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BORE-OUT : Ce mal professionnel tabou

Edité par : Zoheir Zaid | Journaliste
26 septembre 2022

Le Bore-out, est, le nouvel ennemi des employés fidèles et dévoués à leur travail, et reste un sujet tabou dans la médecine du travail et rarement traité médiatiquement. Il est défini par les deux consultants suisses, Peter Werder et Philippe Rothlin, pionniers de l’étude qui lui a été réservée, en 2007, comme étant « l’épuisement psychologique au travail par l’ennui »

« Il est tiré de l’expression anglaise « bore-out », venant elle-même, du nom anglais « boredom » dont la traduction française est «  ennui », pouvant conduire à des troubles mentaux graves, tels que la dépression ou le suicide.

quelles sont les causes du bore-out?

Le Bore-out, touche environ 30 % des personnes, qui s’ennuient au travail, mais ne concernerait « que » 6 % des salariés. De façon générale, les causes qui le génèrent sont:

– La nécessité de réorganisation de services e, qui consiste en un détournement de vocation des salariés, marginalisés et limités à des tâches qui ne sont pas les leur. Ces derniers, développent une anxiété menant au bore-out.

– L’inactivité au travail: quand un employé n’est pas utile à sa société.

– La non-évolution dans sa fonction: un « surplace » fait ressentir le non-épanouissement professionnel, sans autant bénéficier de formations ou de promotions internes qui ont touché certains collègues.

– Les tâches professionnelles routinières: celui qui les effectue les considère sans impact sur le développement de la société.

– « mise au placard »: le salarié, ne participant pas ni aux activités de la société ni aux réunions. « C’est une forme d’isolement  qui conduit à l’ennui et à la solitude. Elle est d’ailleurs, une forme d’ harcèlement moral au travail », souligne un psychologue.

Quels en sont les symptômes et les conséquences ?

Le Bore-out se manifeste par la démotivation, l’anxiété, l’irritabilité, l’isolement, la culpabilité et la tristesse. Mais, plus gravement, on le reconnait par la psycho-somatisation qui s’installe involontairement, provoquant perturbation du sommeil ou des insomnies, la migraine, des troubles du transit intestinal, des troubles cutanés (l’eczéma), voire, des troubles du cycle et des douleurs pelviennes chez la femme.

Quatre types de retombées du Bore-out sont déjà recensés : la perte de moral, le mépris de soi, la dépression et l’in-employabilité. Selon une étude, les accidents cardio-vasculaires sont 2,5 fois plus élevés chez les salariés en proie au Bore-out. Dans sa phase la plus critique, il peut aboutir au suicide.

La difficulté d’un diagnostic…

Le diagnostic parait difficile, car les personnes affectées ne s’en plaignent pas, se réconfortant du simple fait d’avoir un emploi…même ennuyeux. La personne affectée par le bore-out, digère difficilement des journées interminables, et ne fait plus son travail convenablement.

D’autant, qu’opter  pour les structures de santé de travail, qui prennent en charge les travailleurs, le personnel soignant est  habilité pour répondre aux spécificités du bore-out, poser le diagnostic et y trouver les solutions.

Comment y remédier?

D’abord reconnaitre le bore out: La solution parait, possible. Elle doit, en premier lieu, provenir de la personne ‘’bore-outée’’. Déjà, en commençant par raconter  son calvaire à un collègue, proche, qui saura le convaincre que cette situation étant anormale, nécessitant, une consultation  médicale.

Se rapprocher de la médecine du travail: pour poser le diagnostic, identifier la cause par l’équipe soignante (médecin de travail, médecin généraliste et psychologue…), Une démarche qui pourrait orienter la prise en charge psychologique ou spécialisée, s’il s’agit d’une symptomatologie psychosomatique. Il doit, suivre des séances de psychothérapie, ainsi, nécessiter un arrêt de travail, dans le cas de symptômes avérés, et ce, avant le stade ultime du Bore out.

Le rôle de l’employeur: Le remède indiqué doit être évolutif et collégial, en associant particulièrement le ou les responsables. En cas d’échec, le travailleur concerné est incité à trouver un autre emploi, aussi bien au sein de son entreprise, qu’ailleurs. L’essentiel est qu’il se sente utile et bien dans sa peau.

Z.Z

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