Le professeur Djamel Eddine Nibouche, chef de service de cardiologie à l’hôpital Nefissa-Hamoud d’Alger (ex-Parnet), appelle à préserver le caractère social de la médecine en Algérie. En effet, c’est lors de son passage à la Chaine 3 de la Radio nationale, que le Pr Nibouche a posé les bases d’une alternative salutaire aux problèmes que subit la santé en Algérie.
Parmi ces préconisations, il a recommandé que le privé investisse dans les soins de haut niveau, une catégorie de soins spéciaux dont l’Algérie en est fortement dépourvue. D’ailleurs, cette catégorie est généralement prise en charge à l’étranger, au niveau de l’Europe, la Turquie et la Tunisie, pour ne citer que ces régions.
« Le privé occupe actuellement une place très importante, mais il reste englué dans une situation quasi-embryonnaire, presque anarchique. », a-t-il déclaré, ajoutant : « il faudrait qu’il soit bien institutionnalisé pour qu’il soit efficace.». Ceci dit, il tient à ajouter que « l’Algérien doit accéder à tous les soins de haut niveau.»
Dans ce cadre, Pr Nibouche a salué l’idée du projet d’un hôpital de haut niveau répondant aux normes internationales, fruit d’un partenariat entre l’Algérie et le Qatar, dont les discussions seront abouties, selon toute vraisemblance, lors de la visite de la délégation des hommes d’affaires qataris, prévues à Alger, en mai 2022.
Pr Nibouche, dira, en ce sens, que « la gestion de cet hôpital doit être dévolue à des compétences algériennes et étrangères. »
Par ailleurs, il soulignera, toutefois, que l’activité des soins de haut niveau doit être soutenue par une bonne assise juridique afin « d’éviter tout préjudice à notre système de santé.». Se faisant plus précis, il indiquera que l’Algérie est « un pays émergent qui a ses spécificités épidémiologiques, et des contraintes de gestion aussi spécifiques. »
S’agissant de l’activité réglementaire du privé en Algérie, Pr Nibouche appelle à « dépoussiérer les textes de loi, notamment la loi 2018, qui n’est pas suffisamment précise.», poursuivant, « ce qui permettra de lever beaucoup d’obstacles entravant le bon fonctionnement du privé. »
Quant au financement du secteur privé, il dira, interrogatif, « Qui doit financer ces soins ? Le citoyen ou l’assurance ? ». Et d’y répondre : «Nous devons procéder à la modernisation du secteur des assurances afin que l’Algérien ait accès à tous les soins, notamment ceux de haut niveau.»
Des caisses d’assurance supplémentaires
Dans ce sillage, il propose la mise en place de Caisses de sécurité, complémentaires à la Caisse nationale des assurances sociales des travailleurs salariés (Cnas). Il a, en concluant, précisé : «Si vous avez, par exemple, une prise en charge à hauteur de 80% par la Cnas, les 20% restants seront couverts par les mutuelles. En Algérie, cette mesure n’est appliquée que pour quelques catégories professionnelles.»