L’eczéma atopique, aussi appelé dermatite atopique, touche environ deux bébés sur dix. Ses causes exactes restent encore mal comprises. Mais une étude publiée le 27 août 2025 dans la revue Nature apporte un éclairage inédit : le stress ressenti par certaines femmes enceintes pourrait jouer un rôle déterminant.
L’eczéma, une origine avant la naissance ?
Les chercheurs de l’Inserm, du CNRS et de l’Université de Toulouse avancent une hypothèse : l’eczéma pourrait trouver son origine in utero.
En cause : une élévation du cortisol, l’hormone du stress, pendant le deuxième trimestre de grossesse. Ce déséquilibre hormonal perturberait le système immunitaire du fœtus, rendant sa peau plus fragile et réactive dès la naissance
Conséquence : plaques rouges, démangeaisons, sécheresse cutanée, localisées dans les plis des coudes, des genoux ou au niveau des couches.
Une expérience sur modèle animal
Pour valider cette hypothèse, les chercheurs ont mené des tests sur des souris. Entre le 13ᵉ et le 18ᵉ jour de leur gestation – une période clé où se forment la peau, le système immunitaire et le système nerveux – les femelles ont été soumises à un stress lumineux répété.
Résultat immédiat : une augmentation significative du taux de cortisol mesurée dans leur sang et leur liquide amniotique.
Après la naissance, les petits semblaient normaux. Mais une analyse fine a révélé une altération de leur barrière cutanée : perte accrue d’eau transépidermique, un facteur bien connu de prédisposition à l’eczéma.
Des signes visibles après la naissance
Pour simuler les contraintes de la vie réelle, les chercheurs ont appliqué des compresses humides sur le dos des souriceaux, imitant le contact des couches.
Constat : les descendants des souris stressées ont développé de véritables lésions cutanées, proches de l’eczéma humain. Rougeurs, hypersensibilité et irritations ont été observées, alors que la peau des petits témoins est restée intacte et lisse.
« Ces résultats confirment qu’un stress maternel important peut fragiliser la peau du nouveau-né et accroître le risque de dermatite atopique », résume le Pr Nicolas Gaudenzio, un des auteurs de l’étude.
Une nouvelle piste pour la prévention
Cette découverte ne signifie pas que toutes les femmes stressées pendant leur grossesse verront leur enfant développer de l’eczéma. Mais elle met en évidence un facteur aggravant, jusque-là sous-estimé.
Elle ouvre également des perspectives : mieux prendre en charge le stress des futures mères, proposer des suivis psychologiques adaptés et renforcer la prévention cutanée dès la naissance chez les enfants à risque.
L’eczéma du nourrisson pourrait commencer avant la naissance.
Le stress maternel, via le cortisol, fragilise la peau du bébé.
Une meilleure prise en charge émotionnelle des femmes enceintes pourrait réduire le risque.
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