L’usage des drogues en Algérie s’est considérablement intensifié ces dernières décennies, touchant toutes les couches de la société, y compris les jeunes, et suscitant de vives inquiétudes quant à ses répercussions sur la santé publique et les moyens de lutte contre ce fléau.
Une réponse ferme des autorités
Face à cette menace grandissante, le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a insisté, lors de la réunion du Conseil des ministres qu’il a présidée dimanche, sur la nécessité d’adopter une approche globale pour combattre ce phénomène. Cette stratégie repose d’abord sur la mise en place de mécanismes concrets de sensibilisation, de suivi et de prise en charge des toxicomanes, puis sur l’application de mesures coercitives visant à éradiquer le trafic et la consommation de drogues. À cet effet, des sanctions sévères seront imposées aux trafiquants ainsi qu’aux consommateurs afin de renforcer la dissuasion et de limiter la propagation de cette menace, conformément aux directives du Conseil des ministres.

‘’Ma Santé, Ma Vie’’, s’engage activement dans la lutte contre ce fléau en sensibilisant ses lecteurs aux dangers des drogues. À travers des informations précises et accessibles, la plateforme vise à éclairer le public sur les effets néfastes des substances psychoactives, les risques pour la santé physique et mentale, ainsi que les conséquences sociales et familiales. En fournissant des ressources éducatives et des conseils de prévention, ‘’Ma Santé, Ma Vie’’ contribue à renforcer la prise de conscience et à encourager des actions concrètes pour protéger les individus et la société contre les ravages de la toxicomanie.se joint à ces efforts de lutte contre ce fléau en sensibilisant ses lecteurs en apportant plus d’informations sur ce sujet
Les motivations et les dangers de la consommation de drogues
Les raisons qui poussent une personne à consommer des drogues varient selon son histoire, son état de santé et son environnement familial. Plusieurs motivations peuvent être identifiées :
- Tabac et cannabis : souvent consommés pour s’intégrer socialement, se détendre, se stimuler ou partager un moment de plaisir avec d’autres. Dans de nombreux cas, la consommation devient une habitude difficile à interrompre.
- Cocaïne et amphétamines : recherchées pour lutter contre la fatigue, améliorer les performances professionnelles ou sociales et se sentir plus confiant.
- Substances comme le cannabis ou l’héroïne : utilisées de manière excessive pour atténuer un mal-être, fuir une souffrance psychologique ou oublier une réalité difficile à affronter.
Si ces substances procurent un plaisir ou un soulagement immédiat, leur consommation expose à des risques pour la santé, à des troubles du comportement social et peut provoquer des accidents graves. Dans de nombreux cas, elle mène à une dépendance difficile à surmonter.
D’autres motivations et attentes des consommateurs
Selon ses envies, un usager peut rechercher différents effets :
- Se détendre et fuir la réalité avec l’alcool, le tabac, le cannabis ou l’héroïne.
- Renforcer la convivialité avec l’alcool, le cannabis ou la cocaïne.
- Développer son empathie avec l’ecstasy.
- Vaincre la timidité et se désinhiber avec l’alcool, le cannabis et les stimulants.
- Expérimenter l’ivresse et le délire avec l’alcool, le cannabis ou les solvants.
- Ressentir une euphorie extrême en dansant toute la nuit avec l’ecstasy.
- Explorer un monde imaginaire avec les hallucinogènes (LSD, champignons).
- Se sentir puissant et charismatique avec la cocaïne et les amphétamines.
- Atteindre un plaisir intense en solitaire avec l’héroïne.
- Tenter de soulager une dépression ou une anxiété avec l’alcool, le tabac, le cannabis ou l’héroïne.
Cependant, les effets recherchés s’atténuent avec le temps à cause de l’accoutumance, incitant à augmenter les doses et augmentant ainsi le risque de dépendance et de complications graves.
Les effets et conséquences
Les effets des drogues varient en fonction du produit consommé, de la sensibilité et de l’état physique et psychique de l’usager, ainsi que de son environnement au moment de la prise. Un même produit, comme l’ecstasy, peut ainsi provoquer des sensations différentes selon qu’il est consommé dans une rave-party bruyante et animée ou dans un cadre plus intime.
Classification des drogues selon leurs effets
Le terme ‘’drogue’’ désigne l’ensemble des substances, qu’elles soient d’origine naturelle ou synthétique, capables d’altérer l’état de conscience et/ou l’activité mentale. Consommées pour leurs effets spécifiques ou pour les sensations de bien-être immédiat qu’elles procurent, ces substances présentent toutes un risque de dépendance, qu’elle soit psychologique ou physique.
On les regroupe en trois grandes catégories, selon leur impact sur le système nerveux central, soulignant ainsi la diversité des drogues plutôt que l’existence d’une seule et unique substance.
1. Les dépresseurs : Ils induisent une sensation de relaxation, de bien-être et peuvent entraîner une perte d’inhibitionEn général, ces drogues agissent sur le système nerveux central en engourdissant le cerveau et en ralentissant le fonctionnement du corps. Certaines d’entre elles peuvent également déformer les perceptions.
On retrouve :
- certains solvants et certaines colles (comme l’éther ou l’acétone) ;
- le GHB – GBL (aussi appelé drogue du viol) ;
- les benzodiazépines (comme le Valium®, le Xanax®, le Temesta®, etc.)
- l’héroïne (aussi appelée horse, rabla, blanche…), ainsi que les autres opiacés comme la morphine ou la codéine.
2. Les stimulants : Ils procurent une excitation temporaire, masquent la fatigue et donnent une illusion de confiance et de contrôle, suivie d’un état d’épuisement et de dépression. De manière générale, ces drogues causent de l’excitation et de l’agitation.
On retrouve :
- la cocaïne et ses dérivés comme le crack ;
- le poppers ou nitrite d’amyle ;
- les amphétamines ou speed ;
- les méthamphétamines, aussi appelées Ice ou Crystal.
- ecstasy, GHB
3. Les hallucinogènes ou perturbateurs: Ils altèrent la perception de la réalité, modifiant le temps, l’espace et les sensations, parfois jusqu’à la confusion totale des sens.
Généralement, ces drogues créent une difficulté à se situer dans l’espace ou dans le temps. Le fonctionnement des sens comme la vue et le toucher sont modifiés.
On retrouve :
- le cannabis sous toutes ses formes : herbe (weed, beuh…), résine (haschich, hasch, shit…), etc.
- les champignons hallucinogènes ;
- le LSD et les acides, aussi appelés trips ou buvards ;
- la kétamine ;
- la MDMA (l’ecstasy) ;
- le PCP ou poudre d’ange, et la mescaline ;
- colles et solvants ;
Certaines substances, comme le cannabis, peuvent appartenir à plusieurs catégories selon la dose consommée et le contexte d’utilisation.
Le potentiel de nuisance des drogues
Le potentiel de nuisance d’une drogue ne dépend pas uniquement de sa nature, mais aussi de son impact sur le consommateur et son entourage. Ses effets et dangers varient selon la substance, la sensibilité de l’usager et son état physique et psychique.
Chaque drogue présente trois types de risques :
- Le potentiel intoxicant (atteintes physiques et psychiques, overdose possible): Certaines drogues endommagent les organes et peuvent provoquer des intoxications graves, allant parfois jusqu’à une issue fatale en cas de surdose. Outre l’impact physique, elles peuvent aussi altérer durablement l’état psychique.
- Le potentiel agressogène(violence, impulsivité, accidents) :Ce risque est surtout associé aux stimulants (cocaïne, amphétamines), aux produits dopants et à l’alcool. En supprimant les inhibitions et en donnant une illusion de toute-puissance, ces substances augmentent les comportements violents (agressions, violences conjugales) et la prise de risques inconsidérée (accidents de la route, incidents professionnels ou domestiques).
- Le potentiel addictif (dépendance physique et/ou psychique):La dépendance varie selon la drogue, son mode de consommation et l’état psychique de l’usager. Certaines substances entraînent une addiction rapide (tabac, crack, héroïne), tandis que d’autres, comme le cannabis ou la cocaïne, installent leur emprise plus progressivement.
La dépendance peut être physique (besoin physiologique de la substance) et/ou psychique (envie irrépressible de consommer pour retrouver ses effets). Les hallucinogènes, quant à eux, n’induisent pas de dépendance classique, car leurs effets sont trop perturbants pour être recherchés en continu. Tableau du potentiel addictif des principales drogues
Substance | Dépendance physique | Dépendance psychique |
Alcool | *** | *** |
Tabac | *** | *** |
Cannabis | * | ** |
Cocaïne | * | *** |
Héroïne | *** | *** |
Produits dopants | * à *** | * à *** |
Ecstasy | ??? | ** |
Hallucinogènes | ??? | ??? |
Légende : Faible (*), Moyen (**), Fort (***), Peu étudié (???)
Dangers et risques liés aux drogues
Les dangers des drogues varient selon leur potentiel de nuisance et peuvent affecter différents aspects de la vie du consommateur. Ils dépendent non seulement de la substance elle-même, mais aussi de la sensibilité individuelle et de l’état physique et psychique de l’usager. On distingue plusieurs types de risques :
1. Risque somatique (physique) : atteintes aux organes, maladies, overdose.
Les drogues peuvent altérer gravement la santé physique, endommageant divers organes et entraînant des pathologies sévères.
Substance | Poumons | Foie | Cœur | Cerveau | Système digestif |
Alcool | *** | *** | *** | *** | *** |
Tabac | *** | *** | *** | *** | *** |
Cannabis | *** | – | – | ** | – |
Cocaïne | *** | – | *** | ** | – |
Héroïne | – | – | * | * | *** |
Ecstasy | – | – | – | *** | – |
Hallucinogènes | – | – | – | – | ??? |
Légende : Faible (*), Moyen (**), Fort (***), Peu étudié (???)
2.Risque psychique : troubles de l’humeur, anxiété, psychoses, dépendance.
Les substances psychoactives peuvent provoquer des troubles psychologiques temporaires (anxiété, hallucinations, crises de panique) ou durables (dépression chronique, psychoses, schizophrénie).
– Risque immédiat : modification de l’humeur, perte de contrôle, paranoïa, troubles du comportement.
– Risque durable : si les consommations sont répétées, elles peuvent conduire à des troubles psychiatriques sévères (dépression chronique, psychoses).
Les drogues les plus à risque incluent :
– Les hallucinogènes (LSD, champignons) qui provoquent des altérations profondes de la perception.
– La cocaïne et les amphétamines qui entraînent paranoïa et crises d’agressivité.
– Le cannabis, dont une consommation excessive peut favoriser des épisodes anxieux ou psychotiques.
Si ces effets sont souvent associés aux drogues dures comme la cocaïne, l’héroïne ou le LSD, des substances plus courantes, telles que le cannabis ou la MDMA, peuvent aussi entraîner ces troubles. De nombreuses études révèlent que 70 à 90 % des toxicomanes en traitement souffrent également de troubles psychologiques. Bien que la relation de cause à effet soit complexe, la toxicomanie favorise l’apparition ou l’aggravation de ces pathologies.
3.Risque maternel et fœtal : effets toxiques sur le fœtus, malformations, syndrome d’alcoolisation fœtale.
Les drogues passent dans le placenta et affectent directement le fœtus, entraînant de graves complications :
– Alcool : Syndrome d’Alcoolisation Fœtale (SAF), retard mental, malformations.
– Cocaïne, amphétamines : risques de fausses couches, malformations congénitales.
– Héroïne, opiacés : le fœtus développe une dépendance in utero, nécessitant un sevrage douloureux à la naissance.
Une faible dose pour la mère peut être toxique pour le fœtus, dont l’organisme est plus fragile.
4. Risque social : échec scolaire et professionnel, isolement, violences, criminalité.
La consommation de drogues affecte la vie sociale et professionnelle, entraînant des conséquences souvent irréversibles.
– Risque ponctuel
- Accidents de la route ou du travail dus aux effets de la drogue.
- Violences conjugales et familiales.
- Altercations et comportements à risque.
– Risque durable
- Échec scolaire et professionnel : démotivation, difficultés cognitives.
- Exclusion sociale : isolement, perte de repères familiaux et professionnels.
- Délinquance : vol, trafic, agressions pour financer la consommation.
- Mise à la rue : la dépendance entraîne souvent une marginalisation extrême.
Bien que les drogues procurent un plaisir temporaire, leurs conséquences sont dévastatrices sur la santé physique et mentale, ainsi que sur la vie sociale. Elles peuvent mener à la dépendance et à des années de souffrance, tant pour le consommateur que pour son entourage.
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