Alors que la campagne nationale de vaccination contre la grippe saisonnière 2025-2026 débute, les experts de santé publique rappellent l’essentiel : le vaccin reste la meilleure protection contre les complications graves, en particulier chez les personnes âgées, les malades chroniques et les femmes enceintes.

Une mobilisation nationale pour la prévention

Lundi, à Alger, lors d’une journée d’information organisée par l’Institut national de la santé publique (INSP), plusieurs spécialistes ont réaffirmé l’importance de la prévention vaccinale. « Cette rencontre vise à sensibiliser sur la gravité de la grippe, surtout pour les catégories vulnérables : les plus de 65 ans, les bébés de moins de six mois, les personnes obèses ou atteintes de maladies chroniques comme le diabète », a expliqué le directeur général de l’INSP, Abderrezak Bouamra.

Il a rappelé que le virus grippal atteint son pic entre fin décembre et début janvier. D’où la nécessité d’une vaccination précoce, dès l’automne, pour limiter la propagation du virus et protéger la collectivité.

Cette année, deux millions de doses ciblant les souches virales les plus répandues ont été mises à disposition.

« La prévention reste notre meilleur rempart »

Le Pr Kamel Djenouhat, spécialiste en immunologie, met en garde contre la sous-estimation de la grippe : « Chaque déplacement, chaque rassemblement favorise la propagation. La prévention est le cœur de la médecine moderne. Se faire vacciner dès le début de la saison, c’est éviter des complications parfois graves, et réduire le recours inapproprié aux antibiotiques », souligne-t-il.

Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la grippe provoque chaque année entre 3 et 5 millions de cas graves dans le monde. Jusqu’à 650 000 décès sont liés à des complications respiratoires, souvent chez les personnes fragiles.

Une surveillance épidémiologique renforcée

Pour suivre la circulation des virus, le Réseau national de surveillance de la grippe saisonnière et de la COVID-19 couvre actuellement six wilayas : Alger, Blida, Médéa, Tipaza, Constantine et Oran.

« Nous surveillons régulièrement l’évolution des virus et l’émergence de nouvelles souches, avec la participation active des médecins sentinelles », explique le Dr Assia Lazazi, coordinatrice du réseau.

Ces données permettent d’ajuster chaque année la composition du vaccin et d’anticiper les vagues épidémiques.

Les enfants, des patients à haut risque

Dr Iman Ferada, pédiatre au CHU de Douera, rappelle que les jeunes enfants sont particulièrement vulnérables : « Les bébés prématurés, ceux de moins de six mois, ainsi que les enfants souffrant d’obésité ou de maladies chroniques, présentent un risque élevé de complications pulmonaires », avertit-elle.

Chez les nourrissons non vaccinables, l’allaitement maternel joue un rôle protecteur majeur, en transmettant des anticorps capables de réduire la gravité des infections.

Recommandations médicales essentielles

Les autorités sanitaires rappellent quelques gestes simples pour se protéger et protéger les autres :

• Se faire vacciner chaque année, idéalement entre octobre et novembre.
• Éviter le contact étroit avec les personnes malades et se laver les mains régulièrement.
• Aérer les espaces clos et porter un masque en cas de symptômes respiratoires.
• Éviter l’automédication : les antibiotiques sont inutiles contre les virus grippaux.
• Consulter un médecin en cas de fièvre persistante, toux intense ou essoufflement.

La vaccination est gratuite pour les populations à risque et disponible dans les structures sanitaires et pharmacies partenaires.

Un enjeu collectif

Chaque année, la grippe entraîne des milliers d’hospitalisations et met sous tension les services de soins intensifs. En se vaccinant, chacun contribue à réduire la charge virale dans la population et à protéger les plus fragiles. « Le vaccin antigrippal n’empêche pas toujours l’infection, mais il réduit considérablement la gravité des formes et les hospitalisations », rappelle le Pr Djenouhat.

La grippe n’est pas un simple rhume. C’est une maladie potentiellement dangereuse, surtout chez les plus fragiles. Se vacciner, c’est se protéger soi-même et protéger les autres.

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