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L’Algérie atteint 80 % de production locale de médicaments : un tournant stratégique pour la souveraineté sanitaire

Edité par : Safa Kaouther BOUARISSA | Journaliste
10 juillet 2025

L’Algérie franchit une étape majeure dans son ambition d’indépendance pharmaceutique. Le ministre de l’Industrie pharmaceutique, Wassim Kouidri, a annoncé que 80 % des besoins nationaux en médicaments sont désormais couverts par la production locale. Une avancée stratégique qui positionne le pays comme un modèle en matière de souveraineté sanitaire en Afrique et dans le monde arabe.

La déclaration du ministre intervient dans un contexte mondial marqué par les tensions sur les chaînes d’approvisionnement et les fragilités sanitaires révélées par la pandémie de Covid-19. Atteindre 80 % de couverture locale signifie que la majorité des médicaments essentiels sont désormais produits sur le sol algérien, réduisant considérablement la dépendance vis-à-vis des importations coûteuses et parfois incertaines.

Cependant, ce succès n’est pas exempt de défis. Wassim Kouidri a souligné un déséquilibre dans la répartition de la production : certaines classes thérapeutiques sont produites en excès, créant des risques de saturation, tandis que d’autres restent fortement dépendantes de l’importation.

Le ministre appelle donc à une rationalisation du marché pharmaceutique local. L’objectif est de réorienter les investissements vers les segments encore déficitaires, notamment les médicaments spécialisés, oncologiques ou issus de biotechnologies, encore largement importés.

Cela nécessite une coordination accrue entre les pouvoirs publics, les industriels et les instances de régulation, afin d’établir une cartographie précise des besoins nationaux. Le gouvernement prévoit de mettre en place des incitations ciblées et un cadre réglementaire adapté pour guider les opérateurs vers des secteurs à fort enjeu sanitaire.

Wassim Kouidri a également tenu à rassurer l’opinion publique sur la qualité et la sécurité des médicaments distribués en Algérie. Il a rappelé que le médicament Sintrom, un anticoagulant souvent sujet à des trafics dans certains pays, n’a pas été importé depuis 2023, et que seuls deux laboratoires nationaux agréés assurent sa fabrication selon des normes strictes.

Le ministre a affirmé sans ambiguïté : « L’Algérie est totalement exempte de médicaments contrefaits. »

Ce résultat est rendu possible grâce à un système rigoureux de traçabilité, d’inspection et de contrôle qualité, mis en œuvre à tous les niveaux de la chaîne : de la production jusqu’à la distribution. Les inspections menées par les autorités sanitaires et les services de douanes ont été renforcées, en collaboration avec les instances internationales de lutte contre les produits pharmaceutiques falsifiés.

Cette montée en puissance de l’industrie pharmaceutique nationale n’est pas seulement une réussite industrielle : c’est un enjeu vital de santé publique et de souveraineté nationale. Produire localement, c’est aussi garantir une meilleure disponibilité des traitements, réduire les ruptures de stock, et assurer un accès équitable aux médicaments pour l’ensemble de la population.

L’Algérie envisage par ailleurs d’accroître ses capacités d’exportation vers des marchés régionaux, notamment en Afrique, où la demande en produits pharmaceutiques ne cesse de croître. Plusieurs partenariats internationaux sont déjà en cours pour le transfert de technologies et la certification internationale des usines algériennes.

Le ministre a réaffirmé que l’objectif à long terme est de faire de l’Algérie un pôle pharmaceutique régional, capable non seulement de produire, mais aussi d’innover, grâce à l’investissement dans la recherche-développement, la biotechnologie, et les médicaments à haute valeur ajoutée.

Mots clés : pharmaceutique ; médicaments ; Algérie ; Kouidri ;

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