouvelle. Le 5 juin, l’OMS avait déjà signalé que les hôpitaux Al-Nasser et Al-Amal opéraient bien au-delà de leurs capacités normales, et que la situation était aggravée par un blocus total entravant l’arrivée de médicaments, de carburant pour les générateurs, de matériel de chirurgie et d’autres fournitures vitales. Ce blocus dure depuis plus de deux mois, selon les autorités sanitaires.

Le manque d’accès aux soins urgents, conjugué à l’interruption des chaînes d’approvisionnement médicales, entraîne une augmentation significative des décès évitables, notamment parmi les enfants, les personnes âgées et les blessés de guerre. De nombreux patients souffrent de traumatismes graves, d’infections non traitées, ou de complications médicales qui nécessiteraient une prise en charge spécialisée urgente – désormais impossible à Gaza Sud.

L’OMS appelle une nouvelle fois à garantir un accès humanitaire immédiat, sûr et durable aux installations médicales et aux professionnels de santé, conformément au droit international humanitaire. Elle insiste sur le fait que les hôpitaux ne doivent jamais être pris pour cible et que leur neutralité doit être respectée dans toutes les zones de conflit.

Mots clés : gaza ; OMS ; ONU ; santé ; hôpitaux ; malade ; humanitaire ; droit ;