L’Algérie vient de franchir un cap majeur dans sa transition vers la santé numérique. Pour la première fois, un diagnostic médical 100 % numérique a été réalisé et validé au sein de l’hôpital El Kettar, à Alger, grâce à une collaboration pionnière entre les professionnels de santé et les ingénieurs en technologies de l’information. Cette avancée a été rendue possible sous la supervision du Professeur Nassima Achour, spécialiste en maladies infectieuses et cheffe de service à l’EHS El Kettar et figure de proue du corps médical algérien marque le début d’une nouvelle ère pour la médecine dans le pays.
Une innovation technologique sans précédent : transmission instantanée et signature électronique
Au cœur de cette révolution, une double innovation technologique :
• La transmission instantanée des dossiers médicaux numérisés au laboratoire de l’Institut Pasteur d’Alger, se fait désormais en moins d’une seconde, contre plusieurs dizaines de minutes auparavant.
• L’utilisation de la signature électronique dans un cadre médical – une première en Algérie – permet de garantir l’authenticité, la sécurité et la traçabilité des diagnostics.
Ces innovations permettent de gagner un temps précieux dans l’analyse, la validation et le traitement des résultats, tout en assurant une meilleure coordination entre les services hospitaliers et les laboratoires spécialisés.
Des bénéfices concrets : des diagnostics accélérés et une productivité multipliée
Avant la mise en place de ce système, l’émission d’un diagnostic nécessitait en moyenne 40 minutes, incluant la saisie manuelle, la vérification et l’envoi du dossier au laboratoire. Aujourd’hui, ce processus a été réduit à seulement 2 minutes et 45 secondes.
Ce gain de temps ne se limite pas à un simple confort : il permet :
• une réduction des délais de prise en charge des patients, notamment dans les cas urgents ou les situations épidémiques,
• une augmentation significative du nombre de diagnostics traités par jour par les laboratoires,
• une optimisation des ressources médicales (personnel, matériel, temps).
Selon les premières estimations, la productivité du laboratoire Pasteur a été multipliée, avec des taux d’efficacité qui seront publiés dans les prochains jours.
Un projet rendu possible par la synergie entre médecins et ingénieurs
Cette avancée n’aurait pas été possible sans la collaboration étroite entre les professionnels de santé – notamment les médecins et techniciens hospitaliers – et les ingénieurs en informatique médicale. Ces derniers ont conçu et mis en place un système intégré, sécurisé et ergonomique, capable de répondre aux exigences du secteur de la santé.On souligne particulièrement le rôle de l’équipe technique surnommée “les toqués de la technologie médicale”, dont le travail a permis de transformer un processus lourd et chronophage en une solution fluide, rapide et fiable.
Un tournant pour le système de santé algérien
Ce projet pilote, lancé à l’hôpital El Kettar, est appelé à se généraliser dans les mois à venir à d’autres structures hospitalières du pays. Il incarne la volonté des autorités sanitaires algériennes de :
• moderniser les infrastructures médicales,
• digitaliser les parcours de soins,
• améliorer la qualité de service et la sécurité des données de santé,
• relever les défis de santé publique grâce à l’innovation.
Une réponse concrète aux besoins actuels et futurs
Dans un contexte où les hôpitaux font face à une demande croissante, à des épidémies récurrentes et à une pression constante sur les ressources, cette digitalisation constitue une réponse concrète et durable. Elle permet d’alléger les charges administratives, d’éviter les erreurs humaines dans la transmission des données et de concentrer les efforts sur l’essentiel : le soin au patient.
Vers un écosystème de santé numérique national
Cette première étape pose les bases d’un écosystème médical numérique national, interconnecté, sécurisé, et centré sur la rapidité, la fiabilité et la performance. Elle ouvre également la voie à d’autres innovations, telles que la télémédecine, les dossiers médicaux partagés, ou encore l’intelligence artificielle pour l’aide au diagnostic.
L’Algérie démontre ainsi qu’elle est prête à faire un bond technologique majeur dans le domaine de la santé, et ce, au bénéfice direct de sa population.
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