À Oran, les plages respirent un peu mieux. Le programme spécial de nettoyage des côtes, mené dans le cadre de la campagne nationale de lutte contre la pollution marine, a permis la collecte de plusieurs tonnes d’algues et de détritus. L’opération, supervisée par la direction locale de l’Environnement, a mobilisé des dizaines d’associations et distribué des centaines de bacs à ordures aux communes côtières.
Ce dispositif répond aux instructions du ministère de l’Environnement et de la Qualité de vie, soucieux de protéger le littoral algérien, menacé par la prolifération des déchets plastiques et par l’accumulation d’algues. Ces dernières, bien qu’elles fassent partie intégrante de l’écosystème marin, deviennent problématiques lorsqu’elles s’échouent en grande quantité sur les plages : elles dégagent une odeur nauséabonde en se décomposant, favorisent la prolifération de bactéries et réduisent l’attractivité touristique.
Un littoral plus propre grâce à la mobilisation collective
Au total, quatre plages ont été nettoyées. Les équipes ont retiré près de 11 tonnes d’algues marines et 3 tonnes de déchets solides, principalement des bouteilles et emballages en plastique, véritables fléaux pour la biodiversité. Plus de 30 associations environnementales locales ont participé à cette action, illustrant l’importance du travail collaboratif entre institutions publiques et société civile.
Pour accompagner ce nettoyage, des actions de sensibilisation ont été menées auprès des estivants, rappelant que chaque geste compte pour préserver les plages : un déchet abandonné finit souvent en mer, où il peut mettre des décennies à se dégrader.
Des moyens renforcés pour les communes côtières
L’opération ne s’est pas limitée au ramassage. Afin d’améliorer la gestion des ordures sur le long terme, des bacs spéciaux de grande capacité – entre 240 et 770 litres – ont été distribués aux communes du littoral. Oran en a reçu 209 bacs, Es-Senia 222, Misserghine 177, Aïn El-Turck 338, Bousfer 166, Arzew 95, entre autres. Le village méditerranéen a bénéficié de 90 bacs, tandis que le marché de gros d’El Kerma a reçu 40 conteneurs.
Ces équipements visent à réduire l’abandon sauvage des déchets et à inciter les citoyens à adopter des gestes simples de tri et de propreté.
Une eau de baignade sous surveillance
La qualité de l’eau a également fait l’objet d’une vigilance particulière. La station d’Oran de l’Observatoire national de l’environnement et du développement durable a réalisé 434 analyses physico-chimiques sur des échantillons prélevés dans les zones de baignade autorisées. Résultat : l’eau est jugée propre et conforme aux normes sanitaires, garantissant aux estivants une baignade sans risque pour leur santé.
Cette campagne illustre bien l’urgence d’une gestion rigoureuse des déchets et d’une sensibilisation continue. Car au-delà du simple nettoyage ponctuel, la protection du littoral algérien est un enjeu environnemental, sanitaire et économique majeur.
Le saviez-vous ?

Algues et déchets : un impact direct sur la santé des baigneurs
- Algues en décomposition : lorsqu’elles s’accumulent en masse, elles fermentent au soleil et libèrent de l’hydrogène sulfuré. Ce gaz, responsable d’une odeur d’œuf pourri, peut provoquer des maux de tête, des irritations oculaires et respiratoires, surtout chez les enfants, les personnes âgées et les asthmatiques.
- Déchets plastiques : au contact de l’eau de mer et du soleil, le plastique se fragmente en microplastiques invisibles à l’œil nu. Ces particules attirent des polluants chimiques qui peuvent ensuite entrer dans la chaîne alimentaire marine… et finir dans nos assiettes via les poissons et crustacés.
- Eaux contaminées : les détritus favorisent la prolifération de bactéries et de champignons pathogènes. Une baignade dans une eau souillée expose à des otites, conjonctivites, gastro-entérites et infections cutanées.
- Risque sanitaire collectif : plus il y a de monde sur une plage, plus les déchets abandonnés s’accumulent, augmentant le risque d’infections et de propagation de germes.
Moralité : garder les plages propres, ce n’est pas seulement préserver l’environnement, c’est aussi protéger la santé de tous les baigneurs.
Quelques précautions simples à retenir
Fuir l’odeur d’œuf pourri : L’odeur forte d’œuf pourri n’est jamais anodine. Elle signale la présence de sulfure d’hydrogène (H₂S), un gaz toxique qui peut s’échapper d’algues en décomposition. Même à faible dose, il peut provoquer maux de tête, nausées, vertiges. À forte concentration, il devient dangereux pour le système respiratoire.
Réflexe santé : si vous sentez cette odeur, quittez immédiatement la zone. Évitez de vous attarder, surtout avec des enfants, des personnes âgées ou si vous êtes asthmatique.
Choisir sa plage : Face à une accumulation importante d’algues échouées, mieux vaut changer de plage le temps que les services municipaux procèdent au nettoyage. En cas de doute, demandez toujours confirmation auprès des autorités locales ou consultez les panneaux d’information à l’entrée des plages.
Si vous constatez une marée verte sur une plage non surveillée, ne prenez pas de risque : restez à distance et prévenez la mairie ou l’office de tourisme.
Protéger les travailleurs exposés
Les agents chargés du ramassage sont les plus exposés. L’Anses recommande le port de détecteurs portatifs d’H₂S et un ramassage mécanique à l’aide de tracteurs fermés, dont les cabines protègent le conducteur.
Message de santé publique : protéger les agents, c’est aussi protéger la collectivité. Des règles de sécurité strictes évitent les intoxications graves.
Précautions pour les vacanciers
- Ne laissez pas les enfants jouer dans les amas d’algues : ils peuvent être un nid à bactéries et champignons.
- Évitez les baignades à proximité de zones d’algues massives : l’eau peut être contaminée.
- Rincez toujours la peau après la baignade à l’eau claire pour réduire les risques d’irritation cutanée.
- Hydratez-vous bien : en cas d’exposition à l’odeur persistante, boire de l’eau et s’éloigner rapidement aide à limiter l’inconfort.
Préserver la plage, c’est préserver sa santé
Chaque geste compte : utiliser les bacs à ordures, limiter le plastique, signaler les zones sales. En gardant nos plages propres, nous protégeons à la fois l’écosystème marin et la santé des vacanciers.
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