Les troubles musculo-squelettiques, ou TMS, représentent aujourd’hui la première cause de maladies professionnelles. Ils touchent l’appareil locomoteur, c’est-à-dire les muscles, tendons et nerfs, principalement au niveau des membres supérieurs. L’activité professionnelle joue un rôle clé dans leur apparition, leur aggravation ou leur maintien. Bonne nouvelle : il est possible d’agir. Une prévention efficace repose sur l’organisation du travail, l’adaptation des postes, le choix des équipements et la formation des salariés.
Les TMS : de quoi s’agit-il ?

Les TMS regroupent un ensemble d’affections liées aux mouvements et aux contraintes imposées au corps.
Ils se manifestent par :
- des douleurs,
- une gêne persistante,
- une raideur articulaire,
- une perte de force ou de sensibilité.
Les zones les plus touchées sont :
- le cou et les épaules (tendinopathie de la coiffe des rotateurs),
- les coudes (épicondylite),
- les poignets (syndrome du canal carpien),
- les pouces (maladie de De Quervain),
- les doigts (syndrome de Raynaud).
Les membres inférieurs sont moins concernés, sauf certaines pathologies comme l’hygroma du genou.
Les douleurs dorsales (lombalgies) font aussi partie des atteintes musculo-squelettiques, mais nécessitent un traitement spécifique.
Quelles conséquences pour la santé et l’entreprise ?
Un TMS non pris en charge peut devenir chronique et laisser un handicap irréversible. L’impact dépasse la santé individuelle :
- Pour les travailleurs : douleurs invalidantes, perte de mobilité, diminution de la qualité de vie.
- Pour les entreprises : baisse de productivité, diminution de la qualité, hausse de l’absentéisme et du turnover.
En Algérie, les TMS représentent plus de 80 % des maladies professionnelles reconnues. Ils touchent particulièrement certains secteurs : agroalimentaire, BTP, logistique, transport, métallurgie, automobile, mais aucun domaine n’est totalement épargné.
L’intensification du travail, la recherche de productivité et le vieillissement de la population active expliquent en grande partie cette tendance.
Quels sont les facteurs de risque ?
Les TMS résultent d’une combinaison de causes :
Facteurs biomécaniques
- efforts physiques intenses,
- gestes répétitifs,
- postures contraignantes,
- manutentions lourdes.
Facteurs psychosociaux
- surcharge de travail,
- faible autonomie,
- horaires contraignants,
- pression et stress organisationnel.
Facteurs liés à l’environnement
- vibrations,
- froid,
- bruit,
- manque d’adaptation des équipements.
Prévenir les TMS : les leviers d’action
La prévention des TMS est possible et passe par une approche globale.
Principaux axes d’action :
- Organisation du travail : répartition des charges, pauses adaptées, gestion du rythme.
- Aménagement des postes : ergonomie des bureaux, machines et outils.
- Équipements adaptés : matériel réduisant les efforts ou les vibrations.
- Formation et sensibilisation : apprentissage des bons gestes et postures.
Recommandations médicales
- Consulter dès les premiers symptômes (douleurs, engourdissements, perte de force).
- Ne pas banaliser la douleur : un TMS détecté tôt est plus facile à traiter.
- Associer soins et prévention : kinésithérapie, ergonomie, suivi médical au travail.
- Encourager l’activité physique douce (étirements, marche, renforcement musculaire) pour entretenir la mobilité.
- Impliquer employeurs et salariés dans une démarche collective de prévention.
Les TMS ne sont pas une fatalité. Agir en amont, c’est protéger la santé des salariés et assurer la pérennité des entreprises.
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