À Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, l’hôpital Nasser est désormais submergé, transformé en un véritable centre de traumatologie de guerre. C’est ce qu’a rapporté l’Organisation mondiale de la santé (OMS), décrivant une situation d’urgence sanitaire absolue. L’établissement, l’un des derniers encore partiellement fonctionnels, fait face à un afflux massif de blessés, dont la majorité sont des civils touchés lors de frappes sur des zones de distribution d’aide non supervisées par l’ONU.
Un hôpital transformé en zone de guerre
« Chaque jour, les équipes médicales reçoivent des blessés grièvement atteints, souvent mutilés, brûlés ou polytraumatisés », a déclaré Rik Peeperkorn, représentant de l’OMS en Palestine, lors d’un point de presse à Genève. Il a décrit un hôpital au bord de l’effondrement, manquant de tout : médicaments, anesthésiques, dispositifs chirurgicaux, oxygène, sang et même d’électricité stable.
Soignants tués, hôpitaux visés, soins impossibles
Depuis le début de la guerre, plus de 450 membres du personnel médical ont été tués, selon les autorités sanitaires de Gaza. De nombreux autres ont été blessés, emprisonnés, ou continuent de travailler dans des conditions extrêmes, parfois sans salaires ni moyens de protection. Certains médecins opèrent à la lumière des téléphones portables, faute d’électricité. D’autres improvisent des blocs opératoires dans des couloirs ou des abris de fortune.
Les attaques contre les établissements de santé se sont multipliées. Plus de 32 hôpitaux ont été totalement ou partiellement détruits, dont des unités néonatales, des services d’urgence et des maternités. L’hôpital Al-Shifa, le plus grand de Gaza, a été rendu hors service après plusieurs assauts israéliens. Selon l’OMS, ce ciblage systématique des infrastructures médicales constitue une violation grave du droit international humanitaire.
Une catastrophe sanitaire sans précédent
La situation est d’autant plus critique que l’approvisionnement humanitaire est bloqué ou insuffisant. Les convois d’aide sont régulièrement pris pour cible ou retardés aux points de passage. Les médicaments essentiels – antibiotiques, insuline, produits anesthésiques, solutés – manquent cruellement. Des patients meurent désormais de blessures qui auraient pu être soignées, ou faute de soins intensifs.
Les cas de maladies infectieuses, de diarrhées aiguës, d’infections respiratoires et de déshydratation se multiplient, notamment chez les enfants et les personnes âgées, piégés dans des camps de fortune insalubres. Les épidémies menacent, d’autant que l’eau potable est rare et que les systèmes d’assainissement sont détruits.
Un appel désespéré à la communauté internationale
Face à cette crise humanitaire sans précédent, la Défense civile de Gaza a lancé un appel urgent à une trêve immédiate et globale. Mahmoud Basal, son porte-parole, a exhorté les médiateurs internationaux à mettre fin à ce carnage : « Les civils ne sont pas impliqués dans ce conflit, mais ils en subissent toutes les conséquences. Il y a des vies sous les décombres, des blessés privés de soins, des familles sans toit. Il faut agir, maintenant. »
Le message, diffusé sur Telegram en anglais, rappelle que l’inaction équivaut à une complicité silencieuse. Le silence des grandes puissances et la lenteur des négociations politiques aggravent chaque jour un drame humanitaire évitable. « Une trêve n’est pas un luxe. C’est une nécessité vitale », conclut Basal.
Une urgence vitale
Alors que la communauté internationale débat d’un cessez-le-feu, les médecins de Gaza opèrent dans l’urgence, avec le minimum vital pour sauver des vies. Et pendant ce temps, les bombes continuent de tomber, ce qui reste des ‘’hôpitaux’’ de se vider de leurs soignants, et les rues de se remplir de larmes et de sang. Le monde regarde, mais Gaza, elle, s’effondre dans le silence et les ruines.
Mots clés : Gaza ; hôpital ; soins ; blessés ; soignant ;
à lire aussi: