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Hôpital al-Awda à Gaza, dernier établissement en activité: Israël ordonne sa fermeture ..

Edité par : Rédaction |
30 mai 2025

Une décision aux conséquences dramatiques pour des dizaines de patients, en pleine intensification des frappes et aggravation de la famine.

Israël a exigé jeudi soir la fermeture immédiate de l’hôpital al-Awda, situé dans le nord de la bande de Gaza. Cette mesure prive la population locale de son dernier centre de soins encore opérationnel dans cette partie du territoire, alors que la zone est ravagée par les bombardements israéliens et plongée dans une crise humanitaire d’une gravité extrême.

Selon le ministère de la Santé de Gaza, cette fermeture s’inscrit dans une série « de violations et de crimes » visant délibérément le système médical palestinien. Al-Awda représentait une bouée de sauvetage pour les habitants du nord et de l’est de Gaza. Désormais, aucune structure hospitalière n’est fonctionnelle dans la région.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a précisé que 97 personnes, dont 13 patients, se trouvent toujours à l’intérieur de l’établissement. Une mission de transfert est prévue, mais les mauvaises conditions des routes rendent impossible l’évacuation du matériel médical. « La fermeture d’Al-Awda prive la population de tout accès aux soins essentiels », a alerté l’OMS, qui appelle à la protection urgente du personnel et des patients.

Depuis les premières heures de jeudi, au moins 70 Palestiniens ont été tués dans des attaques israéliennes, selon les sources médicales. La Défense civile palestinienne rapporte qu’un immeuble résidentiel dans le quartier de Tuffah, à Gaza-ville, a été frappé, laissant une trentaine de personnes sous les décombres. Faute d’engins de levage, les secours sont impuissants. Elle appelle la communauté internationale à une intervention immédiate pour protéger les civils.

Parallèlement, l’aide alimentaire, pourtant vitale, peine à atteindre les populations. Une opération conjointe américano-israélienne visant à distribuer des denrées par le biais de la « Gaza HumanitarianFoundation » a sombré dans le chaos. Une résidente du centre de Gaza, raconte avoir parcouru plus de 10 kilomètres pour récupérer une maigre boîte de provisions : « Elle était couverte de sang. Nous n’avons rien mangé depuis cinq jours, même pas de farine. »

Dans le corridor de Netzarim, les habitants venus à pied chercher de l’aide se sont retrouvés pris au piège des affrontements. « Ils sont bloqués par la présence de chars et de tirs. Ils ont appelé la Croix-Rouge pour être évacués », rapportentdes journalistessur place.

L’ONU dénonce des manœuvres israéliennes visant à l’écarter de la distribution de l’aide. « L’insécurité règne et on ne nous facilite pas la tâche pour livrer les biens humanitaires », a déclaré Stéphane Dujarric, porte-parole du secrétaire général des Nations Unies. Près de 600 camions d’aide sont bloqués du côté de Gaza au point de passage de Karem Abu Salem, qu’Israël refuse de rouvrir depuis trois jours.

Philippe Lazzarini, directeur de l’UNRWA, tire la sonnette d’alarme : « La famine menace l’avenir des enfants de Gaza. Il faut une volonté politique claire pour permettre à l’ONU de travailler sans entrave. Laissez-nous faire notre travail. »

Dans un climat de violence extrême et de pénurie totale, la fermeture de l’hôpital al-Awda marque une nouvelle étape dans l’effondrement du système de santé à Gaza. Tandis que les frappes se poursuivent, les appels à la protection des civils et à l’accès humanitaire restent largement ignorés.

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