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Protégez votre peau : le soleil, un danger invisible mais réel

Edité par : Dr Souad BRAHIMI | Docteur en médecine
1 août 2025

L’été est là, et avec lui, l’envie de profiter du plein air. Pourtant, s’exposer au soleil sans précaution est loin d’être anodin. Selon les spécialsites, 8 cancers de la peau sur 10 sont directement liés à une surexposition aux rayons ultraviolets (UV). Malgré les nombreuses campagnes de sensibilisation, plus de 3500 nouveaux cas de cancers cutanés sont recensés chaque année en France.

Le rayonnement solaire se compose principalement de trois types d’ultraviolets :

  • UVA : ils pénètrent profondément dans le derme et sont responsables du vieillissement prématuré de la peau.
  • UVB : ils atteignent l’épiderme et provoquent les coups de soleil. Ce sont eux qui sont les plus cancérigènes.
  • UVC : normalement arrêtés par la couche d’ozone.

L’exposition excessive à ces rayonnements endommage l’ADN des cellules cutanées. À long terme, ces mutations peuvent provoquer la formation de cellules cancéreuses. La peau garde en mémoire chaque exposition, et les dommages s’accumulent au fil des années.

Ces dernières années, le nombre de mélanomes – la forme la plus grave de cancer cutané – a quadruplé. Cette hausse s’explique par plusieurs facteurs :

  • allongement de l’espérance de vie (plus de temps pour accumuler les expositions)
  • banalisation du bronzage
  • multiplication des voyages vers des destinations ensoleillées
  • pratique accrue des activités de plein air
  • style de vêtements

Mélanome Le mélanome est un type de cancer de la peau qui peut se développer rapidement et potentiellement devenir mortel s’il n’est pas traité rapidement. Ce cancer est causé par des dommages à l’ADN des cellules qui produisent la mélanine, la substance qui donne sa couleur à la peau. Bien que le risque de mélanome soit plus élevé chez les personnes ayant la peau claire, il peut toucher toutes les couleurs de peau.

1. Éviter les heures à haut risque

L’intensité des rayons UV est maximale :

  • entre 12h et 16h en métropole,
  • entre 10h et 14h dans les régions d’outre-mer.

Pendant ces créneaux, l’index UV dépasse souvent 6, ce qui correspond à un risque élevé de dommages cutanés en moins de 30 minutes d’exposition.

2. Crème solaire : une barrière indispensable

Une crème solaire à indice élevé (SPF 30 minimum, idéalement SPF 50) agit comme un écran physique ou chimique :

  • Filtres physiques (ex. : dioxyde de titane) réfléchissent les rayons.
  • Filtres chimiques absorbent les UV avant qu’ils n’atteignent la peau.

Il faut en appliquer 2 mg par cm², soit environ 6 cuillères à café pour un adulte. La réapplication toutes les deux heures et après chaque baignade ou transpiration est indispensable, car la protection diminue rapidement.

3. Barrière vestimentaire

Des vêtements couvrants en fibres serrées peuvent bloquer jusqu’à 95 % des UV. Il existe même des textiles certifiés anti-UV. N’oubliez pas :

  • un chapeau à large bord (le crâne est une zone très exposée)
  • des lunettes avec filtre UV400, pour protéger les yeux et le cristallin contre les lésions comme la cataracte ou la kératite solaire.

4. Précautions avec les médicaments

Certains médicaments sont photosensibilisants : antibiotiques, anti-inflammatoires, diurétiques, pilule contraceptive… Ils rendent la peau plus vulnérable, provoquant des réactions phototoxiques ou photoallergiques. Demandez toujours l’avis de votre pharmacien ou médecin avant l’exposition.

Le soleil est indispensable à la vie. Il régule notre horloge biologique, stimule la production de vitamine D et agit sur l’humeur. Mais il peut vite devenir un agresseur silencieux, notamment en cas d’exposition chronique ou intense.

Une exposition modérée, de 10 à 15 minutes par jour, sur les bras et le visage suffit à produire la vitamine D nécessaire, sans mettre la santé en danger.

Au-delà du risque de cancer, le soleil accélère :

  • le vieillissement cutané (perte d’élasticité, rides, taches brunes)
  • la formation de lésions oculaires (comme la dégénérescence maculaire)
  • l’affaiblissement du système immunitaire cutané, facilitant l’apparition de maladies auto-immunes ou d’infections.

Face à l’augmentation inquiétante des cancers de la peau, la prévention reste l’arme la plus efficace. Se protéger ne veut pas dire fuir le soleil, mais l’apprivoiser intelligemment, en adaptant son comportement et en suivant les recommandations fondées sur des preuves scientifiques.

Cet été, protégez votre peau : elle ne vous oubliera pas.

Le cancer de la peau, et en particulier le mélanome, peut se manifester de différentes manières selon la localisation et l’évolution de la lésion. Certains signes doivent alerter :

  • Une tache ou une bosse qui change d’aspect (taille, forme, couleur).
  • Une lésion pigmentée (brune, noire ou rougeâtre) qui gratte, saigne ou devient douloureuse.
  • L’apparition soudaine d’une tache inhabituelle, différente des autres.
  • Une plaie qui ne cicatrise pas, ou qui réapparaît après guérison.
  • Une tache asymétrique : une moitié ne ressemble pas à l’autre.
  • Des contours irréguliers, flous ou dentelés.
  • Un diamètre supérieur à 6 mm.
  • Une lésion multicolore ou dont la couleur évolue.

Ces caractéristiques sont regroupées dans la règle « ABCDE » utilisée par les dermatologues pour détecter un mélanome : Asymétrie, Bords irréguliers, Couleur inhomogène, Diamètre >6 mm, Évolution dans le temps.

L’exposition excessive aux rayons ultraviolets (UV) est le principal facteur de risque, en particulier lors de coups de soleil répétés pendant l’enfance. D’autres facteurs augmentent la probabilité de développer un mélanome :

  • Une peau claire, souvent associée à des cheveux blonds ou roux et des yeux clairs.
  • Une prédisposition familiale : antécédents de mélanome dans la famille.
  • La présence de nombreux grains de beauté atypiques (dysplasiques).
  • Des antécédents de brûlures, de radiothérapie ou d’exposition professionnelle aux UV.
  • Un système immunitaire affaibli (maladie ou traitement immunosuppresseur).

Les personnes à risque doivent faire l’objet d’une surveillance cutanée régulière, idéalement annuelle, chez un dermatologue.

Le mélanome peut toucher toutes les zones du corps, même celles peu exposées au soleil. Chez les femmes, il se localise fréquemment sur les jambes ; chez les hommes, il est souvent retrouvé sur le dos et le torse. Il peut aussi se développer sur le cuir chevelu, les ongles, la plante des pieds ou les muqueuses.

Parmi les différents types de mélanomes, le mélanome nodulaire est particulièrement dangereux. Il se présente sous forme d’une bosse sombre, parfois bleutée ou rougeâtre, qui pousse rapidement en profondeur. Il ne suit pas toujours la phase de croissance superficielle des autres formes de mélanomes.

Ce type de tumeur évolue verticalement, ce qui favorise une propagation rapide vers les ganglions lymphatiques, puis les organes. Sa détection précoce est cruciale.

Un mélanome peut se développer en quelques mois ou s’étaler sur plusieurs années. Sa progression dépend de son type, de son emplacement et de la réponse immunitaire de l’individu. Certains mélanomes, notamment les nodulaires, progressent très rapidement. D’où l’importance d’observer sa peau régulièrement et de signaler toute lésion nouvelle ou modifiée.

Oui, mais tout dépend du stade au moment du diagnostic. Plus le mélanome est détecté tôt, plus les chances de guérison sont élevées. Le traitement principal est chirurgical : il consiste à retirer la tumeur avec une marge de sécurité.

Si la maladie est plus avancée, d’autres traitements peuvent être nécessaires :

  • Radiothérapie pour détruire les cellules cancéreuses localement.
  • Chimiothérapie, bien que moins utilisée aujourd’hui pour le mélanome.
  • Thérapies ciblées, qui visent spécifiquement les mutations génétiques du cancer.
  • Immunothérapie, qui stimule le système immunitaire pour attaquer les cellules tumorales.

La prévention repose sur une exposition responsable au soleil. Voici les mesures essentielles :

  • Utiliser une crème solaire à indice élevé (SPF 30 minimum), même par temps nuageux.
  • Porter des vêtements couvrants, un chapeau à larges bords et des lunettes de soleil.
  • Éviter l’exposition entre 12 h et 16 h, quand les rayons UV sont les plus intenses.
  • Ne jamais exposer un enfant directement au soleil.
  • Surveiller régulièrement ses grains de beauté, notamment ceux qui changent d’aspect.

Les personnes à risque accru doivent faire l’objet d’un suivi dermatologique renforcé.

Le mélanome de Dubreuil, ou acrolentigineux, est une forme rare mais redoutable. Il touche principalement les extrémités : paumes, plantes des pieds, ongles, muqueuses ou régions génitales. Sa détection est difficile, car il peut ressembler à une verrue, une mycose ou une tache banale.

Il est souvent diagnostiqué tardivement, ce qui le rend plus agressif. Comme pour les autres formes, le traitement dépend du stade d’évolution, avec une priorité donnée à la chirurgie. Sa spécificité impose une grande vigilance, surtout chez les populations à peau foncée, chez qui ce type de mélanome est plus fréquent.

Message clé : observez votre peau, protégez-la du soleil, et consultez dès le moindre doute.

Mots clés : été ; peau ; soleil ; santé ; cancer ; mélanome ;

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