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Stratégie globale pour la prévention du suicide : Un guide inspiré de l’OMS.

Edité par : Dr. Mohamed Tahar Aissani. | Docteur en medecine.
22 août 2024

Le suicide demeure l’une des principales causes de mortalité dans le monde, avec plus de 700 000 décès chaque année. Cette tragédie humaine, qui peut être évitée, est au cœur des préoccupations de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).

Dans son guide intitulé Live Life : Un guide pour la mise en œuvre de la prévention du suicide dans les pays, l’OMS propose une stratégie claire et multisectorielle pour aider les pays à réduire le taux de suicide d’un tiers d’ici 2030, conformément aux objectifs de développement durable (ODD) des Nations Unies.

Le guide Live Life s’articule autour de plusieurs axes majeurs, chacun étant crucial pour la mise en œuvre efficace d’une stratégie nationale de prévention du suicide.

  • Analyse de situation 

Une analyse minutieuse des tendances du suicide et de ses facteurs de risque est essentielle pour orienter la planification des actions de prévention.

Cette analyse doit être réalisée par un groupe de travail composé de spécialistes, de parties prenantes et de personnes ayant une expérience du suicide. Le guide insiste sur l’importance de la collecte de données fiables pour influencer les décisions politiques et mobiliser les ressources nécessaires.

  • Collaboration multisectorielle 

Le suicide est un problème complexe qui nécessite une approche pangouvernementale ou pansociétale. L’OMS recommande la collaboration entre différents secteurs, tels que la santé, l’éducation, les médias, et les autorités locales, pour garantir une réponse cohérente et efficace.

Cette approche favorise le partage des connaissances et la transparence, tout en évitant que le suicide soit considéré uniquement comme un problème de santé.

  • Sensibilisation et plaidoyer 

L’OMS souligne l’importance de campagnes de sensibilisation et de plaidoyer pour attirer l’attention sur la gravité du problème du suicide. Ces initiatives peuvent inclure des événements communautaires, des campagnes nationales, et l’implication de personnalités publiques pour véhiculer des messages adaptés au public cible.

Le but est de provoquer un changement social, tel que la dépénalisation du suicide ou l’adoption d’une stratégie nationale de prévention.

  • Renforcement des capacités 

La formation des professionnels de la santé et d’autres intervenants clés est essentielle pour assurer une réponse adéquate aux comportements suicidaires. Le guide propose des modules spécifiques, tels que ceux du mhGAP de l’OMS, qui peuvent être adaptés au contexte socioculturel local. La formation des formateurs est particulièrement recommandée pour maximiser l’impact.

  • Financement 

La prévention du suicide nécessite un financement durable, souvent sous-estimé en raison de contraintes économiques ou d’une perception erronée de l’importance du problème.

L’OMS encourage les pays à développer des stratégies de levée de fonds qui incluent l’élaboration de politiques et de plans d’action, tout en assurant une transparence dans l’utilisation des fonds.

  • Surveillance, suivi et évaluation 

La collecte de données fiables sur le suicide et l’automutilation est cruciale pour orienter les interventions. Le guide préconise une surveillance régulière et l’évaluation des programmes de prévention pour mesurer leur efficacité. Une équipe spécialisée pourrait être nécessaire pour mener ces activités, en collaboration avec des établissements universitaires.

Outre ces axes, le guide identifie quatre interventions clés qui ont fait leurs preuves dans la prévention du suicide :

  • Restriction de l’accès aux moyens de suicide 

La limitation de l’accès aux moyens de suicide, tels que les pesticides, les armes à feu, et les sites de saut, est une mesure universelle qui peut sauver des vies. L’OMS recommande une collaboration entre les autorités pour mettre en œuvre ces restrictions de manière efficace.

  • Interaction avec les médias 

La couverture médiatique du suicide peut avoir un effet d’imitation, particulièrement lorsqu’il s’agit de personnalités publiques. Le guide recommande de collaborer avec les médias pour promouvoir une attitude responsable et éviter la description détaillée des méthodes de suicide.

  • Développement de compétences sociales et émotionnelles chez les adolescents 

L’adolescence est une période critique pour la prévention du suicide. L’OMS encourage le développement de programmes scolaires qui favorisent le bien-être mental et la résilience, tout en formant les enseignants à identifier et gérer les risques de suicide.

  • Identification précoce et prise en charge 

Il est essentiel de détecter et de prendre en charge les comportements suicidaires à un stade précoce. L’OMS souligne l’importance d’intégrer la prévention du suicide dans les systèmes de santé, en fournissant un soutien adéquat aux personnes à risque et à leurs familles.

Le guide Live Life de l’OMS offre une feuille de route précieuse pour les pays désireux de réduire les taux de suicide. En combinant une analyse rigoureuse, une collaboration multisectorielle, des campagnes de sensibilisation, un renforcement des capacités, un financement adéquat, et une surveillance continue, il est possible de faire une différence significative dans la prévention du suicide.

Les interventions proposées, basées sur des preuves solides, offrent des pistes concrètes pour sauver des vies et contribuer à une société plus saine et plus résiliente.

Pour plus de détails et des recommandations spécifiques, il est conseillé de consulter le guide complet disponible sur le site de l’OMS

Mots clés : OMS ; suicide ; guide ; Live Life ;  prévention ; famille ;

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