L’évanouissement, ou syncope, est un phénomène fréquent qui touche environ 40 % des personnes au moins une fois dans leur vie. Il peut survenir de manière brutale, souvent déclenché par des facteurs comme la vue du sang ou des journées particulièrement chaudes. Bien qu’il soit généralement bénin, il peut aussi signaler des problèmes de santé plus graves. Ce phénomène, bien que courant, peut être inquiétant, d’où l’importance de comprendre ce qui se passe dans le corps et le cerveau lors d’un malaise pour mieux y réagir.

Le malaise vagal, aussi appelé syncope vasovagale ou malaise vasovagal, est une perte de conscience brève et transitoire due à une baisse soudaine de la pression artérielle, du rythme cardiaque et du flux sanguin cérébral. Sa cause principale est un état de stress intense.

Les causes d’un malaise vagal.

Le malaise vagal peut être provoqué par diverses causes, notamment :

• Un stress intense ou une émotion forte
• Un état de fatigue importante
• La vue du sang, surtout chez les personnes sensibles
• Rester debout longtemps sans bouger
• Les fortes chaleurs
• Un effort physique intense
• Une douleur aiguë
• La sensation de confinement ou d’étouffement
• Une hypoglycémie ou le fait de rester à jeun

Les facteurs psychologiques jouent aussi un rôle dans les malaises vagaux, surtout lorsqu’ils sont liés à de l’anxiété ou à des phobies. De plus, certains médicaments peuvent également déclencher un malaise vagal.

Les signes avant-coureurs d’un évanouissement.

Avant de s’évanouir, le corps envoie des signaux. Ces symptômes peuvent survenir de quelques secondes à plusieurs minutes avant le malaise. Les plus courants sont :

• Nausées : Une sensation de malaise général, parfois accompagnée de vertiges.
• Bourdonnements ou sifflements dans les oreilles : Un son continu ou des bruits inhabituels peuvent se manifester, signalant une baisse du flux sanguin.
• Vision tunnel : Le champ de vision se resserre progressivement, donnant l’impression de regarder à travers un petit trou. Certaines personnes peuvent également avoir une perte de la vue pendant un court instant tout en restant conscientes.
• Transpiration excessive et moiteur : La sueur froide et la sensation de moiteur sur la peau sont fréquentes. 
• une sensation de faiblesse, notamment musculaire
• une sensation de vertige,
• des bouffées de chaleur

Ces signes précurseurs ne doivent pas être ignorés. Ils peuvent durer entre 30 secondes et 30 minutes. Si vous les ressentez, il est important d’agir rapidement pour éviter l’évanouissement.

Syncope bénigne vs. syncope cardiaque : Quelle différence ?

Comment diagnostiquer un malaise vagal ?

Le diagnostic de malaise vagal repose principalement sur l’examen clinique. Le médecin évalue les signes et symptômes, prend en compte les circonstances de l’incident (par exemple, une situation de stress), et s’intéresse aux antécédents de malaises similaires. Lorsqu’un malaise vagal est récurrent ou survient dans des circonstances similaires, il est généralement facile de poser ce diagnostic sans recourir à des examens supplémentaires.

Cependant, si les malaises sont fréquents, s’il y a une perte de connaissance prolongée, ou si le médecin le juge nécessaire, des tests complémentaires peuvent être effectués. Un bilan sanguin ou un électrocardiogramme (ECG) peuvent alors être prescrits.

Les traitements contre le malaise vagal sont rarement utilisés en raison de leurs effets secondaires potentiels. La prévention des facteurs déclencheurs reste la solution la plus efficace, car la répétition des malaises est souvent liée à la réapparition du même facteur déclencheur.

Une étude révélatrice sur la syncope : communication entre le cœur et le cerveau

Une étude publiée dans la revue ‘’Nature’’ a mis en lumière un aspect fascinant du phénomène : la communication entre le cœur et le cerveau. Jusqu’alors, on pensait que des signaux du cerveau vers le cœur étaient responsables des évanouissements. Cependant, les chercheurs ont démontré que le cœur joue également un rôle clé en envoyant des signaux au cerveau avant un malaise.

Le cœur n’est pas seulement un organe pompant le sang, mais aussi un organe sensoriel qui influence le fonctionnement du cerveau. Vineet Augustine, professeur adjoint à l’Université de Californie et auteur principal de l’étude, explique : « Ce que nous constatons, c’est que le cœur renvoie des signaux au cerveau, ce qui peut modifier son fonctionnement. »

Le réflexe de Bezold-Jarisch : un élément clé

L’étude repose sur un concept ancien, le réflexe de Bezold-Jarisch (BJR), découvert en 1867. Ce réflexe réduit la fréquence cardiaque, la respiration et la pression artérielle, trois symptômes caractéristiques d’un évanouissement. Ce mécanisme est bien établi, mais il restait des zones d’ombre concernant les voies neuronales en jeu.

Les chercheurs ont identifié que ce réflexe est lié au ganglion inférieur du nerf vague, responsable, entre autres, de l’innervation sensorielle du cœur et de certains organes. Ils ont ainsi prouvé que les neurones sensoriels vagaux (VSN), en particulier ceux exprimant un récepteur spécifique (Y2 du neuropeptide Y), sont associés à l’évanouissement et au BJR.

Des évanouissements contrôlés en laboratoire

Pour tester cette théorie, les chercheurs ont provoqué des évanouissements contrôlés chez des souris de laboratoire en activant des neurones spécifiques. Grâce à l’optogénétique, une méthode permettant de contrôler les neurones par la lumière, ils ont observé une diminution de la fréquence cardiaque, de la pression artérielle, de la respiration, ainsi qu’une dilatation des pupilles. Après quelques secondes, les souris retrouvaient leur activité cérébrale et se remettaient de l’évanouissement.

Les chercheurs ont été stupéfaits de voir les pupilles des souris se révulser en même temps que l’activité cérébrale diminuait. Ce phénomène a marqué un moment clé dans leur étude, confirmant que le corps envoie également des signaux au cerveau, et non seulement l’inverse.

Les scientifiques ont désormais une meilleure compréhension de l’évanouissement. Il ne s’agit pas simplement d’un dysfonctionnement où le cerveau commande le corps, mais bien d’un dialogue bilatéral entre les organes. Le cœur, en envoyant des signaux au cerveau, modifie son fonctionnement, entraînant ainsi un évanouissement. Ce nouvel éclairage ouvre la voie à des recherches futures sur la gestion et la prévention des syncopes.

Les bons réflexes en cas de malaise : Que faire ?

Si vous ressentez les premiers signes d’évanouissement, voici ce qu’il faut faire :

• Ne pas se lever brusquement : Lorsque la tension artérielle chute, il est important de ne pas essayer de se lever trop vite. Cela pourrait aggraver la situation.
• S’asseoir ou s’allonger : Placez-vous en position assise ou allongée, idéalement avec la tête légèrement en dessous du niveau du cœur. Cela permet au sang de circuler plus facilement vers le cerveau et de rétablir la pression artérielle.
• surélever les jambes : cette action permet de régulariser l’afflux sanguin et de faire remonter le sang vers le cerveau
• Placer la tête entre les genoux : Une autre méthode efficace consiste à placer la tête entre les genoux, afin de favoriser un meilleur retour sanguin vers la tête.

Une fois l’évanouissement passé, l’hydratation est primordiale pour rétablir un bon équilibre sanguin. Cependant, dans certains cas, il peut être nécessaire de prendre des médicaments pour contrôler la tension artérielle et éviter d’autres syncopes.

Quand consulter un médecin ?

Il est important de consulter un médecin si :

• Vous vous évanouissez fréquemment sans raison apparente.
• Vous êtes âgé et l’évanouissement survient régulièrement, car d’autres pathologies peuvent affecter votre santé.
• L’évanouissement se produit avec des signes cardiaques inquiétants, comme des douleurs thoraciques, des difficultés respiratoires ou une accélération du rythme cardiaque.
• Vous avez subi une blessure lors d’un évanouissement.
• Vous vous évanouissez malgré une bonne hydratation, ou si vous présentez des symptômes d’arythmie ou d’autres troubles cardiaques.

Distinction entre évanouissement et crise d’épilepsie.

Il est parfois difficile de différencier un évanouissement d’une crise d’épilepsie. En effet, les deux événements peuvent provoquer des pertes de connaissance, mais leurs causes sont différentes :

• Un évanouissement est souvent lié à une diminution de la pression artérielle ou à une mauvaise circulation sanguine, tandis qu’une crise d’épilepsie est une activité électrique anormale dans le cerveau.

Pour faire la distinction entre les deux, il est important de consulter à la fois un cardiologue et un neurologue. Ces spécialistes pourront effectuer les examens nécessaires pour poser un diagnostic précis et déterminer la cause du malaise.

L’évanouissement est-il grave ?

La plupart du temps, l’évanouissement est bénin, mais il ne faut jamais le sous-estimer. Si vous avez des antécédents médicaux ou si vous ressentez des symptômes inquiétants, consultez un professionnel de santé.

L’évanouissement, bien qu’il soit fréquent, ne doit pas être pris à la légère, surtout s’il survient à répétition ou de manière brutale.

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