Pr. Adda Bounedjar, président de la Commission nationale de prévention et de lutte contre le cancer, a insisté, lundi à Alger, sur la nécessité d’assurer une prise en charge globale des enfants atteints de cancer. Selon lui, cette prise en charge doit aller au-delà du traitement médical en incluant une attention particulière aux aspects psychologique, social et éducatif.
Une approche globale et complémentaire.
Lors d’une journée d’étude organisée par l’Organe national de protection et de promotion de l’enfance (ONPPE) sous le thème : ‘’La prise en charge sanitaire et sociale de l’enfant atteint de cancer’’, M. Bounedjar a souligné que la prise en charge médicale seule est insuffisante. En effet, les enfants malades peuvent être hospitalisés pendant plusieurs mois, ce qui affecte profondément leur bien-être et leur développement. Il est donc primordial d’offrir une prise en charge sur les plans psychologique, social et éducatif, afin d’aider ces jeunes patients à surmonter l’isolement et les difficultés engendrées par leur maladie.
Des centres spécialisés pour une prise en charge complète.
Dans cette optique, Pr. Bounedjar a renouvelé son appel en faveur de la création de centres spécialisés, dédiés à l’accompagnement des enfants atteints de cancer. Ces structures devraient couvrir l’ensemble du parcours de soins, depuis le diagnostic jusqu’au traitement, en passant par l’intégration scolaire des enfants. L’objectif est de garantir un suivi global et adapté, répondant à la fois aux besoins médicaux, mais aussi aux besoins éducatifs et psychologiques des enfants.
L’importance de la prévention et de la sensibilisation à une alimentation saine.
Le président de la Commission nationale a également souligné que la prévention demeure un axe clé dans la lutte contre le cancer. Il a insisté sur la nécessité de sensibiliser la population, en particulier les jeunes, à l’adoption d’un régime alimentaire équilibré. L’obésité, selon lui, est un facteur qui contribue à l’augmentation de certains types de cancers, notamment ceux affectant l’appareil digestif. La promotion d’habitudes alimentaires saines pourrait donc jouer un rôle essentiel dans la réduction des risques de cancer.
Le dépistage précoce : une arme efficace contre la maladie.
Pr. Bounedjar a rappelé que le taux de guérison des cancers pédiatriques, notamment les leucémies, les tumeurs cérébrales et les cancers des os, varie entre 80 et 90 %. Ce taux relativement élevé témoigne des progrès réalisés dans le traitement du cancer chez l’enfant, mais il souligne aussi l’importance du dépistage précoce. Plus tôt la maladie est diagnostiquée, meilleures sont les chances de guérison. Le dépistage régulier et le suivi des enfants à risque restent donc des priorités dans la lutte contre le cancer pédiatrique.
Prise en charge financière : un soutien renforcé pour les familles.
Dans le cadre des efforts pour améliorer la prise en charge des enfants atteints de cancer, Pr. Bounedjar a rappelé les récentes instructions données par le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, pour la prise en charge du traitement par radiothérapie des enfants malades, via la Caisse nationale des assurances sociales des travailleurs salariés (CNAS). Cette mesure vise à alléger les charges financières des familles et à garantir un accès à des soins de qualité pour tous les enfants atteints de cancer. L’instruction sera signée dans un avenir proche, ce qui devrait offrir une couverture renforcée pour les familles confrontées à cette lourde épreuve.
Mobilisation des acteurs pour lutter contre le cancer pédiatrique.
De son côté, la déléguée nationale à la protection de l’enfance, Meriem Cherfi, a précisé que la rencontre coïncidait avec la Journée mondiale du cancer des enfants, célébrée chaque 15 février. Cette journée est l’occasion de mobiliser les différents acteurs concernés par la prévention et la lutte contre le cancer pédiatrique. Mme Cherfi a insisté sur la nécessité de fédérer tous les efforts pour mieux soutenir les enfants malades et leurs familles, en mettant en place des mesures concrètes et adaptées.
Mise en œuvre des recommandations et prise en charge des maladies chroniques.
La déléguée nationale a également annoncé que l’ONPPE s’engageait à mettre en œuvre les recommandations issues de cette rencontre. Ces recommandations seront coordonnées avec la Commission nationale de la prévention et de la lutte contre le cancer pour garantir leur efficacité. Elle a également précisé que cette année, la Commission thématique chargée de la santé de l’enfant accordera une attention particulière aux maladies chroniques, dont le cancer, afin de mieux prévenir et traiter ces pathologies parmi les plus graves et les plus complexes.
L’engagement pour la santé des enfants et la lutte contre le cancer pédiatrique restent des priorités pour les autorités nationales, et plusieurs mesures sont mises en place pour améliorer la qualité des soins, la prévention et l’accompagnement des jeunes malades.
Mots clés : cancer ; enfant ; Bounedjar ; psychologique ; sociale ; éducative ;