Face à la prolifération de contenus jugés indignes sur les réseaux sociaux, le Conseil National de Déontologie de la Médecine Dentaire (CNDMD) annonce des mesures fermes à l’encontre des praticiens contrevenants. Un ultimatum de 15 jours est fixé, sous peine de sanctions lourdes allant jusqu’à l’interdiction d’exercer.
Une dérive inquiétante sur les réseaux sociaux
Le Conseil National de Déontologie de la Médecine Dentaire tire la sonnette d’alarme. Dans un communiqué daté du 25 mai 2025, il dénonce la multiplication de vidéos jugées “vulgaires” publiées par certains chirurgiens-dentistes sur les réseaux sociaux, en particulier sur TikTok. Selon le Conseil, ces contenus détournent l’usage des cabinets médicaux, transformés en “studios de tournage”, et exposent des patients sans leur consentement, en violation flagrante du secret professionnel.
Des actes contraires à l’éthique médicale
Ces comportements, en totale contradiction avec les règles de déontologie, sont strictement encadrés par plusieurs textes réglementaires :
- les articles 1 et 2 du Code de déontologie professionnelle,
- les articles 339 et 340 de la Loi sur la santé de 2018,
- ainsi que l’article 171 du décret exécutif n°92-276, qui confère aux conseils professionnels la mission de veiller à leur application.
Le Conseil fustige l’attitude de certains professionnels qui privilégient la notoriété numérique à l’éthique, allant jusqu’à jouer des scènes “professionnelles” en pleine rue ou dans leurs cabinets, au mépris de la sacralité de leur métier.
L’échec des rappels à l’ordre et un tournant disciplinaire
Malgré des tentatives antérieures de rappel à l’ordre, la situation n’a cessé de se détériorer. Le Conseil constate que les sanctions disciplinaires jusque-là appliquées sont restées sans effet. Il annonce donc un durcissement de sa position.
Un ultimatum de 15 jours pour se conformer
Un délai de 15 jours est accordé à tous les praticiens incriminés pour supprimer les contenus jugés contraires à l’éthique médicale. Cette injonction s’appuie notamment sur les articles 19, 20, 23 et 24 du Code de déontologie. Passé ce délai, les sanctions tomberont.
Vers des poursuites judiciaires et des fermetures de cabinets
À l’issue de l’ultimatum, le Conseil, agissant en tant que partie civile, prévoit de saisir directement le procureur de la République, conformément à l’article 210 du Code de déontologie et aux articles 347 à 351 de la Loi sur la santé. Cette procédure se fera sans avertissement préalable.
Par ailleurs, en vertu de l’article 217, le Conseil proposera aux autorités administratives compétentes la fermeture pure et simple des cabinets médicaux fautifs, pour usage dévoyé des lieux de soins tels que définis dans les arrêtés d’ouverture. L’interdiction d’exercer est également envisagée pour les cas les plus graves.
Un rappel à la responsabilité individuelle
Dans sa conclusion, Dr Mohamed Redha Dib, président du Conseil, appelle chaque chirurgien-dentiste à faire preuve de responsabilité et de respect envers les valeurs fondamentales de leur profession. « Chaque praticien devra répondre de ses actes », prévient-il.
Par cette décision, le Conseil national entend réaffirmer le caractère noble de la médecine dentaire et défendre l’intégrité de la relation soignant-patient, aujourd’hui fragilisée par des dérives médiatiques jugées inacceptables.
Mots clés : dentiste ; ordre ; conseil ; médecin ; éthique ; dentaire ; notoriété ;