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Une avancée scientifique : comment notre cerveau détecte la satiété grâce aux odeurs

Edité par : Dr Salim BENLEFKI | Chercheur en neuroscience
4 mars 2025

Lorsqu’une agréable odeur de nourriture envahit l’air et vous met en appétit, un mécanisme subtil mais crucial se déclenche dans votre cerveau, vous indiquant… d’arrêter de manger. Cette découverte fascinante, réalisée par des chercheurs de l’Université de Columbia, à New York, offre de nouvelles perspectives sur la régulation de la satiété et ouvre des pistes intéressantes dans la lutte contre l’obésité.

Les chercheurs ont observé que des neurones spécifiques, appelés neurones CCK, situés dans le raphé dorsal du tronc cérébral (une zone située à la base du cerveau, entre le cerveau et la moelle épinière), s’activent dès la première bouchée et réagissent aux odeurs des aliments. Ces neurones jouent un rôle crucial dans le contrôle de l’appétit en envoyant des signaux qui ordonnent d’arrêter la prise alimentaire.

Bien que cette région du cerveau soit connue pour être impliquée dans plusieurs processus vitaux, son rôle précis dans la sensation de satiété et la régulation de l’arrêt du repas était encore mal compris jusqu’à cette découverte. Cette découverte est d’autant plus importante que le rôle du tronc cérébral dans la satiété et la satiation n’était pas entièrement élucidé. »

Il est important de différencier les concepts de satiété et de satiation. La satiation fait référence au processus qui mène à l’arrêt d’un repas, tandis que la satiété désigne l’état de confort ressenti entre deux repas. Les chercheurs ont confirmé que ces neurones CCK sont directement impliqués dans la régulation de la satiation. En d’autres termes, ils signalent au cerveau qu’il est temps de cesser de manger.

TermeDéfinition
SatiationProcessus biologique qui conduit à l’arrêt de la prise alimentaire pendant un repas, lorsque le corps a reçu suffisamment de nourriture. Indiqué par des signaux de confort alimentaire.
SatiétéSensation de satisfaction après un repas, empêchant la faim entre deux repas. Cette sensation de plénitude est régulée par des facteurs hormonaux, nerveux et psychologiques.      

Les travaux des chercheurs de l’Université de Columbia viennent confirmer une hypothèse émise dès les années 1970, selon laquelle le tronc cérébral joue un rôle essentiel dans la régulation de la satiation. Cependant, cette nouvelle découverte met en lumière un mécanisme plus précis par lequel des neurones sensoriels, activés par des stimuli comme les odeurs des aliments, peuvent affecter directement l’arrêt de la prise alimentaire. Cela ouvre la voie à une meilleure compréhension de la régulation de l’appétit et à de nouvelles stratégies pour traiter des troubles comme l’obésité, qui sont souvent liés à une gestion déficiente de la satiété.

Cette découverte pourrait offrir de nouvelles pistes pour traiter l’obésité, une maladie qui touche un nombre croissant de personnes dans le monde. En comprenant mieux les mécanismes neuronaux qui gouvernent l’arrêt de la prise alimentaire, les scientifiques espèrent pouvoir développer des traitements visant à renforcer la sensation de satiété et à limiter les excès alimentaires. Ces découvertes pourraient également ouvrir la voie à des approches innovantes pour mieux gérer les comportements alimentaires et les troubles de l’appétit.

Ainsi, bien que l’activation des neurones CCK par les odeurs alimentaires puisse sembler contre-intuitive, elle offre un éclairage nouveau sur la manière dont notre cerveau gère les signaux de faim et de satiété. Cela souligne la complexité des mécanismes biologiques sous-jacents et les interactions subtiles entre nos sens et notre cerveau pour réguler nos habitudes alimentaires. En fin de compte, cette avancée pourrait jouer un rôle clé dans la lutte contre des problèmes de santé mondiale liés à l’alimentation.

Mots clés : Satiation ; satiété ; neurones ; sensoriels ; stimuli ; odeur ; cerveau ;