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Les JAFRIM, un rendez-vous incontournable qus’imposent..

Edité par : Benchouk Manel Zahia | Journaliste santé
2 juillet 2023

La Société Algérienne de Radiologie et d’Imagerie Médicale SARIM en partenariat avec la Société Française de Radiologie et d’Imagerie Médicale SFR ont organisé la 20ème édition des journées Algéro- Françaises de Radiologie et d’Imagerie Médicale JAFRIM 2023 qui s’est tenue du 15 au 17 Juin 2023 à l’hôtel SOFITEL d’Alger. L’évènement a été parrainé par le Ministère de la Santé de la Population et de la Réforme Hospitalière.

 

Dr Mahmoudi. S,  PDG de l’hôpital des Chahids Mahmoudi :

«  La radiothérapie métabolique, une technique innovante introduite en Algérie »

Entretien

Dr Mahmoudi. Un exemple d’excellence pour de nombreux radiologues. Médecin spécialiste en radiologie et imagerie médicale. Actuellement président directeur général de l’hôpital des Chahids Mahmoudi HCM à Tizi Ouzou, qui excelle dans le traitement et le diagnostic des cancers et des maladies cardiovasculaires.

Au-delà d’un parcours remarquable, Dr Mahmoudi ne cesse d’aller continuellement à la rencontre des nouvelles avancées et participe activement à l’amélioration de la prise en charge des patients atteints de cancer. Une figure exemplaire qui a inspiré de nombreux assistants et internes lors du congrès. Il accorde un entretien à ‘‘Ma santé ma vie’’

Des connaissances évoluant de génération à génération..

Ce congrès offrent l’opportunité aux radiologues, de partage de connaissance et de nouvelles techniques d’exploration et de diagnostic radiologique notamment aux plus jeunes, et ce pour acquérir de nouvelles compétences. Une responsabilité aussi des radiologues formateurs et experts dans la spécialité.

« En effet, il y a beaucoup de jeunes radiologues, qu’il faut leur montrer la voie, leur apprendre à poser les bonnes questions et réussir à les inspirer, on aime toujours voir nos jeunes réussir. Je dirais également que l’Algérie a besoin de beaucoup de radiologues qui puissent investir partout sur le territoire national afin de pouvoir encadrer et prendre en charge nos patients », a déclaré Dr Mahmoudi.

« Par ailleurs, la radiologie mondiale s’est développée de façon spectaculaire durant ces dernières  vingtaines d’année, avec l’introduction de la numérisation. Il s’agit d’une spécialité qui a pris un essor extraordinaire », a-t-il ajouté.

Fuite de radiologues à l’étranger..

« Nos radiologues sont très compétents et performants, la preuve quand ils vont de l’autre côté de la méditerranée ils sont considérés comme les meilleurs », à expliqué Dr Mahmoudi au sujet de la fuite des radiologues vers des hôpitaux étrangers.

Il ajoute : «notre pays a formé assez de radiologue que nous perdons. Nous avons un problème de fuite de nos radiologues à l’étranger. En effet, Il y a toujours des gens qui choisissent de rester, pour des raisons difficiles à expliquer certains choisissent de partir car les attentes des uns et des autres diffèrent ».

Place de la radiothérapie dans le cancer de la prostate..

Le cancer de la prostate a été au cœur de plusieurs communications des le premier jour des congres une session complète a été consacré faisant intervenir urologue radiologues et anatomopathologistes.

Le Dr Mahmoudi est  un des intervenants concernant la prise en charge thérapeutique qui avait insisté sur le diagnostic précoce des les premiers signes de la pathologie. « Lorsque le diagnostic se fait tardivement, il est possible de se tourner vers des traitements innovants tel que la radiothérapie métabolique qui est une technique innovante introduite en Algérie », a déclaré le même intervenant.

« Nous avons également assisté à une autre intervention sur l’imagerie médicale où j’ai pris la parole afin d’expliquer le traitement entre la chirurgie et la radiothérapie. Les deux donnent de très bons résultats, parfois on laisse le choix aux patients pour décider. Le choix du patient est primordial. Les deux sont pratiqués en Algérie et nous avons déjà d’excellents résultats ».

« Nous faisons de la radiothérapie au sein de notre établissement hospitalier depuis 8 ans maintenant, nous avons réussis à soigner des patients qui n’ont pas récidivé ».

 

Pr Aimeur Chaffa , président de la société algérienne de radiologie et d’imagerie médicale SARIM.

Interview

Le président de la société savante, Pr Aimeur Chaffa nous a accordé une interview lors de l’évènement à la rencontre de la SARIM et des aspirations du congrès.

Ma sante ma vie :

Pour commencer nous tenons à vous remercier de nous accorder cette interview. Pourriez-vous nous présenter votre parcours professionnel pour un début ?

Professeur Aimeur Chaffa :

Merci, je suis  Professeur Aimeur Chaffa, chef de service de radiologie du CHU Mustapha Pacha et président de la société algérienne de radiologie et d’imagerie médicale SARIM.

Créé depuis plus de 20 ans, la SARIM s’impose comme l’une des sociétés savantes les plus importantes d’Algérie. Quels sont vos principales missions ?

C’est une société savante qui a pour but de promouvoir l’imagerie médicale en Algérie, d’assurer des formations de mise à niveau, ainsi que des formations continues pour les radiologues.

Vous organisez les 20 èmes journée algéro-françaises de radiologie et d’imagerie médicale. Un mot sur cette nouvelle édition ?

C’est la 20e  édition après un arrêt de trois ans à cause de la pandémie Covid-19, on a fini par reprendre cette année. Ce sont des journées qui sont réalisées en collaboration avec la société française de radiologie SFR  qui est un partenaire de longue date. Cette édition est dédiée à l’oncologie urologique, la neuroradiologie interventionnelle et diagnostic et puis de l’imagerie cardiaque et thoracique.

Vous avez accueilli de nombreux participants étrangers. Quelle est l’importance d’échanger avec les autres nationalités ?

Si on veut apprendre, il faut un échange avec les autres médecins radiologues de différents pays, pour avoir leur expérience. En effet, chaque pays a ses spécificités, ses contraintes, a ses difficultés et donc c’est grâce à ce brassage et aux discussions qu’on apprend de leurs succès et erreurs.

Le congrès a été marqué par la participation d’Alumnis algériens qui ont eu une carrière remarquable à l’étranger. Que pourriez-vous nous dire à ce sujet ?

Nous avons eu la chance de compter Pr Elias Zerhouni qui est un imminent radiologue aux Etats-Unis parmi nos intervenants. Également le Pr Hassen Bey Lotfi qui est chef de service de radiologie à Sacramento aux Etats-Unis, et qui nous ont fait l’honneur de présenter des conférences et de participer aux débats.

La radiologie est un domaine qui est témoin chaque année de nombreuses avancées. Quelle est donc l’importance de la formation continue ?

C’est à la fois un avantage et un inconvénient d’avoir une spécialité qui est en perpétuelle évolution. si on s’arrête, on va rater le train c’est pour cela que la formation continue est omni présente.

La SARIM organise plusieurs congrès par année, 4 à 5 par années. les JAFRIM sont l’événement  phare car il permet de regrouper le maximum d’experts nationaux et internationaux.  Nous avons aussi d’autres congrès étalés tout au long de l’année qui permet de garder toujours cette flamme vivante.

Il ne faut pas s’arrêter surtout que c’est une spécialité très vaste et qu’aujourd’hui nous avons de plus en plus de radiologues spécialisés.

Au cœur de l’actualité, L’intelligence artificielle s’impose à présent dans tous les domaines. Pourrions-nous retrouver des communications qui lui sont dédiées lors de vos prochains congrès de radiologie ?

On a fait un évènement en octobre où on a parlé d’intelligence artificielle en matière de sénologie. Bien sur l’IA s’est intégrée dans tous les domaines et surtout dans la radiologie.

Il faut que tout le monde s’y intéresse mais il est également important de ne pas en avoir peur, car elle ne remplacera jamais les radiologues.  Il s’agit d’une aide, un outil qui nous aidera à gagner du temps et de l’efficacité.

La première journée des JAFRIM a réuni de nombreux spécialistes de santé, entre radiologues, chirurgiens et anatomopathologiste autour des cancers urologiques, Quelle est l’importance de ce dialogue pluridisciplinaire ?

Il faut tout d’abord rappeler qu’il y a une augmentation des incidences des cancers. C’est pour cela qu’on a consacré une grande partie à l’oncologie. Par ailleurs, la prise en charge des patients est un travail d’équipe, le diagnostic ou le traitement n’est posé qu’en concertation pluridisciplinaire.

 

Professeure Mokaddem, l’apport de l’anatomopathologie dans les cancers urologique.

Interview

Ma sante ma vie :

Avant de débuter, nous tenons à vous remercier de nous accorder cette interview. En premier lieu, pourriez-vous nous parler de votre parcours professionnel ?

Professeur Mokaddem :

Je me présente Professeure Mokaddem, anatomopathologiste au CHU de Mustapha Pacha et chef d’unité d’uro-pathologie. Je suis également membre du comité international Research Community of the GUPS, il s’agit d’une société internationale de recommandations pour les pathologies génito-urinaires. Je suis membre également de l’ISUP ‘‘ International Society of Urological Pathology’’ nous avons notamment participé à des consensus internationaux.

La première journée du congrès a été dédiée à l’uro-radiologie, vous avez notamment apporté votre expertise en tant qu’anatomopathologiste. Pourriez-vous nous parler du sujet de votre communication ?

Nous sommes là afin de présenter le volet anatomie pathologique du cancer de la prostate qui représente l’un des cancers les plus répandus en Algérie et dont l’incidence est en augmentation.

S’il y a un doute concernant le diagnostic du cancer de la prostate, il a été nouvellement recommandé d’indiquer l’IRM pelvienne qui est un examen d’une grande importance car il permet d’obtenir un bilan d’extension. Seulement, il est important de faire cet examen avant de pratiquer la biopsie prostatique qui représente l’examen de référence autrement appelé le Gold Standard. Pourquoi ? Car la biopsie entrainera un phénomène d’inflammation qui retardera l’IRM pelvienne. Or, on souhaiterait agir le plutôt possible.

Où en est l’Algérie concernant le diagnostic des cancers de la prostate et le suivi de ces nouvelles recommandations ?

Il faut savoir tout d’abord qu’il y a des réunions de concertation pluridisciplinaire depuis 2008 au niveau du Centre Pierre Marie Curie CPMC. Ces réunions regroupent les oncologues, radiothérapeutes, radiologues ainsi que les anatomopathologistes et les urologues. Chaque semaine, nous discutons les cas de nos patients, et quand il y a des décisions à prendre afin de faire gagner du temps au patient, on les prend à temps.

La démarche diagnostic est de plus en plus à la hauteur, et concernant cette recommandation, elle est en cours de généralisation au niveau national.

Vous faites partie à de nombreuses associations internationales. Est-ce important pour vous d’y être impliquée activement ?

C’est clair, d’abord on apprend comment établir des recommandations, chacun apporte son expérience. Parfois nous avons du recul très important grâce à des études multicentriques. On a ce qu’on appelle des Bio-books où il y a des chapitres dédiés aux tumeurs urologiques, qui les définissent et les classent selon les différents types histologiques, leurs fréquences.

Dans le cas des tumeurs rénales, on réussit à voir tous les types histologiques dans un seul centre algérien. Il est donc de notre devoir de partager notre expérience.

De par votre expérience, en tant qu’acteur décisionnel, Pourriez-vous nous expliquer comment se déroule la mise en vigueur d’une nouvelle recommandation ?

Ma dernière participation date de Septembre 2022 à Bale, où on a établi le consensus du cancer de la vessie. Tout d’abord, on aborde un thème et chacun apporte son expérience, par la suite on procède  a un vote. Si le taux  dépasse 50 % on se tourne vers des critères plus précis avant de prendre en compte ou non ces recommandations.

Benchouk M.Z

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