Une vaste étude danoise bouleverse une idée reçue : le sous-poids serait plus dangereux pour la santé que le surpoids modéré. Menée par des chercheurs de l’hôpital universitaire d’Aarhus et du Centre de diabétologie Steno, cette étude a suivi 85 761 adultes pendant cinq ans. Résultat : les participants avec un IMC inférieur à 18,5 avaient un risque de décès 2,7 fois supérieur à ceux dont l’IMC se situait dans la zone dite « saine » (22,5 à 25).
Un risque de mortalité multiplié par presque trois
Même un IMC légèrement bas, entre 18,5 et 20, doublait la mortalité. Ceux entre 20 et 22,5 voyaient encore leur risque augmenter de 27 %. En revanche, les individus en surpoids (25-30) ou en obésité légère (30-35) ne présentaient pas de mortalité accrue par rapport au groupe de référence.
Quand quelques kilos en trop ne sont pas toujours un problème
Ces résultats renforcent l’idée d’un « paradoxe du gros en forme » : certains individus en surpoids peuvent rester en bonne santé métabolique et ne pas présenter de risque accru de décès.
La docteure Sigrid BjergeGribsholt, autrice principale de l’étude, rappelle : « L’insuffisance pondérale et l’obésité sont toutes deux des problèmes mondiaux majeurs. L’obésité augmente le risque de diabète, de maladies cardiovasculaires et de cancers. Mais le sous-poids expose à la malnutrition, à une immunité affaiblie et à des carences graves. »
Le rôle clé de la répartition de la graisse
Si l’IMC reste un indicateur de santé simple, il ne dit pas tout. La répartition de la masse grasse joue un rôle déterminant. Le professeur Jens MeldgaardBruun, co-auteur de l’étude, explique : « La graisse viscérale, accumulée dans l’abdomen, est métaboliquement active et libère des substances nocives. »
Ainsi, une personne obèse avec une silhouette en « pomme » (graisse abdominale) est plus exposée à l’hypertension et au diabète qu’une autre de morphologie en « poire », où la graisse se concentre sur les hanches et les cuisses.
Une tendance mondiale préoccupante

Cette étude survient alors que l’obésité progresse rapidement. Selon l’OMS, en 2022 :
- 43 % des adultes étaient en surpoids,
- 16 % obèses,
- soit 2,5 milliards d’adultes en excès de poids, dont 890 millions obèses.
Ces chiffres rappellent que la lutte contre l’obésité reste une priorité mondiale, mais aussi que la surveillance du sous-poids ne doit pas être négligée.
Recommandations médicales pour un poids santé
- Éviter les régimes restrictifs sévères, qui fragilisent l’organisme.
- Surveiller son IMC, mais aussi son tour de taille (graisse viscérale).
- Adopter une alimentation équilibrée : riche en fruits, légumes, protéines maigres, céréales complètes.
- Pratiquer une activité physique régulière (au moins 150 minutes par semaine).
- Consulter un professionnel de santé en cas de perte de poids inexpliquée ou de fatigue persistante.
- Ne pas banaliser la maigreur : elle peut être le signe d’un trouble alimentaire ou d’une maladie chronique.
L’étude danoise met en lumière un constat essentiel : la maigreur excessive n’est pas un gage de santé, mais une menace réelle pour la longévité. Quelques kilos en trop peuvent parfois protéger, mais l’équilibre reste la meilleure stratégie.
Ce n’est pas la minceur qui sauve, mais la bonne santé métabolique.
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