Une nouvelle étude scientifique publiée dans la revue PNAS (Réf. 1) parue le 24 avril 2023, met en évidence le lien entre la consommation régulière d’aliments frits et un risque accru de dépression et d’anxiété.
Les chercheurs ont incriminé une substance chimique nommée : Arylamide. Substances produite lors de la friture qui provoque une neuro-inflammation.
Lien cause à effet assez fort
Dans cette étude, les chercheurs ont analysé les données de 140 728 personnes sur 11,3 ans. L’équipe a entrepris de comparer les niveaux d’anxiété et de dépression des participants aux comportements alimentaires qu’ils ont signalés, comme la fréquence à laquelle ils mangeaient des aliments frits.
Les personnes qui ont déclaré manger fréquemment des aliments frits étaient plus susceptibles d’être diagnostiquées avec un trouble anxieux ou dépressif, particulièrement, de pomme de terre frites.
L’acrylamide, contaminant nocif
Pour étudier la causalité de cette association, l’équipe a isolé l’acrylamide, qu’ils décrivent comme un contaminant produit lors de la transformation des aliments frits.
Lorsque l’acrylamide a été testée sur le poisson zèbre, un modèle animal d’expérimentation avec de nombreux avantages en matière de recherche, la substance a réduit sa sociabilité et sa capacité d’exploration. Cependant, la réduction des deux comportements Chez les poissons, était corrélée aux comportements anxieux et dépressif chez l’homme.
In vitro, l’équipe a également observé une diminution de l’expression du gène tjp2a, impliqué dans la perméabilité de la barrière hémato-encéphalique qui protège le cerveau. À l’issue, l’acrylamide peut ainsi entraîner une neuro-inflammation et une perturbation du métabolisme des lipides cérébraux, augmentant ainsi le risque de dépression et de troubles anxieux.
Les limites de ces travaux
Compte tenu de ces résultats, il est prématuré pour les auteurs de l’étude d’appeler les gens à manger moins de frites, mais compte tenu des limites de l’étude, d’autres avis des chercheurs sont plus prudentes et méfiantes.
A l’exemple, l’acrylamide peut aussi provenir de la consommation du café ou du pain grillé. Cela dit, il n’est pas exclu que d’autres mécanismes soient en jeu, notamment la perturbation du macrobiote par la malbouffe, et notre flore intestinale est connue pour jouer un rôle dans notre humeur. D’autant plus que le poisson zèbre, qui est également pertinent dans d’autres études, restera à jamais loin des comportements t des aspects de l’homme.
Références :
- Anli Wang et al, High fried food consumption impacts anxiety and depression due to lipid metabolism disturbance and neuroinflammation, Proceedings of the National Academy of Sciences (2023).
https://www.pnas.org/doi/10.1073/pnas.2221097120
Y.A