C’est l’été ! Chaleur, déplacements, excitation au voyage, à la découverte de nouveaux paysages, d’arriver tôt à la plage, de rejoindre la famille, les amis, de prendre part à la fête,…sont souvent freinés par des nausées, des vertiges, parfois des vomissements, une sensation de malaise, des sueurs froides, des vertiges ou encore des maux de tête, qui touchent de nombreux voyageurs : « le mal des transports ».
En effet, tout le monde peut souffrir du mal des transports, et ce malaise peut réellement devenir handicapant, jusqu’à gâcher vos vacances et celles des autres.
‘‘Ma Santé, Ma Vie’’ va vous accompagner tout au long de ce voyage pour vous apporter des explications sur ce malaise et comment faire pour l’éviter ou le surmonter.
Qu’appelle-t-on mal des transports ?
La cinétose ou le mal des transports, aussi appelé naupathie, n’est pas une maladie. Il s’agit d’un malaise ressenti par une personne lorsque son cerveau reçoit des messages contradictoires entre ce qu’elle voit et ce que son oreille interne (l’organe de l’équilibre) lui donne comme information.
Dans un véhicule en mouvement (auto, bateau, avion), une personne peut avoir le mal des transports lorsque ses yeux indiquent que son corps ne bouge pas alors que son oreille interne détecte des mouvements.
Ce mal des transports touche de façon chronique des millions de personnes. Il apparaît généralement à partir de l’âge de 2 ans. Les nouveau-nés et les personnes âgées les sont moins souvent atteints.
Les femmes et les enfants sont plus sensibles que les hommes. Plus les enfants voyagent, plus ils s’habituent aux mouvements ressentis lors du transport et plus leur cerveau s’habitue. En général, les malaises liés au mal des transports diminuent vers l’âge de 12 ans. Habituellement, les symptômes finissent même par disparaître.
‘‘ De nombreuses espèces animales partagent le mal des transports avec l’homme : le cheval, la vache, certains primates, le chien et le chat...’’
Les moyens de transports à l’origine de cinétose
- Dans les véhicules motorisés, l’incidence du mal des transports est variable : en voiture elle est de 3 à 5 %, elle semble plus élevée chez l’enfant ;
- L’incidence des naupathies est plus élevée en mer mais varie en fonction de la taille du bâtiment, de l’état de la mer et de la durée de la traversée. On estime que le pourcentage moyen est de 25 à 30 % ;
- En vol, l’incidence serait de 0,5 % à 10 % sur les avions long et moyen courrier. Le taux est plus élevé dans les planeurs, les avions d’affaires et les appareils militaires.
- Le transport à cheval n’entraîne pas de cinétose, tandis qu’à dos de chameau ou d’éléphant, des troubles apparaissent.
- Le mal de l’espace touche 50 à 60 % des astronautes. L’utilisation d’antinaupathiques dans ce type de mission est systématique.
Les mécanismes du mal des transports
La cinétose est due à la stimulation inhabituelle de l’appareil vestibulaire. Notre équilibre résulte de la coordination de différents systèmes, dont celui de l’oreille interne (le système vestibulaire), la plante des pieds, les yeux. Le cerveau analyse les différentes données et s’adapte.
En voiture ou en bateau, les yeux voient le paysage défiler tandis que la plante des pieds et l’oreille interne ne perçoivent pas de mouvement. Cette discordance perturbe l’analyse des différentes informations par le cerveau et produit le mal des transports. Le mal des transports peut aussi provenir de la stimulation excessive de l’oreille interne. Et ce, lors des déplacements en voiture, avion et bateau, dans les manèges des parcs d’attractions ou encore les navettes spatiales.
La naupathie serait également due à la difficulté ou à l'incapacité du cerveau à intégrer les informations contradictoires provenant des différents organes assurant en temps normal l’équilibre.
Des facteurs annexes psychiques et environnementaux sont aussi en cause :
- les odeurs (tabac, cuisine, mazout…) ;
- la chaleur ;
- le confinement ;
- les bruits agressifs favorisent ou intensifient les symptômes des cinétoses ;
- la migraine.
Le mal des transports survient de plus très souvent sur fond d’anxiété (la peur d’être malade) qui participe à l’apparition du malaise, lui-même aggravant l’état d’anxiété. Il y a création d’un cercle vicieux.
Il y a également des facteurs génétiques et hormonaux, la grossesse ou les contraceptifs hormonaux pouvant augmenter le mal des transports.
Comment se manifeste le mal des transports ?
Le symptôme franc se déroule en trois phases :
-La première phase : est celle du simple malaise caractérisé par une sensation de mal être. A ce stade les signes physiques sont :
- la pâleur de la face ;
- un inconfort au niveau de l’estomac ;
- la somnolence avec éructations bâillements ;
-La deuxième phase : au cours de cette étape, surviennent :
- des nausées ;
- des sueurs froides ;
- de l’hyper-salivation ;
- des vomissements incoercibles ;
- des vertiges ;
- une fatigue anormale ;
Ceux-ci s’accompagnent :
- d’une hypothermie avec réduction du flux sanguin cutané ;
- d’une tachycardie avec augmentation de la ventilation pulmonaire, de la salivation et d’une mydriase (dilatation de la pupille) ;
-La troisième phase : ce stade ne se rencontre pas chez tous les individus au cours de l’évolution normale d’une cinétose. mais dans certains cas il peut aussi apparaître d’emblée. Il se caractérise par une aggravation de tous les symptômes pouvant aboutir à un état syncopal. Le plus souvent on observe une obnubilation intense avec perte totale de toute volonté et de toute réaction de défense. Le patient est prostré, renfermé sur lui-même avec une idée fixe : son malaise. Les pertes de connaissance brutales par hypoglycémie ou hypotension ne sont pas rares.
Certains tout-petits peuvent avoir de la difficulté à mettre des mots sur ce qu’ils ressentent. Rendant ainsi plus difficile de savoir qu’ils souffrent du mal des transports.
Si votre enfant est pâle, qu’il bâille, qu’il pleure ou qu’il est agité en voiture, il souffre peut-être du mal des transports.
Des troubles du comportement sont aussi associés :
- diminution de la coordination musculaire de l’œil et de la main ;
- de la capacité d’estimation du temps ;
- de la force de pression des mains ;
- de la spontanéité ;
- des performances intellectuelles (calcul mental) ;
- un besoin d’isolement.
Comment réduire le mal des transports?
- S’allonger, lorsque cela est possible, afin de réduire au maximum les mouvements qui sont à l’origine du malaise ;
- Poser son regard à l’horizon et maintenir sa tête fixe ;
- Se relaxer en respirant calmement et profondément, ou en écoutant de la musique ;
- En voiture, s’installer à l’avant à côté du conducteur, ou à l’arrière au milieu ;
- Dans le train ou sur le bateau, s’assoir dans le sens de la marche. Certaines personnes se sentent mal quand elles sont installées dans le sens contraire.
- Choisir une place près de la fenêtre et regarder le paysage au loin. Tant que les yeux perçoivent le déplacement, le mal se manifeste moins rapidement.
- Ne pas voyager l’estomac vide et éviter l’alcool et les aliments gras ;
- Eviter les repas copieux avant le voyage, mais ne pas partir pour autant à jeun. Privilégier une nourriture solide plutôt que liquide.
- Boire sucré de temps en temps au cours du voyage ;
- Autant que possible, essayer de ne pas penser au malaise ;
- Éviter les atmosphères confinées sans avoir froid ;
- Essayer de dormir ;
- Ne pas lire, fumer ou jouer à des jeux sur des écrans, cela favorise le mal des transports ;
- Renoncer à l’alcool, au tabac et au café, avant et pendant le voyage ;
- Maintenir la tête droite, sans faire de mouvements brusques pendant le voyage.
- s’abstenir de lire, d’écrire ou d’entreprendre une activité qui réclame votre attention visuelle.
- Partir à un moment où il n’y a pas trop de circulation afin d’avoir une conduite stable. Les freinages brusques et les accélérations rapides augmentent les malaises. Si c’est possible, prendre un chemin qui ne compte pas trop de virages.
- Ouvrir les fenêtres pour faire circuler l’air frais. Si possible, climatiser la voiture par temps chaud. En hiver, éviter de surchauffer l’auto.
- S’arrêter en cours de route pour prendre une petite pause, idéalement toutes les heures. Et ce, pour s’offrir un peu d’eau et une petite collation à votre enfant.
De manière générale, le mal des transports s’atténue avec la fréquence des voyages ou au bout de deux à trois jours en cas de déplacement prolongé.
Des traitements médicamenteux..
Pour prévenir ou traiter le mal des transports, les antihistaminiques peuvent être obtenus sans ordonnance. Néanmoins leur utilisation sans avis médical est déconseillée chez la personne âgée et chez la femme enceinte ou qui allaite. Ils sont pris 2 heures avant le départ, puis si besoin, au cours du voyage en respectant un intervalle d’au moins 6 heures entre les prises.
La scopolamine se présente sous forme de patch à coller derrière l’oreille au moins 4 heures avant le départ et à garder pendant tout le voyage. Il peut être remplacé au moins 72 heures (3 jours) après la pose du premier patch.
Ces différents médicaments sont contre-indiqués en cas de risque de glaucome à angle fermé ou de risque de blocage des urines (lié à un adénome de la prostate). Ils peuvent être à l’origine d’une sécheresse de la bouche, d’une somnolence ou d’une baisse de la vigilance, plus ou moins intense selon les personnes.
Le gingembre pourrait être efficace contre le mal des transports. Le gingembre vendu en pharmacie sous forme de capsules, de comprimés ou de pastilles à mâcher peut être utilisé chez les enfants âgés de 6 ans ou plus.
C.B.