Une stratégie nationale pour un secteur pharmaceutique plus compétitif et tourné vers l’international
En visite de travail dans la wilaya de Sidi Bel-Abbès, le ministre de l’Industrie pharmaceutique, Wassim Kouidri, a présenté les grandes orientations du gouvernement visant à renforcer la souveraineté pharmaceutique de l’Algérie, en insistant sur deux leviers clés : l’innovation technologique et l’ouverture à l’exportation.
Innover pour mieux produire : vers une industrie à forte valeur ajoutée
Lors d’une conférence de presse tenue en marge de sa tournée, le ministre a appelé à une reconfiguration du modèle de production national, reposant sur la recherche scientifique, le développement pharmaceutique de pointe et l’innovation industrielle. Il a souligné la nécessité de produire des médicaments à haute valeur thérapeutique, capables de répondre aux enjeux sanitaires contemporains — maladies chroniques, nouvelles pathologies, vieillissement de la population — tout en renforçant la compétitivité du secteur.
« L’innovation ne doit pas être un luxe mais un axe central. Elle conditionne notre capacité à proposer des traitements modernes, sûrs et accessibles, à la fois pour notre population et pour les marchés extérieurs », a-t-il affirmé.
Exporter pour rayonner : priorité à l’Afrique et au monde arabe
M. Kouidri a rappelé que l’Algérie fabrique actuellement 80 % des médicaments consommés sur son sol, et représente 25 % de la production pharmaceutique du continent africain. Un acquis important, mais qui selon lui, doit désormais servir de tremplin vers les marchés internationaux, en priorité africains et arabes.
« La souveraineté pharmaceutique ne se résume pas à l’autosuffisance. Elle se construit aussi par une présence sur les marchés mondiaux, avec des produits conformes aux normes internationales », a-t-il précisé.
Le ministère accompagne déjà plusieurs start-up innovantes et laboratoires publics et privés désireux de se positionner à l’export. L’objectif : faire du médicament algérien un label de qualité reconnu au-delà des frontières.
Un tissu industriel en pleine expansion

Durant sa visite, le ministre a inspecté plusieurs infrastructures stratégiques :
- Linde Gas Algérie, spécialisée dans la production d’oxygène médical, où il a salué l’autosuffisance nationale atteinte dans ce domaine vital, tout en appelant à maintenir les standards de qualité et à développer de nouveaux dérivés thérapeutiques.
- Tabet Pharm, une entreprise privée produisant huit types de formes sèches, avec une capacité de 20 millions de boîtes par an. Le ministre y a encouragé la diversification des gammes, notamment vers des médicaments innovants encore absents du marché local.
Vers une production locale des matières premières
Le ministre a également annoncé la création imminente d’une unité de production de matières premières pharmaceutiques à Sidi Bel-Abbès. Un projet stratégique qui vise à :
- Réduire la dépendance aux importations, souvent coûteuses et soumises à des fluctuations géopolitiques ou logistiques.
- Renforcer les chaînes de valeur locales, de la molécule brute jusqu’au produit fini.
- Favoriser l’exportation de produits 100 % algériens, de la formulation à l’emballage.
Il a appelé les investisseurs publics et privés à s’impliquer dans ce segment encore peu exploité, mais essentiel pour la sécurité sanitaire nationale.
Enjeux réglementaires : simplifier pour accélérer
Autre levier stratégique évoqué : la simplification des démarches réglementaires. Le ministre a confirmé que les procédures pour obtenir le certificat de maturité niveau 3 délivré par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) — condition sine qua non pour exporter vers de nombreux marchés — seront finalisées d’ici octobre 2025.
« Ce certificat constitue un passeport vers l’exportation. Il garantit la conformité de nos médicaments aux standards internationaux en matière de qualité, d’efficacité et de sécurité », a-t-il expliqué.
Une industrie pharmaceutique au cœur de la souveraineté nationale
Au-delà des chiffres, le ministre a tenu à rappeler que le médicament est un enjeu de santé publique mais aussi un outil de puissance économique et diplomatique. En misant sur l’innovation, l’indépendance industrielle et l’ouverture internationale, l’Algérie s’inscrit dans une dynamique durable et ambitieuse, capable de répondre à la fois aux besoins de sa population et aux exigences d’un marché mondial en pleine mutation.
Mots clés : médicaments ; Koudri ; industrie pharmaceutique ; Algérie ;
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