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Suspension en Algérie du médicament PROGESTERONE PHARLON 500 mg/2 ml de Bayer

Edité par : Chabane BOUARISSA | Journaliste
23 mai 2025

L’Agence nationale des produits pharmaceutiques (ANPP) a annoncé, dans une note officielle, la suspension de l’enregistrement du produit PROGESTERONE PHARLON à la concentration de 500 mg/2 ml, fabriqué par le laboratoire Bayer. Cette décision s’accompagne d’un retrait immédiat de toutes les unités déjà commercialisées sur le territoire national.

Selon la note rendue publique par l’ANPP, cette mesure a été adoptée à l’issue d’une réunion du Comité d’enregistrement des produits pharmaceutiques. Ce dernier a validé la décision suite à l’avis favorable du Comité des experts cliniques. Ces deux instances ont estimé nécessaire de suspendre l’autorisation de mise sur le marché (AMM) du médicament en question.

Le produit en question, PROGESTERONE PHARLON 500 mg/2 ml, est une spécialité pharmaceutique contenant de la progestérone, une hormone stéroïdienne essentielle à la régulation du cycle menstruel et au maintien de la grossesse. Ce médicament est administré par voie intramusculaire (IM), c’est-à-dire injecté directement dans le muscle, une méthode permettant une absorption progressive et efficace de la substance active dans l’organisme.

Ce traitement est largement utilisé en gynécologie et en obstétrique, notamment dans les situations où l’organisme de la patiente ne produit pas suffisamment de progestérone de manière naturelle. Il est fréquemment prescrit :

  • En cas de troubles du cycle menstruel (aménorrhée, cycles irréguliers),
  •  Dans le cadre de protocoles de stimulation de l’ovulation,
  •  Pour prévenir les fausses couches à répétition,
  •  En soutien à la phase lutéale lors de traitements de procréation médicalement assistée (PMA),
  •  Ou encore en complément hormonal dans certaines pathologies liées à un déséquilibre endocrinien.

La progestérone injectable est également utilisée dans certains traitements hormonaux substitutifs (THS) chez la femme ménopausée, bien que cette forme concentrée soit surtout réservée à des indications précises et sous contrôle médical strict.

Son administration intramusculaire permet d’atteindre rapidement des concentrations hormonales adéquates, indispensables à la régulation de l’endomètre (muqueuse utérine) et à la création d’un environnement hormonal favorable à la nidation et au maintien d’une grossesse.

Toutefois, ce type de traitement nécessite une surveillance étroite, en raison des effets secondaires potentiels (douleurs au site d’injection, troubles vasculaires, réactions allergiques, etc.) et des contre-indications médicales possibles (antécédents thromboemboliques, pathologies hépatiques sévères, cancers hormonodépendants).

C’est pourquoi toute suspension de mise sur le marché d’un médicament de cette nature, surtout à cette concentration élevée (500 mg/2 ml), soulève des enjeux à la fois de santé publique et de gestion thérapeutique, en particulier pour les femmes en cours de traitement.

Le retrait d’un médicament du marché, comme dans le cas de PROGESTERONE PHARLON 500 mg/2 ml, ne se fait jamais à la légère. Il s’agit d’une décision réglementaire majeure, prise à la suite d’analyses approfondies menées par les autorités sanitaires, en l’occurrence ici, l’Agence nationale des produits pharmaceutiques (ANPP).

Plusieurs motifs peuvent justifier une telle mesure :

L’une des raisons les plus fréquentes de suspension ou de retrait est liée à la non-conformité du produit aux normes pharmaceutiques exigées. Cela peut concerner :

  • Une instabilité de la formulation (variation de la concentration réelle par rapport à celle indiquée),
  • Des problèmes de stérilité, essentiels pour les injectables,
  • La présence d’impuretés ou de contaminants microbiens ou chimiques,
  • Une défaillance dans les conditions de fabrication ou dans le conditionnement.

Pour un médicament injectable destiné à un usage intramusculaire, la stérilité est une exigence absolue : toute contamination pourrait entraîner des infections graves, voire des réactions systémiques.

Le médicament peut également être suspendu si de nouveaux effets secondaires graves sont détectés lors de son utilisation en conditions réelles. Par exemple :

  • Des réactions allergiques sévères (choc anaphylactique),
  • Des accidents thromboemboliques liés à un excès de progestérone,
  • Des complications neurologiques ou hépatiques inattendues,
  • Des douleurs persistantes ou abcès au site d’injection.

Dans certains cas, les risques nouvellement identifiés peuvent dépasser les bénéfices thérapeutiques attendus, surtout s’il existe des alternatives plus sûres.

Un retrait peut également intervenir lorsque les données cliniques fournies lors de l’enregistrement du produit sont jugées insuffisantes, obsolètes ou incomplètes, notamment après une réévaluation par le comité des experts cliniques. Cela peut concerner :

  • L’absence de preuves suffisantes d’efficacité clinique,
  • Des données inexactes ou contradictoires sur la tolérance du médicament,
  • Des modifications non communiquées dans la méthode de fabrication.

Dans le cas du PROGESTERONE PHARLON, la décision a été prise après réunion du comité d’enregistrement des produits pharmaceutiques et approbation des experts cliniques, ce qui laisse supposer un problème documenté et validé scientifiquement.

Si le fabricant ne respecte pas ses obligations réglementaires, telles que les bonnes pratiques de fabrication (BPF), ou s’il est impliqué dans des irrégularités administratives, les autorités peuvent décider de suspendre l’enregistrement ou de retirer le produit du marché par mesure de précaution.

Dans certains cas, le laboratoire titulaire (ici BAYER) peut lui-même décider de retirer temporairement ou définitivement un produit, pour des raisons commerciales, stratégiques, ou à la suite de la mise en place d’une nouvelle formulation.

Cependant, lorsque le retrait est imposé par l’autorité de santé et qu’il s’accompagne du retrait de toutes les séries circulant sur le marché, cela témoigne généralement d’un problème de sécurité ou de qualité avéré.

Outre la suspension de son enregistrement, la décision de l’Agence prévoit également le retrait immédiat de tous les lots actuellement en circulation sur le marché algérien. Les établissements pharmaceutiques concernés sont ainsi tenus de stopper la distribution et de procéder à la récupération de ce produit dans les plus brefs délais.

Bien que les raisons précises ayant motivé cette décision n’aient pas été détaillées dans le communiqué, l’ANPP agit dans le cadre de ses prérogatives de protection de la santé publique. De telles mesures sont souvent prises en cas de doute sur la qualité, l’efficacité ou la sécurité d’un médicament, ou à la suite de signalements d’effets indésirables graves.

Les professionnels de santé sont appelés à faire preuve de vigilance et à cesser immédiatement toute utilisation du produit concerné. Les patients ayant reçu ce traitement sont invités, en cas de doute ou de symptômes inhabituels, à consulter leur médecin traitant. L’Agence rappelle qu’elle reste mobilisée pour garantir la sécurité des traitements disponibles en Algérie.

Cette décision illustre une fois de plus l’importance du suivi rigoureux des médicaments mis sur le marché, et le rôle central joué par les autorités de régulation dans la préservation de la santé publique.

Mots clés : médicament ; retrait ; santé ; femme ; ANPP ;