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Paralysie de Bell : quand le nerf du sourire s’arrête soudainement

Edité par : Safa Kaouther BOUARISSA | Journaliste
16 novembre 2025

Une mère de famille britannique a vu son visage se paralyser brutalement après avoir bu une simple tasse de thé. Le diagnostic est tombé : elle souffre d’une paralysie faciale périphérique, aussi appelée paralysie de Bell. Retour sur un trouble aussi impressionnant que fréquent.

Quelques jours seulement après avoir donné naissance à sa fille, Karina Whyte, assistante sociale et mère célibataire, décide de s’accorder un moment de calme.

« Je venais d’allaiter ma fille, j’ai pris une tasse de thé et tout semblait normal », raconte-t-elle. Mais en quelques minutes, elle sent ses lèvres s’engourdir et le côté gauche de son visage s’affaisser.

Pensant d’abord à une réaction allergique, la jeune femme craint ensuite un accident vasculaire cérébral (AVC).

« En moins d’une heure, la moitié de mon visage ne bougeait plus. J’étais paniquée, je venais d’accoucher, j’avais déjà du mal à retrouver confiance en moi… et soudain, mon visage s’effondre », confie-t-elle.

Arrivée à l’hôpital, Karina subit plusieurs examens neurologiques et d’imagerie. Le verdict tombe : il ne s’agit pas d’un AVC, mais d’une paralysie faciale périphérique, plus précisément une paralysie de Bell — une affection généralement bénigne, mais très déstabilisante.

Ce trouble se traduit par une atteinte du nerf facial (VIIᵉ paire crânienne), qui contrôle les muscles du visage. Résultat : une paralysie soudaine et asymétrique, le plus souvent d’un seul côté.

Selon les spécialistes, la paralysie de Bell est, dans 80 % des cas, liée à une réactivation du virus de l’herpès dont nous sommes nombreux à être porteurs sans le savoir. »

Cette réactivation provoque une inflammation du nerf facial, visible à l’IRM, qui interrompt temporairement sa fonction motrice.

D’autres causes plus rares existent : infections virales, diabète, traumatisme crânien, maladie de Lyme, voire stress post-partum dans certains cas.

La clé du traitement repose sur la rapidité de la prise en charge.

Les médecins prescrivent généralement :

  • des corticoïdes à forte dose, dès les premiers jours, pour réduire l’inflammation et favoriser la récupération nerveuse ;
  • parfois des antiviraux, si l’origine herpétique est confirmée ;
  • et des soins oculaires pour protéger l’œil du côté paralysé, incapable de se fermer correctement.

Dans la plupart des cas, la récupération est complète en 3 à 6 mois, mais certaines personnes gardent une légère asymétrie ou des spasmes résiduels.

Pour Karina, les semaines qui ont suivi ont été particulièrement éprouvantes.

« Je ne pouvais plus boire sans que l’eau ne coule. Je devais pincer mes lèvres pour avaler, et j’avais sans cesse de la nourriture sur le visage. C’était très gênant », confie-t-elle.

Elle ajoute : « Ma lèvre gauche bouge à peine. Je peux esquisser un petit sourire, mais je dois encore fermer mon œil avec mon doigt pour éviter qu’il ne sèche. »

Une situation difficile à vivre pour cette jeune maman, déjà fragilisée par la fatigue et les bouleversements hormonaux du post-partum.

La paralysie de Bell est une paralysie soudaine des muscles du visage. Elle n’affecte généralement qu’un seul côté du visage, mais peut toucher les deux côtés en même temps. Cette paralysie est temporaire et se résout souvent d’elle-même en plusieurs mois. Dans les cas plus sévères, il peut arriver que le rétablissement soit incomplet. Elle peut survenir à n’importe quel âge, mais apparaît généralement entre 15 et 60 ans.

La paralysie de Bell arrive soudainement. Les symptômes atteignent leur pleine intensité en 48 à 72 heures. La partie paralysée du visage est sans expression, le coin de la bouche peut être un peu abaissé. La paralysie s’accompagne souvent aussi de :

  • difficulté à fermer l’œil, qui peut donc devenir sec ;
  • quantité de larmes et de salive altérée ;
  • douleur et engourdissement au visage ;
  • douleur dans ou derrière l’oreille ;
  • sensibilité au bruit (les sons paraissent plus forts) ;
  • troubles du goût.

La paralysie de Bell est provoquée par l’inflammation du nerf facial. Ce nerf contrôle les muscles du visage, la production de larmes, ainsi que le goût. La cause exacte de l’inflammation est souvent difficile à identifier. Il peut s’agir d’une inflammation provoquée par un virus, comme ceux qui occasionnent l’herpès labial, le zona, la COVID-19 ou la grippe.

D’autres facteurs pourraient augmenter le risque d’être atteint de la paralysie de Bell :

  • le diabète ;
  • l’hypertension ;
  • la grossesse ;
  • l’obésité ;
  • avoir déjà été atteint de la paralysie de Bell ;
  • avoir un système immunitaire affaibli.

Il est rare qu’une personne subisse la paralysie de Bell plus d’une fois au cours de sa vie. Cela peut cependant se produire en cas d’antécédents familiaux d’épisodes répétés.

La plupart des personnes atteintes de la paralysie de Bell se rétablissent complètement sans traitement. Cependant, certains soins peuvent accélérer le rétablissement :

  • des médicaments antiinflammatoires, tels qu’un corticostéroïde sous ordonnance (dans les 48 à 72 heures après l’apparition des symptômes pour un meilleur résultat) ;
  • des médicaments antiviraux ;
  • des analgésiques comme l’ibuprofène (Advil, Motrin) ou acétaminophène (Tylénol) ;
  • une thérapie physique (techniques de massage et exercices du visage).

De plus, l’oeil doit être protégé de la sécheresse et des blessures, car il peut rester ouvert ou ne pas se refermer complètement. Les soins suivants peuvent aider :

  • le jour, appliquer des larmes artificielles et porter des lunettes ;
  • la nuit, appliquer un onguent ophtalmique lubrifiant et porter un cache-œil.

Consultez votre professionnel(le) de la santé immédiatement :

  • pour toute paralysie. Les symptômes ressemblent beaucoup à ceux d’autres conditions plus graves (p. ex. un AVC [accident vasculaire cérébral]).
  • Consultez votre professionnel(le) de la santé si vous avez reçu un diagnostic de paralysie de Bell et que :
  • vos symptômes s’aggravent ou ne s’améliorent pas ;
  • d’autres symptômes surviennent ;
  • votre œil ne ferme pas ou est constamment irrité ;
  • vous avez le vertige ou une perte d’audition.

La paralysie faciale périphérique idiopathique représente près de 72 % des paralysies faciales.

Chaque année, elle touche entre 15 et 30 personnes pour 100 000 habitants, sans distinction de sexe ni d’âge.

Elle survient souvent du jour au lendemain, parfois après un épisode infectieux banal ou un stress important.

Dans la majorité des cas, l’évolution est favorable, mais elle peut laisser une empreinte psychologique importante.

Même si la paralysie de Bell ne peut pas toujours être évitée, certains réflexes peuvent favoriser la récupération :

  • Consulter rapidement (dans les 48 h) dès l’apparition d’une paralysie faciale.
  • Protéger l’œil du côté atteint (larmes artificielles, pansement nocturne).
  • Effectuer des exercices de rééducation faciale, encadrés par un kinésithérapeute spécialisé.
  • Surveiller le stress et le sommeil, souvent impliqués dans les réactivations virales.
  • Ne pas négliger l’accompagnement psychologique, surtout dans le contexte du post-partum.

Le témoignage de Karina Whyte rappelle que la paralysie de Bell, bien que souvent bénigne, peut être vécue comme un véritable traumatisme physique et émotionnel.

Grâce à un diagnostic rapide et à un traitement adapté, la majorité des patients retrouvent leur sourire… parfois après plusieurs mois de patience et de persévérance.

  • La paralysie de Bell touche 1 à 3 personnes sur 10 000 chaque année.
  • Elle est due, dans 8 cas sur 10, à la réactivation du virus de l’herpès.
  • Un traitement par corticoïdes dans les 72 heures maximise les chances de guérison complète.
  • Dans la plupart des cas, le visage retrouve sa mobilité en quelques mois.

Mots clés : paralysie de Bell ; femme ; santé ; faciale ; guérison ; visage

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