
La planche à découper est l’un des objets les plus utilisés dans la cuisine. Légumes, viandes, poissons, fruits, pain : tout y passe. Mais derrière son apparente banalité se cache un risque souvent sous-estimé. Selon plusieurs experts, le choix du matériau et l’état de votre planche peuvent influencer directement la sécurité alimentaire du foyer.
Planches en plastique : un confort qui a un prix
Les planches en plastique sont légères, faciles à manipuler et passent au lave-vaisselle. Elles semblent donc idéales. Pourtant, les scientifiques mettent en garde.
En vieillissant, le plastique se fragilise. À chaque coupe, il se raye, se creuse, puis se désagrège. Des micro-fragments peuvent alors se détacher et contaminer les aliments, surtout lorsqu’on coupe des produits durs.
Selon des chercheurs, cette libération de particules est un phénomène silencieux mais réel. Elle recommande de remplacer immédiatement toute planche fendue, creusée ou trop rayée, même si elle semble encore utilisable.
Les autres ustensiles en plastique — spatules, cuillères, boîtes alimentaires — sont concernés par la même logique. Dès les premiers signes d’usure, mieux vaut les changer.
Alternatives plus sûres :
- planches en bois massif,
- planches en verre trempé,
- inox ou métal pour certains usages,
- récipients en verre pour la conservation.
Les planches en bois : naturelles, efficaces… mais pas sans risques
Le bois reste le matériau préféré de nombreux cuisiniers professionnels. Il offre une prise en main agréable et une surface de coupe stable. De plus, certaines essences possèdent des propriétés naturellement antibactériennes.
Mais le bois a aussi ses limites. C’est un matériau poreux. Il absorbe l’humidité et peut retenir des bactéries si le nettoyage est insuffisant. Contrairement au plastique, il ne supporte pas le lave-vaisselle, ce qui complique l’entretien.
Les toxicologues rappellent toujours que la difficulté majeure est justement l’hygiène : une planche mal séchée devient un terrain idéal pour la prolifération microbienne.
Sécurité alimentaire : une planche par usage
Pour réduire les risques de contamination croisée, les autorités sanitaires, dont l’Anses, recommandent de séparer strictement les catégories d’aliments :
- Une planche pour les viandes et poissons crus, riches en bactéries pathogènes potentielles (salmonelles, listeria, campylobacter).
- Une planche pour les légumes lavés et les aliments cuits.
- Une planche dédiée au pain ou aux fruits.
L’idéal : un code couleur ou des matériaux distincts pour éviter toute erreur.
Quand remplacer votre planche ?
Dès que vous observez :
- des fissures,
- des sillons profonds,
- un décollement du bois,
- un plastique râpé ou blanchâtre.
Une planche intacte est une planche plus sûre.
Comment bien entretenir sa planche ? Recommandations médicales
Maintenir une bonne hygiène limite réellement les risques d’intoxication alimentaire.
Pour les planches en bois :
- laver immédiatement après usage à l’eau chaude savonneuse,
- rincer soigneusement,
- sécher à l’air libre, verticalement,
- désinfecter régulièrement avec du vinaigre blanc ou du citron + sel,
- nourrir le bois avec une huile alimentaire pour éviter les fissures.
Pour les planches en plastique :
- privilégier un passage au lave-vaisselle,
- éviter les planches trop fines qui s’abîment plus vite,
- retirer la planche dès qu’elle présente des sillons profonds.
Pour toutes les planches :
- ne jamais laisser stagner l’humidité,
- éviter les surfaces mixtes (viande crue → légumes frais),
- nettoyer couteaux et planches entre deux préparations.
Faut-il se débarrasser de sa planche actuelle ?
Pas nécessairement. Mais il est utile de réévaluer l’état et le matériau de chaque planche. Une planche très usée — qu’elle soit en bois ou en plastique — doit être remplacée. Les matériaux alternatifs comme le verre ou l’inox offrent une meilleure longévité et évitent les micro-particules, même s’ils sont un peu moins confortables.
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