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Vitamine D en hiver : faut-il se supplémenter ? Une hormone clé au cœur de notre santé

Edité par : Dre Souad BRAHIMI | Docteure en médecine
21 décembre 2025

Une hormone plus qu’une vitamine

En été, l’exposition cutanée aux UVB permet de synthétiser la vitamine D en quantité suffisante. Mais en hiver, l’ensoleillement baisse et la peau n’en produit quasiment plus. Cette substance, souvent appelée vitamine, est en réalité une hormone stéroïdienne. L’organisme peut la fabriquer, contrairement aux autres vitamines qui doivent provenir de l’alimentation.

La vitamine D ne se limite pas à la solidité des os. Les données scientifiques montrent qu’elle participe à :

  • la minéralisation osseuse et la santé dentaire,
  • la contraction musculaire,
  • la coagulation,
  • la régulation de l’inflammation,
  • la gestion de la glycémie,
  • la modulation de la pression artérielle,
  • l’activation du système immunitaire, notamment contre les infections hivernales.

Un déficit peut donc affecter plusieurs mécanismes physiologiques.

1. En cas de dosage sanguin confirmant un déficit

Si une analyse sanguine montre une concentration insuffisante, la supplémentation est indiquée.

Le dosage n’est remboursé que dans des situations définies :

  • suspicion d’ostéomalacie (adulte) ou rachitisme (enfant),
  • transplantation rénale,
  • chirurgie bariatrique,
  • chutes répétées chez la personne âgée.

2. Sans dosage mais avec facteurs de risque

Certains profils présentent un risque élevé d’hypovitaminose D :

  • port de vêtements très couvrants,
  • peau foncée,
  • obésité ou surpoids (la vitamine D étant stockée dans la masse grasse),
  • âge supérieur à 65 ans (synthèse cutanée diminuée),
  • risque d’ostéoporose : ménopause précoce, sédentarité, diabète, hyperthyroïdie, tabagisme, corticothérapie prolongée.

Dans ces contextes, les experts considèrent la supplémentation comme pertinente, parfois en association avec du calcium lorsque les apports laitiers sont faibles.

3. Pour le reste de la population : un débat encore ouvert

En hiver, la majorité de la population présente un statut vitaminique plus bas. Plusieurs spécialistes jugent raisonnable une supplémentation saisonnière pour tous, même sans facteur de risque particulier.

Cependant, ce conseil n’est pas inscrit dans les recommandations françaises : il reste préférable d’en discuter avec un médecin.

Entre novembre et avril, la synthèse cutanée devient quasi nulle, même en extérieur.

De plus, les réserves accumulées en été chutent progressivement : la concentration sanguine peut diminuer de moitié au cours de l’hiver.

Une supplémentation prolongée est donc souvent nécessaire pour maintenir un taux stable, surtout en cas de risque important (obésité, faible exposition estivale, chirurgie bariatrique, transplantation rénale).

La prise quotidienne est la plus efficace

Les études convergent : une dose journaliste modérée (environ 1000 à 1200 UI/jour) assure une stabilité biologique supérieure aux prises mensuelles fortes.

Cette approche réduit aussi les risques.

Des essais ayant administré 60 000 UI par mois pendant plusieurs années ont observé une hausse des chutes, des fractures et une augmentation de la mortalité par cancer.

Et si on oublie facilement ?

Une alternative raisonnable : 20 000 UI toutes les deux semaines.

Les formulations huileuses (gouttes ou gélules) sont mieux absorbées que les comprimés secs.

Cas particuliers

Un surpoids, une peau très foncée ou une obésité peuvent augmenter les besoins.

Une consultation médicale reste alors appropriée.

Les deux sont efficaces. Aucune publication n’a démontré la supériorité de la D2 ou de la D3, qu’elle soit d’origine animale ou végétale (issue du lichen).

Peu importe le moment de la journée. L’essentiel est de consommer la vitamine D au cours d’un repas contenant un peu de matière grasse, car elle est liposoluble.

Exemples : tartine beurrée, salade avec vinaigrette, fromage.

Une contribution trop faible. Les aliments riches en vitamine D :

  • poissons gras,
  • beurre,
  • jaunes d’œufs,
  • abats,
  • produits enrichis,

ne couvrent qu’une petite partie des besoins.

L’étude INCA3 montre des apports moyens de 3,1 µg/jour, loin des 15 µg recommandés.

Les régimes végétaliens rendent l’apport encore plus difficile.

La vitamine D est déconseillée en cas :

  • d’hypercalcémie,
  • d’hypercalciurie,
  • d’antécédents répétés de calculs rénaux.

Aux doses modérées courantes, elle reste généralement sans danger.

  • Favoriser une exposition régulière mais prudente au soleil en été.
  • Privilégier une alimentation variée contenant des sources naturelles de vitamine D.
  • Limiter les prises massives et espacées sans avis médical.
  • Préférer les formes huileuses pour une absorption optimale.
  • Éviter l’automédication prolongée en cas de pathologies rénales ou métaboliques.
  • Consulter en cas de fatigue inexpliquée, douleurs musculaires, crampes ou fragilité osseuse.

Mots clés : vitamine D ; santé ; automédication ;métabolique ; hormone ; stéroïdienne ;

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