Les maladies cardiovasculaires sont responsables de plus de 17 millions de décès chaque année dans le monde, selon l’OMS. Longtemps considérées comme des affections de la vieillesse, elles commencent pourtant à s’installer bien avant l’apparition des premiers symptômes.
Bien plus tôt qu’on ne le croit
Les spécialistes s’accordent : la prévention doit débuter dès l’âge adulte, autour de 20-25 ans, même chez les personnes en bonne santé apparente. Pourquoi si tôt ? Parce que les dommages artériels s’accumulent silencieusement pendant des années.
L’importance du premier check-up cardiaque
Un premier bilan cardiovasculaire préventif permet d’établir un profil de référence. Il comprend généralement :
- La mesure de la tension artérielle (dépistage de l’hypertension),
- La glycémie à jeun (recherche d’un diabète ou prédiabète),
- Le bilan lipidique, avec notamment le cholestérol LDL (le “mauvais”) et HDL (le “bon”).
Ces paramètres sont cruciaux : ils permettent d’identifier les trois principaux facteurs de risque cardiovasculaire modifiables. La détection précoce de ces anomalies augmente les chances de correction via des mesures simples (alimentation, activité physique, arrêt du tabac).
C’est aussi l’occasion de faire un point sur les antécédents familiaux, souvent sous-estimés, et les habitudes de vie (stress chronique, sédentarité, sommeil, consommation d’alcool, etc.).
Le premier bilan est souvent réalisé chez la femme en consultation gynécologique, mais les hommes doivent eux aussi s’y soumettre dès le jeune âge.
Pourquoi agir jeune ? Parce que les artères n’oublient rien

L’athérosclérose, qui consiste en une accumulation progressive de dépôts graisseux dans les artères, débute parfois dès l’adolescence, surtout en cas de prédispositions génétiques ou de mauvaises habitudes de vie.
La prévention précoce permet de :
- Préserver la souplesse des artères,
- Réduire la charge inflammatoire chronique,
- Éviter les lésions irréversibles, sources d’infarctus ou d’AVC plus tard.
En d’autres termes : mieux vaut prévenir que réparer.
L’électrocardiogramme : quand est-il nécessaire ?

L’ECG n’est pas systématiquement requis lors d’un bilan préventif. Il est surtout indiqué dans les cas suivants :
- Symptômes évocateurs : palpitations, essoufflement inhabituel, douleur thoracique, malaise.
- Pratique d’un sport intensif, ou préparation à une compétition.
- Antécédents familiaux de mort subite ou maladie cardiaque héréditaire.
L’ECG est un outil de diagnostic ciblé, pas un test de dépistage généralisé
À 40 ans, un second bilan indispensable
Vers 40 ans, voire 35 en cas de facteurs de risque, un second bilan s’impose. Il devient encore plus pertinent si l’on présente :
- Du surpoids ou de l’obésité,
- Une consommation régulière de tabac ou d’alcool,
- Un mode de vie sédentaire,
- Des antécédents familiaux de maladies cardiovasculaires précoces,
- Un diabète ou un prédiabète connu.
À cet âge, les premiers signes d’usure artérielle peuvent déjà apparaître. D’où l’importance d’agir à temps pour rester en bonne santé à long terme.
Après 50 ans : un suivi plus régulier
À partir de la cinquantaine, les risques s’amplifient, même en l’absence de symptômes.
On recommande un bilan tous les 2 à 3 ans, comprenant les mêmes éléments que précédemment, en y ajoutant si besoin :
- Un ECG en cas de doute,
- Une évaluation du risque cardiaque global,
- Des examens complémentaires si des anomalies sont détectées.
Évaluer son risque cardiovasculaire global : un outil précieux
Il ne suffit pas de surveiller un seul paramètre (comme le cholestérol). Il faut évaluer le risque global, c’est-à-dire la probabilité de développer une maladie cardiovasculaire dans les 10 années à venir.
La Fédération Française de Cardiologie propose un score validé scientifiquement, prenant en compte :
- L’âge,
- Le sexe,
- La tension artérielle,
- Le cholestérol total,
- Le tabagisme actif,
- La présence d’un diabète.
Ce score permet de classer les patients par niveau de risque (faible, modéré, élevé) et de personnaliser les mesures de prévention : hygiène de vie, traitement médicamenteux, suivi rapproché.
Âge | Examens recommandés | Fréquence |
20-25 ans | Tension, glycémie, cholestérol, antécédents familiaux | 1er bilan de référence |
35-40 ans (si facteurs) | Bilan complet + suivi des habitudes de vie | Tous les 5 ans |
Après 50 ans | Suivi cardio complet + dépistage des comorbidités | Tous les 2-3 ans |
À tout âge | En cas de symptômes cardiaques inhabituels | Immédiatement |
Ce qu’il faut retenir La santé cardiaque ne commence pas à la retraite. Elle se construit dès l’âge adulte. En agissant tôt, on évite les maladies graves demain. Un simple bilan peut suffire à identifier un risque et à le corriger sans médicament, uniquement par des changements de mode de vie.
Un suivi médical régulier, clé de la prévention cardiovasculaire
Dans ce contexte, disposer d’un médecin traitant attitré est fondamental. Ce suivi régulier permet :
- de surveiller la tension artérielle, la glycémie et le taux de cholestérol,
- d’évaluer les habitudes de vie (alimentation, activité physique, sommeil, stress),
- de dépister précocement les premiers facteurs de risque,
- d’instaurer, si nécessaire, un traitement adapté et personnalisé.
Le rôle du médecin n’est pas seulement de soigner, mais surtout d’accompagner, d’éduquer et de sensibiliser. Il devient un repère dans la continuité du parcours de santé, capable de détecter des signaux invisibles pour le patient et d’intervenir avant qu’il ne soit trop tard.
En somme, la prévention cardiovasculaire n’est pas une démarche ponctuelle, mais un engagement sur le long terme. Elle repose sur une alliance entre le patient et son médecin, qui, ensemble, veillent à maintenir le cœur et les artères en bonne santé.
Mots clés : cardiaque ; cœur ; bilan ; maladie ; santé ; soin ; médicaments ; ECG.
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