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Thérapie cellulaire : l’Algérie franchit un cap stratégique

Edité par : Safa Kaouther BOUARISSA | Journaliste
30 avril 2025

Face aux défis croissants posés par les maladies complexes, l’Algérie s’apprête à marquer un tournant décisif dans son système de santé. Le ministre de l’Industrie pharmaceutique, Ouacim Kouidri, a annoncé le lancement imminent d’un projet d’envergure : la construction de la toute première unité nationale de thérapie cellulaire. Cette initiative ouvre de nouvelles perspectives pour la prise en charge des cancers, des accidents vasculaires cérébraux (AVC) et d’autres pathologies lourdes.

Un tournant historique pour la médecine algérienne

En collaboration avec l’Institut suédois Karolinska, l’un des plus prestigieux centres de recherche biomédicale au monde, l’Algérie entend se positionner comme un futur acteur de premier plan dans cette branche médicale de pointe.

La nouvelle unité de thérapie cellulaire sera réalisée par le Groupe Saidal, fleuron pharmaceutique national, en partenariat avec l’Institut Karolinska. Ce projet introduira en Algérie une technologie thérapeutique innovante, apparue il y a moins de deux décennies sur la scène médicale internationale.

Selon le ministre, la thérapie cellulaire permettra de traiter efficacement entre 86 et 90 maladies complexes. Parmi celles-ci, environ 50 % sont des cancers, notamment des formes graves comme les leucémies.

La mise en place d’un environnement juridique spécifique accompagnera ce projet afin d’encadrer ce nouveau type de traitement. Cet ajustement législatif est essentiel pour intégrer ces thérapies avancées dans les protocoles médicaux nationaux, et garantir aux patients un accès sûr et réglementé à ces nouvelles solutions de soin.

Avec cette initiative, Saidal ambitionne de devenir un leader continental dans le domaine de la thérapie cellulaire. L’Algérie confirme ainsi son objectif stratégique : développer une industrie pharmaceutique forte, innovante et souveraine. “Ce projet renforcera non seulement la prise en charge des patients algériens, mais fera également de l’Algérie un pôle d’excellence au niveau africain”, a affirmé M. Kouidri.

Parallèlement, le ministre a évoqué l’étude d’un autre projet majeur : l’implantation d’une unité de production pharmaceutique dans la wilaya de Tamanrasset, ou dans une autre région du Sud. Cette future usine sera spécialisée dans les médicaments contre les maladies tropicales, permettant une réaction rapide et locale dès l’apparition des premiers foyers épidémiques.

En matière de diabétologie, deux nouvelles sociétés débuteront prochainement la fabrication de stylos à insuline. Le secteur comptera alors quatre entreprises actives dans ce domaine, certaines ayant déjà franchi le cap de l’exportation.

Aujourd’hui, la production locale couvre environ 79 % des besoins nationaux en médicaments. Cependant, la dépendance aux importations reste élevée pour les matières premières et fournitures médicales, avec 98 % des besoins encore couverts par l’étranger. Le ministre a donc appelé les opérateurs économiques à intensifier les investissements dans ces segments stratégiques.

Enfin, Ouacim Kouidri a mis en lumière les avancées significatives du pays : sur les 600 unités pharmaceutiques recensées en Afrique, 218 sont implantées en Algérie, représentant ainsi près de 30 % de l’industrie pharmaceutique continentale. Un chiffre qui témoigne de la montée en puissance de l’Algérie dans le domaine de la santé et des biotechnologies.

L’Algérie et l’industrie pharmaceutique Couverture des besoins nationaux en médicaments : 79 % Taux d’importation des matières premières : 98 % Nombre d’usines pharmaceutiques en Afrique : 600 Nombre d’usines implantées en Algérie : 218 Pourcentage de l’industrie pharmaceutique africaine représenté par l’Algérie : 30 % Maladies ciblées par la thérapie cellulaire : 86 à 90, dont 50 % de cancers

Mots clés : Kouidri ; pharmaceutique ; produits ; thérapie ; cellulaire ;