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Pas d’IRM systématique pour les femmes sous micropilule contraceptive. 

Edité par : Dr Nadjet TERKMANE | Gynécologue-obstétricienne
7 avril 2025

Selon certains spécialistes aucune IRM cérébrale systématique ne serait requise pour les femmes prenant une pilule contraceptive à base de désogestrel. Bien qu’un risque très faible de méningiome ait été observé chez les femmes de plus de 45 ans utilisant cette micropilule sur une longue durée, il demeure inférieur à celui d’autres progestatifs.

L’Imagerie par Résonance Magnétique (IRM) cérébrale est un examen médical avancé permettant d’obtenir des images détaillées du cerveau et des structures environnantes. Pourquoi réaliser une IRM cérébrale ?

L’IRM cérébrale est prescrite dans plusieurs situations médicales : 

Identification des causes de crises d’épilepsie : Recherche de foyers épileptiques responsables des convulsions. 

Exploration des maux de tête chroniques : Identifier une cause sous-jacente comme une **tumeur, un anévrisme ou une malformation vasculaire. 

Détection des AVC et hémorragies cérébrales : L’IRM permet de visualiser les zones du cerveau affectées et d’évaluer les dommages. 

Diagnostic des tumeurs cérébrales : Permet de localiser, mesurer et analyser la nature des masses suspectes. 

Suivi des maladies neurodégénératives : Essentiel pour observer l’évolution de maladies comme Alzheimer, Parkinson ou la sclérose en plaques. 

Évaluation des traumatismes crâniens : Analyse des lésions après un choc violent à la tête. 

Les pilules concernées sont commercialisées sous les noms de Optimizette, Cérazette, Antigone, Lactinette, Elfasette, Clareal, Desopop, ainsi que sous diverses versions génériques. 

Une étude publiée fin 2024 par le ‘’groupement Epi-Phare’’ a révélé que la prise prolongée (plus de cinq ans) de désogestrel 75 µg seul pourrait entraîner un risque accru de méningiome chez les femmes de plus de 45 ans. Bien que cette tumeur cérébrale soit bénigne, elle peut provoquer de graves séquelles neurologiques si elle évolue. 

Selon ces spécialistes, une IRM cérébrale ne doit être envisagée que dans des cas précis : 

  • Si des symptômes évocateurs du méningiome apparaissent, tels que maux de tête persistants, troubles visuels ou du langage.
  • Lors du début d’un traitement par désogestrel, si la patiente a précédemment pris pendant plus d’un an un ou plusieurs progestatifs à risque. 

En revanche, pour les progestatifs présentant un risque élevé de méningiome (comme Androcur, Lutényl, Lutéran, Colprone et Depo Provera), une IRM de surveillance est systématiquement recommandée.

Ces spécialistes rappellent l’importance pour les femmes, en particulier après 45 ans, de réévaluer régulièrement leur contraception. Cette évaluation doit tenir compte de : 

  • L’âge et les antécédents médicaux
  • Le mode de vie et les préférences des patientes
  • Les bénéfices et les risques de la contraception hormonale 

Les spécialistes espèrent que ces risques soient mentionnés dans les notices des pilules concernées. 

Enfin, il est à rappeler que le désogestrel ne doit pas être utilisé comme traitement hormonal de la ménopause. Cette hormone est uniquement indiquée dans la contraception, et non pour la gestion des symptômes liés à la ménopause. 

Bien que le risque de méningiome lié au désogestrel soit faible, une vigilance accrue est recommandée, notamment pour les femmes de plus de 45 ans. Une réévaluation annuelle de la contraception est essentielle pour adapter le traitement en fonction des besoins individuels et des éventuels facteurs de risque.

Mots clés : pilule ; femme ; contraception ; proscrire ; IRM ; santé ; ménopause ;

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