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Cystites récidivantes : un vaccin sublingual innovant redonne espoir.

Edité par : Dr SOUAD BRAHIMI | Docteure en médecine
9 mai 2025

Les infections urinaires récidivantes touchent entre 5 et 10 % des femmes dans le monde. On parle de récidive quand une femme a plus de deux infections urinaires en six mois. Ces infections, bien que souvent bénignes, peuvent devenir très gênantes au quotidien et représenter un coût important pour les systèmes de santé : consultations médicales, examens, traitements…

Une étude récente parue dans la revue ‘’Microorganisms’’ met en lumière l’efficacité d’un vaccin sublingual dans la prévention des cystites récidivantes. Cette approche innovante a permis de réduire significativement le recours aux urgences, les consultations spécialisées, les examens biologiques et les épisodes de récidive.

Selon le Dr José Emilio Hernández Sánchez, urologue à l’Hôpital Universitaire de Villalba et auteur principal de l’étude, ce vaccin s’avère rentable d’un point de vue médico-économique. Il diminue nettement le nombre de visites médicales et d’examens complémentaires, tout en améliorant la qualité de vie des patientes.

Certaines femmes sont biologiquement plus exposées aux infections urinaires récidivantes. Le Dr Hernández précise que ces patientes présentent souvent un déficit de l’immunité cellulaire, et qu’il existe un facteur héréditaire : les filles de femmes sujettes aux cystites récurrentes sont plus susceptibles d’en souffrir également. D’autres facteurs aggravants ont été identifiés, comme le groupe sanguin A, l’obésité, le diabète ou la prise de certains médicaments.

L’étude a observé les résultats chez 1 614 femmes réparties en trois groupes : un premier recevant une antibiothérapie classique (444 patientes), un second traité par le vaccin sublingual (732 patientes) et un troisième suivant d’autres mesures non médicamenteuses (438 patientes). Le groupe ayant reçu le vaccin a montré une diminution notable du nombre moyen d’infections dans les trois mois suivant la prophylaxie, ainsi qu’une baisse des récidives sur un an.

Un vaccin sous la langue pour prévenir les infections urinaires répétées

Le vaccin utilisé est conçu à partir des propres germes urinaires de la patiente, inactivés et transformés en antigènes bactériens. Ces antigènes sont ensuite administrés sous forme de pulvérisations sublinguales, deux fois par jour pendant trois mois. Cette méthode stimule l’immunité cellulaire de manière ciblée, sans les effets secondaires liés à une injection.

Ce traitement, soumis à prescription hospitalière, constitue une alternative précieuse aux antibiotiques, notamment en contexte de résistance croissante.

L’un des bénéfices majeurs de cette approche est la réduction du recours aux antibiotiques, contribuant ainsi à freiner l’émergence des germes multirésistants. Le Dr Hernández souligne que jusqu’à 40 % des femmes qui pensent souffrir d’une infection urinaire ne présentent en réalité aucune infection identifiable en laboratoire. À l’inverse, certaines patientes montrent une bactériurie sans symptômes, une situation qui ne nécessite généralement pas de traitement.

Le spécialiste insiste sur l’importance d’un diagnostic précis et d’un usage raisonné des antibiotiques. Une prophylaxie antibiotique mal ciblée peut favoriser la sélection de souches résistantes et entraîner un effet rebond une fois le traitement arrêté.

Mots clés : vaccin ; santé ; femme ; antibiotique ; immunitaire ; infection ; urinaire ; chronique ; bactérie ;