Une piste prometteuse dans la lutte contre l’alopécie
Une équipe internationale de chercheurs pourrait avoir identifié une solution innovante contre la calvitie masculine, une affection qui touche des millions d’hommes dans le monde. Selon une étude parue dans la revue ‘’Frontiers in Pharmacology’’, un sucre présent dans l’organisme, le 2-désoxy-D-ribose (2dDR), favoriserait la repousse des cheveux lorsqu’il est appliqué à faible dose. Ce sucre, déjà impliqué dans de nombreux processus cellulaires, pourrait devenir une alternative naturelle, peu coûteuse et bien tolérée aux traitements actuellement disponibles.
Qu’est-ce que le 2-désoxy-D-ribose ?
Le 2-désoxy-D-ribose est un sucre simple (pentose) essentiel dans la structure de l’ADN. Il entre dans la composition du squelette sucre-phosphate qui forme la double hélice d’ADN. Mais au-delà de ce rôle structurel fondamental, ce sucre possède aussi des propriétés biologiques particulières, notamment pro-angiogéniques : il stimule la formation de nouveaux vaisseaux sanguins (angiogenèse), un mécanisme essentiel dans la cicatrisation des plaies… et, possiblement, dans la stimulation de la croissance capillaire.
Une découverte inattendue pendant des travaux sur la cicatrisation
C’est lors d’expériences sur la régénération cutanée que des chercheurs des universités de Sheffield (Royaume-Uni) et COMSATS (Pakistan) ont observé un phénomène surprenant. En appliquant du 2dDR sur des plaies pour favoriser la cicatrisation, ils ont remarqué que les poils autour des zones traitées repoussaient plus vite que dans les zones témoins. Cette observation les a conduits à explorer un nouvel usage thérapeutique de cette molécule.
Expérimentation sur un modèle murin de calvitie
Pour confirmer l’effet du 2dDR sur la repousse des cheveux, les chercheurs ont mis en place un modèle de calvitie chez la souris. Ils ont induit une perte de poils à l’aide de testostérone, une hormone impliquée dans l’alopécie androgénétique chez l’homme. Résultat : l’application locale de faibles doses de 2dDR a significativement stimulé la re-croissance des poils. L’effet obtenu s’est avéré comparable à celui du Minoxidil, l’un des traitements de référence contre la calvitie.
Un mécanisme d’action comparable à celui du Minoxidil
Le Minoxidil est un vasodilatateur utilisé à l’origine pour traiter l’hypertension artérielle. Son action sur la repousse des cheveux repose sur sa capacité à améliorer la microcirculation sanguine autour des follicules pileux, prolongeant ainsi la phase anagène (phase de croissance active du cheveu). Le 2dDR, quant à lui, semble agir par un mécanisme parallèle mais naturel, en favorisant la néo-vascularisation autour des follicules, améliorant leur oxygénation et leur nutrition. Il pourrait ainsi stimuler le métabolisme cellulaire et favoriser le retour à la croissance active des bulbes pileux.
Avantages du 2dDR : naturel, accessible, bien toléré
Le 2-désoxy-D-ribose présente plusieurs avantages importants :
- Molécule naturelle présente dans l’organisme, donc potentiellement bien tolérée.
- Stable chimiquement, ce qui facilite sa formulation.
- Peu coûteuse à produire.
- Peut être intégrée à divers supports topiques : gels, pommades, pansements actifs.
Selon les auteurs de l’étude, ces caractéristiques en font un candidat idéal pour le développement de nouveaux traitements capillaires, notamment pour les personnes réfractaires aux médicaments classiques ou sensibles à leurs effets secondaires.
Vers une alternative mieux tolérée que les traitements actuels ?
Actuellement, seuls deux médicaments sont approuvés par la FDA contre l’alopécie androgénétique : le Minoxidil et le Finastéride. Mais ces traitements présentent des limites importantes :
- Le Finastéride peut provoquer des effets indésirables hormonaux : baisse de la libido, troubles de l’érection, voire dépression.
- Le Minoxidil peut causer des irritations du cuir chevelu, des démangeaisons, ou une pousse de poils indésirables.
Le 2dDR, en tant que molécule naturelle, pourrait représenter une solution douce et efficace, sans altérer le système hormonal.
Et maintenant ? Des essais cliniques à venir
Les résultats obtenus sur les souris sont encourageants, mais des essais cliniques sur l’humain sont encore nécessaires pour évaluer :
- La sécurité à long terme.
- La posologie optimale.
- L’efficacité selon le type d’alopécie (androgénétique, diffuse, liée au stress, etc.).
Les chercheurs envisagent des formulations topiques adaptées à l’usage quotidien, avec un objectif de relancer la croissance capillaire sans effets systémiques.
Une avancée scientifique aux implications esthétiques et psychologiques
Au-delà de l’aspect esthétique, la calvitie peut générer une souffrance psychologique réelle : perte d’estime de soi, anxiété, repli social. Offrir un traitement plus accessible et mieux toléré pourrait améliorer la qualité de vie de millions d’hommes (et de femmes) concernés par ce phénomène.
- Le 2-désoxy-D-ribose est un sucre naturellement présent dans l’ADN.
- Il possède des propriétés pro-angiogéniques utiles à la repousse capillaire.
- Une étude chez la souris montre qu’il pourrait être aussi efficace que le Minoxidil.
- Il est naturel, stable, peu coûteux, et pourrait être intégré à des soins capillaires.
- Des essais humains sont attendus pour confirmer son efficacité.
Mots clés : calvitie ; cheveux ; pro-angiogéniques ; capillaire ; Minoxidil ;
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