Le cancer du sein est l’un des cancers les plus fréquents chez les femmes. Il représente environ 25 % des nouveaux cas de cancer à l’échelle mondiale. Bien que les facteurs génétiques jouent un rôle dans sa survenue, il existe un consensus croissant selon lequel des facteurs liés au mode de vie, notamment l’alimentation, influencent significativement le risque de développer cette maladie.
Régimes alimentaires et risque de cancer du sein
De nombreux travaux suggèrent que certains régimes alimentaires peuvent réduire ou augmenter le risque de cancer du sein.
Parmi ces modèles alimentaires on cite le régime méditerranéen et ses effets protecteurs contre plusieurs types de cancers, y compris celui du sein.
Plusieurs études ont montré une association entre le régime méditerranéen et la réduction du risque de cancer du sein, notamment pour les formes hormono-dépendantes. La consommation élevée de fibres, d’antioxydants et d’acides gras mono-insaturés joue un rôle clé dans la réduction de l’inflammation et du stress oxydatif. Ces deux mécanismes peuvent favoriser le développement du cancer.
En revanche, le régime occidental est associé à une augmentation du risque de cancer du sein. Il est riche en graisses saturées, en sucres raffinés et en aliments ultra-transformés. La consommation excessive de viande rouge, et de produits laitiers riches en graisses peut favoriser une inflammation chronique et des altérations hormonales, augmentant ainsi le risque.
Un autre type de régime dont on parle beaucoup : le jeûne intermittent.
Le jeûne intermittent, une pratique alimentaire consistant à alterner des périodes de jeûne et d’alimentation. Une étude menée sur des modèles animaux a montré que cette pratique pouvait réduire l’incidence des cancers du sein en améliorant la sensibilité à l’insuline et en réduisant l’inflammation systémique.
Chez l’humain, bien que les preuves cliniques soient encore limitées, plusieurs études exploratoires ont fourni des résultats prometteurs.
Quelle alimentation pour prévenir le cancer du sein ?
Au-delà des modèles alimentaires globaux, des nutriments spécifiques ont été étudiés pour leur rôle potentiel dans la prévention du cancer du sein.
- Les fibres alimentaires : principalement présentes dans les fruits, les légumes, les légumineuses et les céréales complètes. Elles sont associées à une réduction du risque de cancer du sein. Les fibres influencent la régulation des niveaux d’œstrogènes, ce qui peut réduire les risques de cancers hormono-dépendants.
Des études ont montré que les femmes consommant des quantités élevées de fibres avaient un risque réduit par rapport à celles ayant une consommation faible.
- Les antioxydants : Les antioxydants sont essentiels pour neutraliser les radicaux libres et protéger les cellules des dommages oxydatifs. A l’exemple des vitamines C, E, le sélénium, et les polyphénols.
Les flavonoïdes ont montré des effets anticancéreux en inhibant la prolifération des cellules cancéreuses du sein. Ils sont présents dans les fruits et légumes colorés, ainsi que le thé vert. L’effet protecteur des antioxydants est surtout observé lorsqu’ils sont consommés via des aliments plutôt que sous forme de suppléments.
- Les acides gras oméga-3 et oméga-6 : La balance entre les acides gras oméga-3 (anti-inflammatoires) et oméga-6 (pro-inflammatoires) est un sujet central dans la recherche récente sur le cancer du sein.
Les acides gras oméga-3 jouent également un rôle protecteur contre le cancer du sein. Ils sont principalement présents dans les poissons gras (comme le saumon et les sardines). Ces acides gras possèdent des propriétés anti-inflammatoires qui peuvent inhiber la croissance tumorale.
En revanche, un excès d’oméga-6, présent dans les huiles végétales industrielles, est associé à un risque accru.
- La vitamine D : La carence en vitamine D est une préoccupation croissante, en particulier dans les régions à faible ensoleillement. Des études ont montré que des taux sanguins suffisants de vitamine D étaient associés à une réduction de 20 à 30 % du risque de cancer du sein post-ménopausique.
La vitamine D intervient dans la régulation de la prolifération cellulaire, un facteur clé dans la prévention des tumeurs mammaires.
Obésité et cancer du sein
Les recherches récentes confirment le lien étroit entre l’obésité et le cancer du sein, en particulier après la ménopause. Le tissu adipeux est une source majeure d’œstrogènes chez les femmes post-ménopausées, et un excès de graisse corporelle peut entraîner des niveaux d’œstrogènes plus élevés, augmentant ainsi le risque de cancer hormonodépendant.
Une étude a démontré que les femmes ayant un indice de masse corporelle (IMC) élevé avaient un risque accru de 30 % de cancer du sein par rapport à celles avec un IMC normal. L’inflammation chronique liée à l’obésité et la résistance à l’insuline sont également des mécanismes clés qui favorisent la carcinogenèse.
En conséquence, la gestion du poids à travers une alimentation équilibrée et l’activité physique régulière est considérée comme une stratégie centrale pour réduire ce risque.
Tabac et prévention du cancer du sein
Le tabagisme joue un rôle important dans la survenue du cancer du sein. Le tabagisme actif et passif a été confirmé comme un facteur de risque, notamment chez les femmes pré-ménopausées.
L’activité physique
L’activité physique joue un rôle crucial dans la prévention du cancer du sein. Elle aide à réguler les niveaux de secretion hormonale . Notamment celles des œstrogènes et de l’insuline, qui sont liés à la croissance des cellules cancéreuses.
En plus de contribuer à la gestion du poids, l’exercice réduit l’inflammation systémique et améliore la réponse immunitaire. Et ce, en aidant ainsi le corps à mieux détecter et éliminer les cellules anormales.
Les femmes qui pratiquent régulièrement une activité physique modérée à intense ont un risque réduit de développer un cancer du sein, particulièrement après la ménopause.
Le sommeil
Le sommeil souvent négligé joue un rôle essentiel dans la prévention du cancer du sein en favorisant l’équilibre hormonal et la réparation cellulaire.
Un sommeil suffisant et de qualité permet de réguler la production de mélatonine. Une hormone ayant des propriétés anticancéreuses, notamment en inhibant la croissance des cellules tumorales.
En revanche, un sommeil perturbé ou insuffisant, ainsi qu’un dérèglement des rythmes circadiens (comme dans le cas des horaires de nuit), peut entraîner des déséquilibres hormonaux et une inflammation accrue. Ces deux facteurs qui augmentent le risque de cancer du sein.
Maintenir une bonne hygiène de sommeil est donc une mesure préventive importante.
A noter, une approche combinant une alimentation saine, une activité physique régulière et un sommeil réparateur constitue une stratégie de prévention puissante et naturelle contre le cancer du sein.
Ces habitudes de vie interconnectées aident à créer un environnement corporel moins favorable au développement des tumeurs et permettent aux femmes de prendre en main leur santé à long terme.
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