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Autisme : l’Algérie s’engage pour une prise en charge structurée et inclusive

Edité par : Chabane BOUARISSA | Journaliste
1 avril 2025

À l’occasion de la Journée mondiale de sensibilisation à l’autisme, l’Algérie renforce son engagement en faveur des personnes autistes à travers des actions concrètes. Grâce au projet PROFAS C+, un programme de formation a permis de renforcer les compétences de dizaines de professionnels et de parents-experts, posant les bases d’un accompagnement de qualité sur tout le territoire. Cette dynamique a conduit à l’élaboration du ‘’Plan National Autisme 2024-2028’’, structuré autour de quatre axes stratégiques, douze mesures prioritaires et trois piliers transversaux pour garantir sa mise en œuvre. Ce tournant marque une volonté politique forte d’assurer à chaque personne autiste un parcours de soins adapté, un accompagnement respectueux, et une place pleine et entière dans la société.

Un programme de formation pour bâtir des compétences locales

Pour renforcer les capacités des acteurs, deux volets de formation ont été déployés :

  • 39 professionnels (pédopsychiatres, psychologues, orthophonistes) ont été formés au diagnostic et à la prise en charge selon les standards internationaux.
  • Une formation spécifique a été conçue pour les familles : 9 parents-experts et 22 professionnels ont été formés à l’accompagnement quotidien, via la plateforme Pufadsa de l’Université de Clermont-Ferrand et lors d’un atelier animé par la fondation SUSA.

Ces formés pourront, à terme, devenir formateurs à leur tour et dupliquer les compétences acquises sur l’ensemble du territoire.

Le projet PROFAS C+ a permis l’élaboration collective du Plan National Autisme 2024-2028, construit autour de 4 axes stratégiques, 12 mesures prioritaires et 28 sous-mesures, appuyés par 3 piliers transversaux indispensables à sa mise en œuvre :

– Les piliers fondamentaux

  • Pilier 1 : Création d’un organe national de gouvernance chargé de piloter le plan.
  • Pilier 2 : Attribution de ressources humaines et financières adéquates.
  • Pilier 3 : Mise en place d’un dispositif de suivi et d’évaluation rigoureux.

– Les axes stratégiques

  • Améliorer le parcours global de soins pour les enfants et adultes avec autisme.
  • Renforcer les compétences des professionnels par des formations continues et certifiantes.
  • Développer une communication nationale efficace sur l’autisme.
  • Soutenir et reconnaître les familles comme partenaires à part entière.

Face à l’urgence sanitaire et sociale que représente l’autisme, l’Algérie est engagée dans une dynamique de transformation. Grâce à des actions structurantes comme le projet PROFAS C+, à la mobilisation des professionnels et à l’implication des familles, le pays pose les bases d’un changement profond et durable.

Ce chantier ambitieux devra désormais s’appuyer sur une volonté politique forte, des financements pérennes et une collaboration intersectorielle renforcée, pour garantir à chaque personne autiste une place pleine et entière dans la société.

Connaître l’autisme, c’est un acte de respect, de solidarité et de progrès. Connaître l’autisme, c’est changer de regard, respecter les différences, et promouvoir l’inclusion dans tous les domaines de la vie. Cela implique de soutenir les familles, de former les professionnels, et de construire ensemble une société plus juste, où chaque personne autiste trouve sa place.

‘’Ma Santé, Ma Vie’’ célèbre la journée mondiale de l’autisme

L’autisme, bien que de mieux en mieux compris, reste un sujet complexe, souvent mal perçu. À l’occasion de la Journée mondiale de sensibilisation à l’autisme, Ma Santé, Ma Vie s’engage à apporter des éclairages nouveaux sur cette condition, à sensibiliser la société, et à encourager un changement profond dans nos perceptions et comportements envers les personnes autistes.

L’autisme est un trouble envahissant du développement qui est généralement considéré comme une situation de handicap plutôt qu’une maladie. 

Qu’est-ce que l’autisme chez l’enfant ou l’adulte ?

L’autisme, ou trouble du spectre de l’autisme (TSA), est un trouble neuro-développemental qui affecte significativement la communication, les interactions sociales et le comportement. Il se manifeste généralement avant l’âge de 3 ans et se caractérise par des comportements répétitifs, une difficulté à interpréter les codes sociaux (expressions faciales, regards, gestes) et une variabilité marquée dans la façon de penser, d’apprendre et de réagir aux stimuli sensoriels.

Le spectre autistique regroupe plusieurs formes, qui varient en intensité et en manifestations. Les principales sont :

  • L’autisme infantile
  • Le syndrome d’Asperger (forme sans déficience intellectuelle ni retard de langage)
  • Le syndrome de Rett (principalement chez les filles, avec régression sévère)
  • Le trouble désintégratif de l’enfance (régression après un développement normal)
  • L’autisme atypique (formes ne répondant pas complètement aux critères classiques)
  • Autres troubles envahissants du développement (TED)

Chaque forme présente des spécificités, mais toutes impliquent des altérations dans la communication, la socialisation et les comportements.

Les origines de l’autisme sont multifactorielles et encore en cours d’étude. Les recherches suggèrent un rôle important des facteurs génétiques, avec parfois des mutations identifiées dans certaines familles.

Parmi les facteurs de risque environnementaux potentiels :

  • Exposition à des médicaments durant la grossesse, notamment les traitements épileptiques à base de valproate.
  • Âge avancé des parents : une grossesse après 35 ans chez la mère ou après 40 ans chez le père augmente le risque.
  • Sexe de l’enfant : les garçons sont plus fréquemment touchés que les filles, à l’exception du syndrome de Rett.

Les signes de l’autisme varient selon l’intensité du trouble. Ils incluent souvent :

  • Difficultés dans les interactions sociales (manque de contact visuel, isolement, incompréhension des règles sociales).
  • Troubles de la communication verbale et non verbale (retard de langage, intonation inhabituelle, gestes limités).
  • Comportements répétitifs (balancements, alignement d’objets, fixation sur des routines).
  • Hypersensibilité ou hyposensibilité aux stimuli sensoriels (bruits, lumières, textures).
  • Centres d’intérêt restreints, parfois obsessionnels.

Dans les formes comme le syndrome d’Asperger, l’intelligence est généralement préservée, avec des intérêts parfois très poussés sur des sujets spécifiques.

Le diagnostic de l’autisme repose sur une observation clinique approfondie par des professionnels spécialisés (pédopsychiatres, neuropsychologues). Il s’appuie sur des critères standardisés, notamment ceux du DSM-5 (manuel diagnostique des troubles mentaux), et inclut :

  • Des entretiens avec la famille
  • Une observation directe des comportements
  • Des tests de développement et d’évaluation cognitive

Il n’existe pas de test biologique pour diagnostiquer l’autisme à ce jour.

Il n’existe pas de traitement curatif de l’autisme, mais une prise en charge adaptée peut considérablement améliorer le développement et la qualité de vie.

– Interventions non médicamenteuses :

  • Thérapies comportementales et développementales (TCD) : comme l’analyse comportementale appliquée (ABA) ou la méthode TEACCH.
  • Orthophonie, ergothérapie, psychomotricité, selon les besoins spécifiques.
  • Soutien éducatif individualisé : programmes adaptés en milieu scolaire.

–  Médicaments :

Bien qu’ils ne soignent pas l’autisme lui-même, certains médicaments peuvent soulager des troubles associés :

  • Antidépresseurs (anxiété, dépression)
  • Psychostimulants (troubles de l’attention, hyperactivité)
  • Antipsychotiques (agitation, agressivité, automutilation)

Un dépistage précoce est crucial : plus l’accompagnement commence tôt, meilleures sont les chances d’améliorer les compétences sociales, scolaires et comportementales de l’enfant. Le soutien des familles, la formation des professionnels, et une coordination entre les services de santé, d’éducation et sociaux sont des piliers essentiels d’une prise en charge efficace.

Mots clés : autisme ; cerveau ; santé ; diagnostic ; Algérie ; OMS ;

 

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