Quand on évoque le traitement du cancer, les esprits se tournent spontanément vers la chirurgie, la chimiothérapie, la radiothérapie ou l’immunothérapie. Pourtant, derrière ces armes thérapeutiques lourdes et souvent éprouvantes, se cache un autre pan fondamental de la prise en charge : les soins de support.

Bien plus qu’un accompagnement

Longtemps considérés comme secondaires, ces soins s’imposent aujourd’hui comme un véritable pilier thérapeutique, validé par la science, mais encore trop souvent méconnu du grand public.

Une approche globale du patient

« Beaucoup de patients confondent les soins de support avec les soins palliatifs, alors qu’il s’agit de deux démarches très différentes », précise des oncologues.

Les soins palliatifs interviennent lorsque la maladie ne peut plus être guérie. Les soins de support, eux, accompagnent le patient dès le diagnostic, en parallèle des traitements anticancéreux, afin d’améliorer sa qualité de vie à chaque étape du parcours.

Un accompagnement multidimensionnel

Concrètement, les soins de support regroupent toutes les interventions non spécifiques au traitement du cancer, mais indispensables à la santé globale du patient.

Ils visent à prévenir, soulager ou corriger les effets indésirables liés à la maladie ou aux traitements.

Cela inclut :

• La gestion de la douleur et de la fatigue, grâce à des approches médicamenteuses et non médicamenteuses (relaxation, sophrologie, hypnose, etc.).
• L’accompagnement psychologique, pour aider les patients et leurs proches à faire face à l’anxiété, à la dépression ou à la peur de la récidive.
• Le soutien nutritionnel, essentiel pour éviter la dénutrition et favoriser la tolérance aux traitements.
• L’activité physique adaptée, reconnue aujourd’hui comme un outil thérapeutique majeur pour réduire la fatigue, améliorer le moral et diminuer le risque de rechute.
• La prise en charge sociale, avec un appui administratif et professionnel pour faciliter le retour à la vie quotidienne.

Les soins de support ne guérissent pas le cancer, mais ils changent la vie de ceux qui le traversent.

Des bénéfices prouvés scientifiquement

Les études se multiplient pour démontrer l’efficacité de ces approches complémentaires.

L’activité physique régulière, par exemple, réduit de 20 à 30 % le risque de rechute dans certains cancers du sein, du côlon ou de la prostate.

De même, un suivi psychologique personnalisé améliore l’observance des traitements et diminue le taux d’abandon.

Enfin, la prise en charge précoce de la douleur et des effets secondaires (nausées, troubles du sommeil, neuropathies, etc.) favorise une meilleure tolérance thérapeutique et une récupération plus rapide.

Ces bénéfices sont tels que les instances sanitaires recommandent désormais d’intégrer systématiquement les soins de support au parcours de soins dès l’annonce du diagnostic.

Un travail d’équipe autour du patient

Cette approche globale repose sur une collaboration étroite entre professionnels : oncologues, infirmiers, kinésithérapeutes, diététiciens, psychologues, assistants sociaux, sophrologues, voire esthéticiennes spécialisées.

Chaque patient bénéficie d’un programme personnalisé, adapté à son âge, à son état de santé, à son type de cancer et à son environnement.

Le cancer n’est pas qu’une maladie du corps, c’est aussi une épreuve psychologique, sociale et parfois spirituelle. Les soins de support visent à prendre en charge la personne dans sa globalité.

Recommandations médicales

• Parler de ses symptômes : fatigue, douleurs, anxiété ou troubles digestifs ne doivent jamais être banalisés.
• Demander un accompagnement de soins de support dès le diagnostic. Plus ils sont mis en place tôt, plus ils sont efficaces.
•  Maintenir une activité physique régulière, adaptée à ses capacités, même légère.
• Surveiller son alimentation : privilégier des repas équilibrés, riches en fruits, légumes et protéines.
• S’appuyer sur son entourage et les associations de patients pour rompre l’isolement.

Une autre façon de combattre la maladie

Les soins de support ne sont pas une ‘’option de confort’’ : ils constituent un levier thérapeutique majeur, reconnu par la communauté médicale.

Ils permettent de replacer le patient au centre de son parcours, en considérant son corps, son esprit et son environnement comme un tout indissociable.

Mieux vivre pendant le cancer, c’est aussi mieux se battre contre lui

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