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Presse et éthique médicale..

Edité par : Safa Kaouther BOUARISSA | Journaliste
28 avril 2024

La relation entre la presse et l’éthique médicale est fondamentale dans la société moderne, où l’information médicale est souvent diffusée à grande échelle et peut avoir un impact significatif sur les individus et les communautés. Les journalistes jouent un rôle crucial en tant qu’intermédiaires entre la science médicale et le public, tandis que les médecins sont les détenteurs de connaissances et de compétences médicales qui guident les décisions de traitement et de soins.

Responsabilité éthique des journalistes..

Pour les journalistes, il est impératif de reconnaître la responsabilité éthique qu’ils portent lorsqu’ils couvrent des sujets médicaux. Cela signifie qu’ils doivent fournir des informations exactes, vérifiées et équilibrées, en évitant les sensibilités et les jugements sensationnalistes qui pourraient induire en erreur ou causer des peurs injustifiées chez le public.

La déontologie journalistique exige également le respect de la confidentialité des patients et le recours à des sources multiples et crédibles pour garantir l’exactitude des informations.

  • Rôle crucial des journalistes dans la diffusion d’informations médicales : Les journalistes ont un rôle crucial dans la société en tant que diffuseurs d’informations. Lorsqu’ils couvrent des sujets médicaux, ils doivent être conscients de l’impact potentiel de leurs reportages ou informations sur le public.

Comme le souligne le journaliste médical Ivan Oransky, “Dans les moments de crise sanitaire, la presse devient un pilier de la société en fournissant des informations précises et fiables pour aider le public à comprendre la situation et à prendre des décisions éclairées.”

Exemple : Lorsqu’une épidémie survient, comme celle de la grippe aviaire ou de la COVID-19, les reportages des médias jouent un rôle crucial dans la communication des risques, des mesures préventives et des développements scientifiques.

  • Véracité des informations: Les journalistes doivent s’assurer que les faits qu’ils présentent sont exacts et vérifiés par des sources fiables. Cela implique souvent de consulter des experts médicaux et des études scientifiques.

Comme le souligne le journaliste scientifique Carl Zimmer, “La précision est essentielle dans la communication scientifique. Les journalistes doivent être vigilants pour éviter la diffusion de fausses informations qui pourraient semer la confusion ou causer des préjudices.”

Exemple : Lors de la couverture d’une étude médicale, les journalistes doivent vérifier la méthodologie de l’étude, les résultats et les conclusions, en s’assurant de consulter des experts pour interpréter les données de manière précise.

  • Équilibre et contextualisation: Les journalistes doivent éviter de présenter des informations de manière sensationnaliste ou biaisée, et prendre en compte les différents points de vue et les nuances des sujets médicaux.

Comme le souligne la journaliste de santé Tara Haelle, “Une couverture équilibrée des sujets médicaux exige de présenter les différents points de vue et de nuancer les conclusions pour aider le public à comprendre la complexité des enjeux.”

Exemple : Plutôt que de simplement rapporter les résultats d’une étude médicale, les journalistes doivent contextualiser les résultats en présentant les limites de l’étude, les différentes interprétations possibles et les implications pratiques pour le public.

  • Respect de la confidentialité : Les journalistes doivent respecter la vie privée des individus, en particulier lorsqu’il s’agit de questions médicales sensibles. Ils doivent obtenir le consentement approprié avant de divulguer des informations personnelles.

Comme le souligne le journaliste médical Gary Schwitzer, “Le respect de la vie privée des patients est une priorité absolue pour les journalistes médicaux. La divulgation de détails médicaux sensibles sans consentement approprié peut porter atteinte à la dignité et à la vie privée des individus concernés.”

Exemple : Lors de la couverture d’une tragédie médicale impliquant un patient, les journalistes doivent obtenir le consentement des proches du patient avant de divulguer des détails médicaux sensibles ou des informations personnelles.

  • Utilisation de sources multiples et crédibles : Pour garantir l’exactitude et la crédibilité de leurs reportages, les journalistes doivent consulter plusieurs sources et vérifier la fiabilité de ces sources.

Comme le souligne le professeur de journalisme médical Gary Schwitzer, “Les journalistes doivent s’efforcer de présenter une gamme d’opinions et de perspectives, en s’appuyant sur des sources crédibles et indépendantes pour garantir l’objectivité de leur reportage.”

Exemple : Lors de la couverture d’un traitement controversé, les journalistes doivent consulter des experts médicaux indépendants et des études de recherche publiées dans des revues à comité de lecture pour garantir une couverture équilibrée et informée

 

En appliquant ces principes dans leur travail quotidien, les journalistes peuvent jouer un rôle crucial dans la diffusion d’informations médicales précises, équilibrées et respectueuses, contribuant ainsi à une compréhension plus précise et éclairée des questions de santé au sein du public.

Principes éthiques dans la pratique médicale

 

Du côté des médecins, l’éthique médicale dicte un certain nombre de principes fondamentaux, notamment celui de bienfaisance, de non-malfaisance, d’autonomie et de justice. Les médecins ont le devoir éthique de fournir des soins de qualité à leurs patients, de respecter leur autonomie et leur dignité, et de prendre des décisions éclairées en tenant compte de leurs intérêts et de leur bien-être. Cela inclut également le devoir de partager des informations médicales de manière claire, honnête et compréhensible, tout en respectant les droits à la confidentialité et à la vie privée des patients.

  • Principes éthiques fondamentaux des médecins : Les médecins sont tenus de respecter un certain nombre de principes éthiques fondamentaux, notamment la bienfaisance (agir dans l’intérêt du patient), la non-malfaisance (ne pas nuire au patient), l’autonomie (respecter les choix du patient) et la justice (assurer une distribution équitable des ressources médicales).

Selon le Dr. Edmund Pellegrino, “La bienfaisance médicale implique de faire ce qui est bon pour le patient, en recherchant toujours son bien-être et en agissant avec compassion et dévouement.”

Exemple : Un médecin traitant un patient atteint d’un cancer doit agir dans l’intérêt supérieur du patient en recommandant les traitements les plus appropriés pour sa condition, en tenant compte de ses souhaits et de sa qualité de vie.

  • Confidentialité et respect de la vie privée : Les médecins sont légalement et éthiquement tenus de protéger la confidentialité des informations médicales de leurs patients, sauf dans certaines circonstances spécifiques où la divulgation est nécessaire.

Conformément à l’éthique médicale, le Dr. Bernard M. Dickens souligne que “Le secret médical est un pilier essentiel de la relation médecin-patient, garantissant la confiance et le respect mutuel.”

Exemple : Un médecin ne doit pas divulguer les détails médicaux d’un patient à un tiers sans le consentement de ce dernier, sauf en cas d’obligation légale ou de danger imminent pour le patient ou autrui.

  • Communication transparente : Les médecins doivent communiquer de manière claire, honnête et compréhensible avec leurs patients, en leur fournissant des informations pertinentes sur leur état de santé, les options de traitement et les risques associés.

Le Dr. AtulGawande souligne que “La communication transparente entre médecins et patients est essentielle pour établir une relation de confiance, favoriser la compréhension mutuelle et prendre des décisions médicales éclairées.”

Exemple : Lorsqu’un médecin diagnostique une maladie grave chez un patient, il doit communiquer de manière claire et compatissante, en fournissant des informations sur la nature de la maladie, les options de traitement disponibles et les prévisions, tout en répondant aux questions et aux préoccupations du patient.

  • Consentement éclairé : Avant de procéder à un traitement médical, les médecins doivent obtenir le consentement éclairé de leurs patients, en leur fournissant des informations complètes sur les avantages, les risques et les alternatives possibles.

Conformément aux principes éthiques de la médecine, le Dr. Jay A. Shorr souligne que “Le consentement éclairé est le fondement de l’autonomie du patient, garantissant son droit à prendre des décisions informées et à participer activement à son propre traitement.”

Exemple : Avant de subir une intervention chirurgicale, un patient doit recevoir des informations détaillées sur les risques, les avantages et les alternatives possibles, ainsi que sur les conséquences de l’intervention sur sa santé et son mode de vie.

En respectant ces principes éthiques fondamentaux, les médecins peuvent établir et maintenir des relations professionnelles respectueuses et confiantes avec leurs patients, favorisant ainsi des soins de qualité et une meilleure santé pour tous.

Vulgarisation scientifique et technologique

La vulgarisation scientifique et technologique est un outil essentiel pour rendre les concepts médicaux accessibles au grand public. Cependant, il est crucial que cette vulgarisation soit faite de manière responsable, en évitant la simplification excessive ou la distorsion des faits au nom de la clarté. Cacher des informations importantes ou présenter des informations de manière trompeuse dans le cadre de la vulgarisation scientifique peut compromettre la confiance du public et nuire à sa compréhension des questions de santé, ce qui peut avoir des conséquences graves.

  • Objectif de la vulgarisation scientifique et technologique : La vulgarisation scientifique et technologique vise à rendre les concepts complexes accessibles au grand public. Cela implique souvent de simplifier des informations techniques sans compromettre leur exactitude.

Comme le souligne le Dr. Neil de Grasse Tyson, “La vulgarisation scientifique consiste à rendre la science accessible à tous, en transformant des concepts complexes en idées simples et compréhensibles.”

Exemple : Un article de presse qui explique les principes de base de la vaccination contre la grippe saisonnière de manière simple et accessible au grand public.

  • Responsabilité dans la vulgarisation scientifique:Toutefois, il est essentiel que cette vulgarisation soit faite de manière responsable, en évitant la sur-simplification ou la déformation des faits. Les journalistes et les professionnels de la santé doivent veiller à ce que les informations vulgarisées soient toujours fidèles à la réalité scientifique.

Selon le journaliste scientifique Ed Yong, “La vulgarisation scientifique est un art délicat qui nécessite à la fois une compréhension approfondie du sujet et une compétence pour le rendre accessible au grand public.”

Exemple : Un reportage télévisé sur les avancées en matière de thérapiegénique qui explique les principes de la technologie sans sacrifier la précision scientifique.

  • Éthique dans la vulgarisation scientifique : Cacher des informations importantes au nom de la vulgarisation peut être éthiquement problématique, car cela risque de tromper le public et de lui donner une vision tronquée de la réalité.

Le Dr. Carl Sagan souligne que “La vulgarisation scientifique exige un engagement envers la vérité et l’intégrité, en évitant la manipulation des faits pour servir des agendas politiques ou commerciaux.”

Exemple : Un article de blog sur les effets du changement climatique qui présente des données scientifiques précises tout en soulignant l’urgence d’agir pour prévenir les impacts néfastes sur l’environnement.

En adoptant une approche éthique de la vulgarisation scientifique, les journalistes et les professionnels de la santé peuvent jouer un rôle important dans l’éducation du public sur des questions complexes, tout en maintenant la confiance et la crédibilité dans la diffusion des informations scientifiques.

Combinaison des principes fondamentaux

La combinaison entre ces principes fondamentaux – précision, transparence, respect de la confidentialité et consentement éclairé – tant les médias que le secteur médical peuvent contribuer à une communication éthique qui renforce la confiance du public et favorise une compréhension précise et éclairée des questions de santé. Cela permet également de garantir le respect des droits et de la dignité des individus concernés par les informations médicales divulguées.

  • Précision :

La précision dans la communication médicale implique de fournir des informations exactes, vérifiables et basées sur des preuves scientifiques solides. Cela signifie éviter les exagérations, les généralisations et les affirmations non étayées.

Les journalistes doivent s’assurer de comprendre pleinement les concepts médicaux qu’ils rapportent et consulter des experts pour garantir l’exactitude de leurs reportages.

Pour les médecins, la précision implique de fournir des diagnostics précis et des informations sur les traitements basées sur des données médicales objectives.

En combinant ces principes, les journalistes médicaux peuvent collaborer avec des experts médicaux pour s’assurer que les informations rapportées sont fidèles à la réalité scientifique, tandis que les médecins peuvent contribuer à clarifier les concepts médicaux et à corriger les erreurs potentielles dans la couverture médiatique.

  • Transparence :

La transparence consiste à fournir toutes les informations pertinentes de manière ouverte et honnête. Cela inclut la divulgation des conflits d’intérêts potentiels et des limites de la recherche médicale.

Les journalistes doivent être transparents quant à leurs sources et méthodes de collecte d’informations, ainsi que quant aux éventuels biais ou limitations dans leurs reportages.

Les médecins doivent également être transparents dans leur communication avec les patients, en expliquant clairement les options de traitement, les risques et les bénéfices associés à chaque décision. Les médecins peuvent également jouer un rôle dans la communication transparente en expliquant les implications des problèmes de confidentialité aux patients.

  • Respect de la confidentialité :

Le respect de la confidentialité est un pilier fondamental de l’éthique médicale. Cela implique de protéger les informations médicales personnelles des individus contre toute divulgation non autorisée.

Les journalistes doivent respecter la vie privée des personnes dont ils rapportent les histoires, en obtenant le consentement éclairé avant de divulguer des informations médicales personnelles.

Les médecins sont tenus par le secret médical et doivent s’abstenir de divulguer des informations confidentielles sur leurs patients sans leur consentement, sauf dans les cas prévus par la loi ou par des considérations éthiques impérieuses.

  • Consentement éclairé et contextualisation des informations :

Le consentement éclairé est un principe éthique selon lequel les individus doivent être pleinement informés des risques, des avantages et des alternatives à un traitement médical avant de donner leur consentement.

Pour les journalistes, cela signifie obtenir le consentement des personnes interviewées avant de les citer ou de les inclure dans un reportage médical, en leur expliquant clairement le but et les implications de l’interview.

Les médecins doivent obtenir le consentement éclairé de leurs patients avant de procéder à un traitement médical, en fournissant des informations complètes sur les options de traitement et les risques associés.

Les journalistes peuvent soutenir ce processus en fournissant des informations contextuelles sur les traitements médicaux dans leurs reportages.

En combinant ces principes, les médecins peuvent aider à contextualiser les informations  médicales rapportées dans les médias, en expliquant les implications pour la santé et en clarifiant les malentendus potentiels, tandis que les journalistes peuvent garantir que les informations fournies aux patients sont équilibrées et compréhensibles.

  • Promotion du bien-être et de la justice :

– Les médecins doivent agir dans l’intérêt supérieur de leurs patients et promouvoir l’accès équitable aux soins de santé. Les journalistes peuvent contribuer à cet objectif en mettant en lumière les disparités dans l’accès aux soins de santé et en sensibilisant le public aux problèmes de santé publique.

En combinant ces principes, les médecins et les journalistes peuvent travailler ensemble pour identifier et résoudre les injustices en matière de santé, en utilisant les médias pour sensibiliser le public et en plaidant en faveur de politiques de santé équitables.

 

Pour résumer, comme le disait le professeur Abdennabi BENAÏSSA ‘Soyez donc et restez très humains.’’

 

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Safa Kaouther BOUARISSA

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