Le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, Fayçal Bentaleb, a présenté devant la Commission de la santé, des affaires sociales, du travail et de la formation professionnelle de l’Assemblée populaire nationale (APN), une révision du projet de loi relatif aux assurances sociales. Cette modification concerne principalement l’article sur le congé de maternité, inscrit dans la loi n° 83-11 du 2 juillet 1983.
Une nouvelle durée de congé : 5 mois au lieu de 3,2 mois
Actuellement, le congé de maternité en Algérie est fixé à 14 semaines (98 jours). Le nouveau projet de loi prévoit de l’étendre à 5 mois complets, soit 150 jours. Cette période sera entièrement indemnisée par la sécurité sociale, sous forme de compensation journalière de salaire.
- Objectif :
L’allongement du congé de maternité vise avant tout à permettre à la mère de bénéficier d’un véritable temps de récupération, à la fois physique, psychologique et émotionnelle, après l’épreuve intense de l’accouchement. Cette période prolongée est essentielle pour réduire les risques de complications post-partum, prévenir l’épuisement, et limiter les troubles tels que la dépression postnatale.
Mais cette mesure ne concerne pas uniquement la mère : elle a également pour but de garantir à l’enfant un environnement stable et rassurant dès ses premiers jours de vie. La présence maternelle renforcée permet de favoriser l’allaitement, les soins constants, l’instauration d’un lien d’attachement sécurisant, tous reconnus comme fondamentaux pour le développement neurologique, émotionnel et social du nourrisson.
En prolongeant ce congé, l’État reconnaît que la naissance d’un enfant n’est pas un simple événement médical, mais un bouleversement majeur qui nécessite du temps, de la stabilité et du soutien, pour que la mère et l’enfant puissent vivre ces premiers mois dans les meilleures conditions possibles, sans pression de reprise immédiate du travail.
Une attention particulière pour les naissances complexes
Autre volet important de la réforme : l’introduction de prolongations spécifiques du congé dans le cas où le nouveau-né souffre d’un handicap, d’une malformation congénitale, ou d’une maladie grave nécessitant une surveillance ou une intervention médicale continue.
- Première prolongation 50 jours : Après les 150 jours de congé de maternité standard, une première prolongation de 50 jours pourra être accordée sur présentation d’un dossier médical complet, à remettre à l’organisme de sécurité sociale. Le dossier devra prouver que l’état de santé du bébé nécessite la présence constante de sa mère, pour raisons médicales.
- Seconde prolongation jusqu’à 165 jours supplémentaires : En cas de situation sanitaire très grave ou durable, une deuxième extension est possible, allant jusqu’à 165 jours supplémentaires. Cela permet une prise en charge sur mesure selon la gravité de l’état de santé de l’enfant, et une meilleure protection des familles en situation de vulnérabilité médicale.
Une réforme sociale ambitieuse
Cette réforme n’est pas seulement une amélioration technique de la loi, elle est porteuse d’une vision sociale nouvelle :
- Elle reconnaît le rôle central de la mère dans les premiers mois de vie de l’enfant.
- Elle assure une meilleure conciliation entre vie professionnelle et familiale, surtout dans des cas sensibles.
- Elle consacre un droit élargi à la protection et à la dignité des femmes salariées, en tenant compte de la réalité des naissances difficiles ou à besoins particuliers.
« Cette réforme marque une avancée significative pour le droit des femmes au travail et la prise en charge des enfants en situation de handicap ou de maladie grave », a souligné le ministre.
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