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Pr Samia Zekri à «ma Santé ma Vie» : “Le diabète est en constante augmentation”

Edité par : Ourida Ait Ali | journaliste
17 novembre 2022

A l’instar d’autres pays dans le monde, en Algérie, le ministère de la Santé de la Population et de la Réforme hospitalière, avec la participation de  Novonordisk / Algérie, a célébré la Journée mondiale du diabète, le 14 novembre 2022, à la salle Ibn Zeydoun de l’Office Riadh El Feth.  

La thématique retenue pour cette édition est “L’éducation sanitaire protège notre avenir”. Dans leurs interventions, différents experts ont qualifié cette pathologie de «pandémie mondiale» contre laquelle ils insistent à lutter à travers la prévention primaire en tant qu’attitude à observer face aux    facteurs de risque y afférents et la prévention secondaire qui est un suivi rigoureux du traitement avec comme corollaire l’éducation thérapeutique.

A cet effet, Mme Samia Zekri, professeur en médecine interne à l’EPH Djilali-Belkhenchir  (Bitraria/Alger), a présenté justement une communication intitulée «L’éducation thérapeutique» et a bien voulu répondre à nos questions.  

Prévalence du diabète

D’emblée, la praticienne fera savoir que l’Algérie est un pays à forte prévalence de diabète du type 2, maladie appelée «tueur silencieux» et en progression exponentielle.  

Elle précisera que selon l’enquête Stepwise OMS, très pointue du reste, effectuée sur un échantillon représentatif au cours de l’année 2016, il s’est avéré que 14,4% de la population algérienne est atteinte de diabète, c’est-à-dire quelque 4 millions d’individus, à l’époque, et lorsque le ministère de la santé vient d’annoncer 2 800 000 de personnes atteintes, dira-t-elle, le nombre de malades dans l’ignorance de leur maladie n’est pas pris en compte.  

Au demeurant, la spécialiste ajoutera que le diabète peut être évité quand bien même il y aurait des antécédents familiaux, par un régime alimentaire et une hygiène de vie rationnelle. 

A contrario, des personnes sans antécédents familiaux feront tout de même un diabète, du fait d’un mauvais régime alimentaire, fera savoir la professeure, en lien avec une évolution négative de la qualité de vie, de nos jours, due à une certaine modernité, dit-on.

Que  faire pour freiner ce fléau ?

Seule, dira notre interlocutrice, une bonne hygiène de vie, dès le jeune âge, peut contrer la survenue du diabète ainsi que toutes les comorbidités qui s’en suivent et dont la prise en charge est très onéreuse. De cela même, les pays riches tirent la sonnette d’alarme du fait des difficultés rencontrées pour répondre aux besoins des patients.

Qu’en est-il des comorbidités engendrées par le diabète ?

Le diabète engendre beaucoup de complications, dont la cécité, et il est la première cause de mortalité due à des problèmes cardio-vasculaires. Il entraîne également une insuffisance rénale chronique qui implique la dialyse, vu que la transplantation d’organes est rare dans notre pays.

En outre, il est à signaler qu’a travers le monde, toutes les 30 secondes une amputation du pied est constatée.  

L’éducation thérapeutique incontournable

Tout d’abord, de par mes 44 ans d’expérience dans le domaine, fera savoir le Pr Samia Zekri, je dirai que les conditions de prise en charge des patients ont évolué dans le bon sens, néanmoins j’insiste sur l’éducation thérapeutique qui ne doit pas être considérée comme «la dernière roue de la charrette», c’est-à-dire, et ceci est important, qu’il y a lieu, dès l’annonce du diagnostic, de faire en sorte que le patient accepte sa maladie et qu’il soit strict dans la prise de son traitement, au quotidien, qu’il respecte ses rendez-vous médicaux et, enfin, qu’il adopte une bonne hygiène de vie.

Note d’espoir

Enfin, Pr Samia Zekri conclura sur une note d’espoir et dira que l’espérance de vie d’un patient atteint de diabète peut être comme celle de tout autre personne saine, à condition que le patient observe une bonne hygiène de vie.  

Par ailleurs, rappelons qu’une campagne de sensibilisation a été menée, à travers la mobilisation de cliniques mobiles au profit des citoyens, leur permettant de bénéficier de différents soins médicaux, comme les tests oculaires, cardiovasculaires et les analyses médicales… et ce, durant la période allant du 14 au 15 novembre 2022 au niveau de la Place des Martyrs et du 14 au 19 du même mois à la promenade des Sablettes.

O.A.A