L’Algérie, à l’instar de nombreux pays, connaît un intérêt croissant pour les animaux de compagnie dits « non traditionnels ». Ces nouveaux animaux de compagnie (NAC), qui incluent les reptiles, amphibiens, petits rongeurs et autres espèces exotiques, sont de plus en plus présents. Et ce, dans les foyers algériens, ainsi que dans les lieux publics tels que les fermes pédagogiques et les aquariums. Cependant, cet engouement s’accompagne de risques sanitaires significatifs, souvent négligés, en particulier en ce qui concerne les zoonoses.
Une tendance en forte progression..
Le phénomène des NAC n’est pas nouveau, mais il prend de l’ampleur en Algérie, où les propriétaires cherchent à diversifier les types d’animaux qu’ils accueillent chez eux. Depuis les années 1980, les NAC désignent tous les animaux domestiques qui ne sont ni des chiens ni des chats. Ils peuvent inclure des espèces domestiques, mais également des espèces sauvages dont la détention est réglementée.
En Algérie, bien que les données précises sur le nombre de NAC soient limitées, les observations de terrain et les témoignages d’experts indiquent une augmentation constante de leur présence. Ce phénomène est facilité par la popularité croissante des réseaux sociaux, qui offrent une plateforme pour la vente et l’échange de ces animaux, souvent sans la moindre considération pour les réglementations en vigueur.
Les risques pour la santé publique..
L’un des principaux enjeux liés à l’augmentation des NAC est le risque zoonotique. Les zoonoses, maladies transmissibles de l’animal à l’homme, peuvent représenter une menace sérieuse, surtout lorsque l’animal en question est un porteur asymptomatique.
En Algérie, la sensibilisation à ces risques reste insuffisante, tant chez les propriétaires que chez les professionnels de la santé. Les médecins généralistes, en particulier, sont souvent mal informés de l’existence de ces animaux chez leurs patients, ce qui complique le diagnostic des maladies zoonotiques.
Les enfants, qui sont fréquemment en contact étroit avec ces animaux, sont particulièrement vulnérables. Le manque de sensibilisation aux précautions nécessaires lors de la manipulation de ces animaux, couplé à une faible compréhension des maladies qu’ils peuvent transmettre, exacerbe les risques.
Vers une meilleure régulation ?
Alors que la législation algérienne concernant la détention des NAC n’est pas encore aussi rigoureuse que celle de certains pays européens, des efforts sont en cours pour mieux encadrer ce phénomène. La nécessité de réguler la possession de ces animaux est cruciale pour prévenir non seulement les risques sanitaires, mais aussi pour lutter contre la maltraitance animale et le trafic illégal d’espèces exotiques, un commerce clandestin en pleine expansion.
Il est urgent de mettre en place des campagnes de sensibilisation à grande échelle pour informer la population des risques associés aux NAC, ainsi que des obligations légales en matière de détention. Les professionnels de la santé, notamment les médecins généralistes et les vétérinaires, doivent également être formés pour reconnaître et gérer les cas de zoonoses liées à ces animaux.
L’essor des nouveaux animaux de compagnie en Algérie appelle à une vigilance accrue de la part des autorités sanitaires, des professionnels de la santé, et des propriétaires eux-mêmes. La gestion efficace de ces risques passe par une meilleure régulation, une sensibilisation accrue, et une collaboration interdisciplinaire pour garantir que cet engouement pour les NAC ne se transforme pas en une crise sanitaire.
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