
Une glace en été, et c’est le drame : une douleur fulgurante vous transperce le front comme une lame de froid. Ce phénomène, connu sous le nom de “brain freeze” ou “gel du cerveau”, est une réaction neurologique bien réelle, déclenchée par le froid extrême au contact du palais. Bénin mais saisissant, ce réflexe du nerf trijumeau peut survenir en croquant une crème glacée, en respirant un air glacial ou en plongeant dans une eau froide. Que se passe-t-il exactement dans notre tête ? Et surtout, comment l’éviter ?
Une douleur bien réelle, reconnue médicalement
Le brain freeze, ou céphalée de la crème glacée, est une forme de mal de tête déclenchée par l’ingestion rapide d’un aliment très froid. La Classification internationale des céphalées (CIC) le répertorie sous le nom de « céphalée de la crème glacée », et la CIM (Classification internationale des maladies) le classe comme une douleur causée par un stimulus froid.
En langage médical, cette réaction est appelée ganglioneuralgie sphénopalatine.
Que se passe-t-il dans le cerveau ?
Le mécanisme débute dès qu’un aliment très froid touche le palais. Cela provoque un refroidissement brutal de la muqueuse buccale, entraînant une vasoconstriction (resserrement des vaisseaux sanguins), suivie d’une vasodilatation réflexe. Ce changement rapide de diamètre des vaisseaux active le nerf trijumeau, cinquième nerf crânien, qui transmet les signaux de douleur jusqu’au front.
En quoi le “gel du cerveau” est-il différent des autres maux de tête ?
Le ‘’brain freeze’’ se distingue par sa brièveté et son intensité. Contrairement à une migraine ou à d’autres céphalées, il survient soudainement mais ne dure que quelques secondes à deux minutes. Il disparaît de lui-même, sans traitement, ni repos nécessaire.
Autre différence majeure : l’absence de symptômes associés. Alors qu’une migraine peut s’accompagner de nausées, d’une sensibilité à la lumière ou au bruit, le gel du cerveau reste localisé, sans effets secondaires. C’est une douleur brève, brutale, mais sans suite.
Le brain freeze partage ainsi des points communs avec les migraines : il implique les mêmes circuits nerveux et une dynamique vasculaire similaire. Il pourrait même être considéré comme une mini-migraine provoquée par le froid.
Quels sont les symptômes ?
La douleur est brutale, pulsatile et localisée au front, aux tempes, ou derrière les yeux. Elle apparaît en moyenne 12 secondes après ingestion, dure une vingtaine de secondes, puis disparaît spontanément. Aucun autre symptôme n’y est associé.
“Il n’y a ni aura visuelle, ni nausées, mais une douleur parfois plus intense que d’autres céphalées bénignes”.
Facteurs favorisant le gel de cerveau
- Vitesse d’ingestion : manger ou boire glacé trop rapidement augmente nettement le risque. Une étude de 2002 montre que 27 % des personnes ayant consommé une glace en moins de 30 secondes ont ressenti une douleur, contre seulement 12 % parmi celles qui ont pris leur temps.
- Surface de contact : croquer à pleines dents ou laisser fondre l’aliment contre le palais élargit la zone exposée au froid.
- Type d’aliment : les crèmes glacées molles, très froides et fondant rapidement, provoquent souvent des brain freeze plus intenses que les glaçons.
- Sensibilité individuelle : les migraineux, ou ceux ayant des antécédents familiaux de céphalées, semblent plus sensibles, bien que certaines études présentent des résultats contradictoires.
- Autres facteurs aggravants : stress, lumière vive, variations hormonales.
Fait intéressant : le phénomène n’est pas lié à la température extérieure. Il peut survenir en plein hiver, car c’est le contact direct du froid avec le palais, et non le contraste avec l’environnement, qui déclenche la douleur.
Qui est concerné par le “gel du cerveau” ?
Le ‘’brain freeze’’ peut toucher tout le monde, sans distinction. Les enfants y sont particulièrement vulnérables : leur gourmandise spontanée et leur difficulté à ralentir le rythme en dégustant une glace les exposent davantage à ce phénomène.
Certaines études ont également mis en évidence un lien entre ce type de douleur et les migraines. Les personnes migraineuses seraient plus sensibles au ‘’gel du cerveau’’, en raison d’une réactivité accrue de leur système nerveux face aux stimuli froids.
Peut-on prévenir cette douleur ?
Oui. La meilleure façon d’éviter cette douleur brutale est de limiter les chocs thermiques dans la bouche, la gorge et la tête. Pour cela, quelques réflexes simples suffisent :
- Prenez votre temps : mangez et buvez lentement les produits très frais pour laisser à votre corps le temps de s’adapter.
- Privilégier de petites quantités.
- Laisser l’aliment se réchauffer légèrement dans la bouche avant de l’avaler.
- Éviter le contact direct avec le palais.
- Évitez les expositions extrêmes au froid : ne consommez pas d’aliments ou de boissons glacés d’un seul coup, et méfiez-vous de l’air très froid.
- Protégez-vous du froid extérieur : en hiver, couvrez votre bouche et votre nez avec un foulard ou un masque pour réchauffer l’air inspiré.
Ces gestes simples peuvent suffire à éviter le fameux « gel du cerveau » et ses élancements si désagréables.
Que faire si la douleur survient ?
Si vous ressentez cette douleur fulgurante au front après une bouchée de glace ou une gorgée bien fraîche, pas de panique : il suffit de réchauffer doucement l’intérieur de votre bouche. Voici des gestes efficaces pour faire disparaître rapidement un brain freeze :
- Arrêtez immédiatement de consommer l’aliment ou la boisson froide.
- Appuyer la langue contre le palais pour le réchauffer.
- Expirer de l’air chaud par la bouche vers le palais.
- Pencher légèrement la tête en arrière pendant 10 secondes.
- Buvez un liquide tiède ou à température ambiante, comme de l’eau ou une boisson chaude, pour rééquilibrer la température dans la bouche et la gorge.
- Inspirer par la bouche et expirer par le nez pour réchauffer les cavités nasales.
Ces gestes simples permettent d’apaiser rapidement la douleur et de retrouver votre confort… tout en vous rappelant de savourer vos glaces un peu plus lentement la prochaine fois.
Le brain freeze est-il dangereux ?

Non. Il est bénin, temporaire, et ne nécessite pas de traitement médical. Toutefois, s’il devient récurrent, intense ou survient sans lien avec des aliments froids, une consultation médicale s’impose.
Le brain freeze est une douleur transitoire, provoquée par une réaction vasculaire au froid. Il n’est ni imaginaire ni grave, mais peut être très désagréable. Une meilleure connaissance du phénomène permet de l’éviter — ou du moins, de l’atténuer. Alors, la prochaine fois que vous dégusterez une glace, allez-y doucement… votre cerveau vous remerciera !
Faut-il consulter un médecin pour un gel du cerveau ?
En général, ‘’le gel du cerveau est sans gravité’’ et ne nécessite aucun traitement médical. Il disparaît spontanément en quelques secondes.
Cependant, si vous souffrez de maux de tête fréquents, intenses ou persistants, il est recommandé de consulter un médecin. Ces douleurs peuvent cacher un autre type de céphalée, comme une migraine, et méritent un avis médical pour en déterminer la cause et adapter le traitement.
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