Mauvaises odeurs, douleurs gênantes, inconfort intime… Certains maux restent difficiles à évoquer, même devant un médecin. Pourtant, ils méritent d’être pris au sérieux, car des solutions existent.
« Depuis mon accouchement, je souffre d’un prolapsus. Je suis anéantie, honteuse, et je n’ose plus envisager de rapports sexuels », confie une jeune femme à sa gynécologue.
Un sujet encore tabou
La descente d’organes, ou prolapsus, reste un sujet tabou, souvent empreint de honte. Pourtant, cette affection concerne des millions de femmes, de tous âges, avec une fréquence accrue après 50 ans.
Un impact psychologique majeur
C’est un signe de vieillissement très mal vécu. Pour certaines patientes, le retentissement psychologique est plus lourd que l’inconfort physique. Comme l’incontinence, le prolapsus reste un sujet difficile à aborder en consultation.
Comprendre le prolapsus : un relâchement du périnée
Le prolapsus génital correspond à la descente d’un ou plusieurs organes pelviens (vessie, utérus, rectum) dans le vagin, voire jusqu’à l’extérieur de la vulve.
Environ 20 % des cas sont associés à une incontinence urinaire ou anale.
La cause principale est un relâchement des muscles et ligaments du périnée, favorisé par plusieurs facteurs :
- l’âge,
- la ménopause,
- les accouchements difficiles ou répétés,
- une prédisposition génétique,
- l’obésité,
- la sédentarité.
Une toux chronique ou une constipation persistante peuvent également aggraver le risque.
Symptômes : une boule et une sensation de lourdeur
Le premier signe est souvent une sensation de lourdeur ou de boule dans le vagin. Au début, cette gêne peut être intermittente. Les symptômes s’accentuent avec l’effort ou la fatigue. Progressivement, la descente devient permanente et peut atteindre la vulve.
Une évolution généralement lente
Le prolapsus évolue lentement et sans risque vital immédiat. Il n’y a pas d’aggravation rapide dans la majorité des cas.
Seules les formes extériorisées en permanence peuvent entraîner des complications locales, mais les situations d’urgence restent rares.
Prendre en charge dès les premiers signes
Il est recommandé de traiter uniquement les prolapsus symptomatiques. Encore faut-il oser en parler. Beaucoup de femmes préfèrent se taire, même quand l’inconfort devient lourd à supporter. Pourtant, des solutions existent.
Agir sur les facteurs aggravants
Avant tout traitement spécifique, il est essentiel de :
– lutter contre la constipation,
– perdre du poids en cas de surpoids,
– reprendre une activité physique régulière.
Ces mesures permettent souvent d’améliorer les symptômes.
Rééducation du périnée : un geste de première intention
La rééducation périnéale est souvent proposée pour les prolapsus modérés.
Ces exercices visent à renforcer les muscles du plancher pelvien, afin de mieux soutenir les organes.
Le pessaire : une alternative simple et efficace
Le traitement de première ligne repose souvent sur le pessaire, un dispositif médical inséré dans le vagin pour maintenir les organes en place. Il doit être proposé à toutes les patientes.
Plusieurs formes existent : anneau, cube, donut.
Le choix dépend de la morphologie et de la capacité de la patiente à le manipuler. Un pessaire trop grand est douloureux, trop petit, il tombe.
Certains modèles doivent être retirés avant les rapports sexuels.
La chirurgie : en dernier recours
Si le pessaire ne suffit pas ou si le prolapsus est trop avancé, une intervention chirurgicale peut être envisagée. Deux techniques principales sont utilisées :
– Par voie abdominale : pose de prothèses de renfort en polypropylène fixées sous la vessie, au col de l’utérus et devant le rectum.
Cette méthode est durable, mais 20 % des femmes nécessiteront une seconde intervention.
– Par voie vaginale : méthode moins invasive, mais avec un risque plus élevé de récidive (environ un tiers des patientes).
Une décision qui doit être partagée
Le choix du traitement doit toujours être fait en concertation avec la patiente, après une information claire sur les bénéfices, les risques et les contraintes de chaque option.
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