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Santé : Création d’une commission pour réformer les statuts des fonctionnaires.

Edité par : Chabane BOUARISSA | Journaliste
29 janvier 2025

Le ministre de la Santé, M. Abdelhak Saihi, a annoncé la création d’une commission chargée d’examiner et de corriger les imperfections des statuts des fonctionnaires du secteur de la santé. Cette initiative a été dévoilée lors d’une réunion tenue mardi 28 janvier 2025, avec les membres de la Fédération nationale de la santé, et a été confirmée dans un communiqué officiel du ministère.

Cette réunion s’inscrit dans une série de consultations régulières destinées à renforcer le dialogue et la concertation entre le ministère de la Santé et les partenaires sociaux. Les discussions ont principalement abordé les axes fondamentaux de l’action syndicale et les propositions visant à améliorer les conditions de travail des personnels du secteur. Il a également été question de faciliter l’exercice des syndicats afin qu’ils puissent répondre plus efficacement aux préoccupations des agents de santé.

Au cours de cette rencontre, plusieurs carences dans les statuts ont été soulevées, en particulier concernant le statut particulier des fonctionnaires des corps communs. Ces insuffisances ont été identifiées comme des freins à une gestion plus efficace des ressources humaines dans le secteur. En réponse à ces préoccupations, M. Saihi a annoncé la mise en place d’une ‘’commission ad hoc’’ au sein du ministère, chargée d’examiner ces anomalies et de proposer des corrections dans les plus brefs délais.

Le ministre a précisé que cette commission se concentrera sur l’analyse des imperfections des statuts actuels et cherchera des solutions concrètes pour rectifier les dysfonctionnements identifiés. Les avis et propositions des différentes organisations syndicales seront collectés et intégrés dans un document de travail qui servira de base pour la révision des statuts.

Le ministre a également annoncé que les rencontres avec les partenaires sociaux se poursuivront durant la semaine en cours et la semaine suivante. Ces discussions continueront de porter sur les préoccupations du personnel de santé et permettront d’avancer dans la mise en œuvre des réformes nécessaires pour améliorer les conditions de travail et de gestion dans le secteur.

Ainsi, cette initiative marque un pas important vers une réforme en profondeur des statuts des fonctionnaires du secteur de la santé, avec pour objectif d’optimiser la gestion des ressources humaines et d’améliorer la qualité des services de santé offerts aux citoyens.

La réforme récemment introduite vise à réorganiser et valoriser les professions médicales et paramédicales, en redéfinissant les carrières et en introduisant de nouvelles responsabilités pour répondre aux enjeux actuels du système de santé. Mais cette réforme suffira-t-elle à répondre aux attentes des professionnels et aux défis structurels d’un secteur sous pression ?

Le nouveau statut des médecins généralistes en santé publique introduit une hiérarchie en quatre grades : médecin généraliste, médecin généraliste principal, médecin généraliste en chef et médecin généraliste hors classe. Chaque grade est associé à des responsabilités spécifiques et à des critères d’avancement. Cette structuration vise à mieux organiser les carrières et à favoriser une progression selon les performances et l’expérience.

Les grades supérieurs, comme ceux de médecin en chef ou hors classe, permettent une progression accélérée, en récompensant l’expérience accumulée et les résultats obtenus. Une période transitoire de cinq ans est prévue pour intégrer les praticiens en tenant compte de leur ancienneté, ce qui permet de limiter les disparités entre les anciens et nouveaux médecins.

La progression dans la hiérarchie se fait selon trois rythmes : minimal, moyen et maximal. Cette flexibilité permet d’adapter l’évolution de chaque praticien en fonction de ses résultats individuels et des besoins spécifiques du système de santé. Un poste de « médecin référent » est également introduit, afin de coordonner les soins pour les pathologies chroniques. Ce rôle est essentiel dans un contexte de vieillissement de la population et de prévalence croissante des maladies chroniques.

Les praticiens spécialistes bénéficient d’une structuration semblable en quatre grades : spécialiste assistant, spécialiste principal, spécialiste en chef et spécialiste hors classe. Un grade exceptionnel, intitulé « praticien médical spécialiste hors classe émérite », a été créé pour récompenser les contributions scientifiques et pédagogiques exceptionnelles. Ce titre, attribué par une commission nationale, a pour objectif de reconnaître l’excellence dans le domaine médical.

Le personnel paramédical, longtemps en quête de reconnaissance, voit également ses carrières redéfinies. Les aides-soignants et assistants dentaires peuvent désormais accéder à des grades supérieurs après cinq à dix ans de service, selon leur ancienneté ou la réussite à des examens. Des fonctions de cadre paramédical ou de coordinateur en chef sont également prévues, bien que l’accès à ces postes soit limité et soumis à des critères exigeants.

Le statut prévoit également la possibilité pour ces professionnels d’être détachés dans d’autres administrations ou établissements similaires, afin d’optimiser l’utilisation des compétences paramédicales à l’échelle nationale.

Le nouveau statut introduit également une révision de la classification des corps et grades, accompagnée de bonifications indiciaires pour les postes supérieurs. Par exemple, un médecin généraliste (catégorie 16) dispose d’un indice minimal de 913, tandis qu’un médecin généraliste principal (subdivision 1) bénéficie d’un indice de 1130. Les indices augmentent à mesure que l’on progresse dans les grades, atteignant 1255 pour un médecin généraliste hors classe (subdivision 3).

Les praticiens spécialistes bénéficient également de cette structure de rémunération progressive, avec un indice de 1190 pour un spécialiste assistant, et de 1480 pour un praticien spécialiste hors classe. Une structure similaire s’applique aux pharmaciens généralistes et chirurgiens-dentistes, bien que leurs indices soient inférieurs à ceux des médecins pour des grades équivalents.

Cette réforme marque un tournant important dans la gestion des carrières des professionnels de santé, avec l’introduction d’une hiérarchie plus claire et de mécanismes de reconnaissance des compétences. Toutefois, il reste à voir si cette structuration et ces ajustements seront suffisants pour répondre aux défis actuels du système de santé, notamment en matière de gestion des ressources humaines, de motivation du personnel et de modernisation du secteur.

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