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L’activité physique et le développement cognitif de l’enfant : Une révolution neuroscientifique…

Edité par : Dr. Mohamed Tahar Aissani | docteur en médecine
17 février 2025

L’activité physique est depuis longtemps reconnue pour ses bienfaits sur la santé physique et mentale. Elle augmente l’espérance de vie, prévient les maladies chroniques et améliore la santé mentale. Une récente méta-analyse publiée dans la revue Pediatrics révèle cependant un nouvel avantage de l’exercice : son impact positif sur le développement intellectuel des enfants.

Une méta-analyse récente portant sur 14 études randomisées et 3 203 enfants et adolescents de 5 à 14 ans a démontré une amélioration significative du quotient intellectuel (QI) général et de l’intelligence fluide chez les jeunes pratiquant une activité physique encadrée. Cette intelligence fluide, théorisée par Raymond Cattell, se rapporte à la capacité à résoudre de nouveaux problèmes sans s’appuyer sur des connaissances acquises.

Les données révèlent une augmentation moyenne du QI de 4 points chez les enfants pratiquant régulièrement une activité physique, quelles que soient la durée de l’exercice ou les capacités cognitives initiales. Ces résultats s’ajoutent à des études antérieures mettant en évidence les bienfaits du sport sur la mémoire, la concentration et les fonctions exécutives.

L’exercice physique stimule plusieurs mécanismes biologiques favorisant le développement cognitif. Il augmente la sécrétion de neurotransmetteurs comme la dopamine et la sérotonine, qui jouent un rôle crucial dans la motivation et l’apprentissage. Par ailleurs, l’activité physique favorise la neurogenèse et la plasticité synaptique dans l’hippocampe, une région clé impliquée dans la mémoire et l’apprentissage.

Les activités pratiquées par les enfants dans les études analysées incluaient un large éventail d’exercices : endurance, sports collectifs, yoga, corde à sauter, chorégraphies musicales, renforcement musculaire et exercices de coordination. Les sessions allaient de 30 à 60 minutes, à raison de trois à sept séances hebdomadaires, sur des périodes allant de quatre à quarante semaines. L’effet positif a été observé quels que soient le type d’activité et l’état de santé initial de l’enfant.

Malgré ces bénéfices avérés, la sédentarité progresse chez les jeunes. Selon l’Observatoire national de l’activité physique et de la sédentarité, 72,5 % des enfants de 10 à 18 ans ne réalisent pas l’heure d’exercice quotidien recommandée et 87,5 % passent plus de cinq heures par jour devant un écran. L’exposition prolongée aux écrans est corrélée à des troubles du sommeil, une diminution de l’activité physique, un risque accru de surpoids et des troubles de l’attention.

Les préconisations de santé publique insistent sur la réduction du temps d’écran et l’encouragement à l’activité physique pour contrer ces effets néfastes.

L’activité physique ne se résume pas à un simple enjeu de santé physique. Elle constitue un levier décisif pour le développement cognitif et intellectuel des enfants. Son intégration dans les programmes scolaires et son encouragement par les parents et les professionnels de santé doivent être une priorité pour favoriser une génération plus résiliente et performante sur le plan intellectuel.

Mots-clés : Activité ; physique ; Intelligence ; Quotient ; intellectuel ; Enfants ; Sédentarité ; Neurosciences ; Éducation ; Développement ; cognitif ;

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