Au cours de notre vie, nous sommes tous confrontés à un moment donné ou un autre à des évènements « traumatisants » tels que : les accidents, une séparation brutale, une agression, les violences psychologiques, les maltraitances physiques ou la perte d’un proche, etc.
Chez certaines personnes ces situations de vie peuvent engendrer une souffrance traumatique plus ou moins sévère d’une personne à l’autre, et ce, en fonction de leur âge, de leur développement, de leur personnalité, de leurs antécédents, ainsi que des facteurs de vulnérabilité qui leurs sont propres.
Dans les cas ou le traumatisme est assez sévère et devient un « handicap psychique », qui empêche la personne d’avancer sereinement, dans la vie, les spécialistes parlent de« résilience ».
Qu’est-ce que la résilience ?
Si la « résilience » est, en sciences physiques, la capacité de résister aux chocs, ce terme désigne en psychologie la capacité de se reconstruire alors que l’on a subi des traumatismes graves. Or, comme il a été déjà précisé, il arrive qu’un même événement n’ait absolument pas les mêmes conséquences chez deux individus distincts.
La résilience, c’est, aussi, les compétences des individus à faire face à des situations dramatiques ou déstabilisantes et la capacité à sortir vainqueur d’une épreuve qui aurait pu être destructrice.
La Résilience, comment cela se passe ?
Si certaines personnes possèdent un environnement favorisant et des capacités personnelles à se reconstruire après un traumatisme, d’autres personnes ont besoin d’être accompagnés par un thérapeute pour les aider à entamer le processus de résilience.
La première étape du processus de résilience est « de parler » du drame vécu, car la parole va permettre au patient de se libérer du choc de la blessure émotionnelle et entamer ainsi une « cicatrisation»…
Dans une seconde étape, c’est à travers cette communication entre le thérapeute et son patient que ce dernier va pouvoir donner un sens à ses failles et s’adapter progressivement à sa nouvelle réalité.
Souad, un cas réel d’une résilience réussie …
Souad est le cas typique, qui nécessitait un processus de résilience pour pouvoir se reconstruire, et avancer dans la vie. C’est elle qui a décidé d’entamer un suivi psychologique. Selon Souad, son besoin de thérapie a été animé par le fait qu’elle était incapable de prendre une décision décisive concernant son avenir : vu qu’elle rêvait de devenir médecin, elle n’avait pas obtenu la moyenne requise au baccalauréat, bien qu’elle était une excellente élève. Alors qu’elle voulait plus que tout devenir un médecin spécialiste dans le traitement des tumeurs cancéreuses…Souad s’est retrouvée à la croisée des chemins sans savoir qu’elle direction prendre …
Mais les problèmes de Souad étaient plus complexes et plus profonds … Souad est une jeune fille d’à peine 18 ans, qui a traversé les pires épreuves à l’aube de sa jeune vie, en effet, elle a d’abord perdu son père étant très petite, puis à l’âge de 14 ans, elle a été confrontée au décès brutal de sa mère. La série des drames subits par Souad ne s’arrête pas là … car, malheureusement, le sort s’acharne … et la mort lui arrache ses deux frères dans un intervalle de deux courtes années …
En incitant Souad à me confier les drames qu’elle a vécu et les blessures émotionnelles causées par ses multiples deuils, j’ai entamé avec elle le processus de résilience sur plusieurs séances. D’abord, il fallait que Souad retrouve sa confiance en elle et la confiance en la vie grâce à la persévérance, puis, accepter et s’adapter à l’absence des proches décédés. Et surtout, Accepter que l’on ne puisse pas toujours changer les choses, ne pas avoir peur de la solitude, et être flexible face aux changements.
L’objectif du travail thérapeutique de la résilience est de transformer le traumatisme en moteur. C’est ainsi qu’on peut qualifier le cas de Souad, comme étant une résilience réussie, car malgré un départ de vie extrêmement difficile, Souad a pu surmonter ses malheurs et ses souffrances et avoir un projet de vie à réaliser. Effectivement, suite son inscription pour passer le baccalauréat en candidate libre, elle a obtenu son baccalauréat avec une moyenne de 16 et elle est entrée à la faculté de médecine pour poursuivre et réaliser son rêve….
En conclusion, même si la vie est parfois difficile, certaines personnes parviennent toujours à se remettre et à retrouver le bonheur alors que d’autres s’enfoncent dans la tristesse et la dépression lorsqu’ils sont confrontés aux drames de la vie. Le défi reste de trouver dans nos propres ressources la capacité à rebondir seul ou à trouver le courage de demander de l’aide aux spécialistes.
Dr Boulkamh. N.