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Parkinson : un symptôme discret avant 65 ans peut en révéler les premiers signes

Edité par : Chabane BOUARISSA | Journaliste
12 avril 2025

Une maladie qui commence bien avant les premiers tremblements

À l’occasion de cette journée mondiale de lutte contre Parkinson, le 11 avril, ‘’Ma Santé, Ma Vie’’ alerte sur l’explosion du nombre de cas, et regrette l’absence de stratégie mondiale sur le sujet. En 2024, près de 12 millions de personnes vivaient avec la maladie de Parkinson à l’échelle mondiale. Un chiffre qui était initialement prévu pour 2040, soulignent les experts lors d’une conférence de presse. Et la tendance ne faiblit pas : d’ici 2050, ce nombre pourrait atteindre 25,2 millions, soit une hausse de 100 % par rapport à 2024. Depuis 1990, le nombre de cas a littéralement explosé, enregistrant une hausse de 274 %. « On est passé de 3 millions de malades dans le monde à 12 millions aujourd’hui », précise l’association.

Bien qu’associée à l’âge, cette pathologie neurodégénérative n’est pas réservée aux personnes âgées, rappelle Dr Salim BENLEFKI.

« On sait aujourd’hui que le processus dégénératif commence 10 à 15 ans avant les premiers symptômes visibles », explique-t-il. Autrement dit, la maladie est déjà en marche longtemps avant qu’elle ne soit diagnostiquée, souvent vers l’âge de 60 ans, alors que les patients sont encore en activité professionnelle.

Deux facteurs de risques sont aujourd’hui clairement identifiés : le vieillissement de la population, qui “devrait contribuer à 89 % de sa prévalence d’ici à 2050”, et l’environnement, avec une exposition aux pesticides, précise Dr BENLEFKI, qui alerte sur la nécessité “d’accélérer la recherche scientifique” sur le sujet.

La maladie de Parkinson est une affection évolutive dont les symptômes s’aggravent avec le temps, altérant significativement la qualité de vie et le bien-être des personnes touchées.

– Symptômes moteurs caractéristiques :

Cette pathologie se manifeste principalement par des troubles moteurs, parmi lesquels :

  • un ralentissement des mouvements (bradykinésie) ; 
  • des tremblements, souvent au repos ; 
  • des mouvements involontaires incontrôlés (dyskinésies) ;
  • une raideur musculaire persistante ; 
  • des troubles de la marche ;
  • des problèmes d’équilibre et de posture ;
  • Tremblement de repos.

Ces manifestations peuvent rendre la parole difficile et compliquer les déplacements, notamment en raison des dystonies, contractions musculaires douloureuses fréquentes chez les patients.

– Symptômes non moteurs, souvent méconnus

En plus des troubles moteurs, la maladie de Parkinson entraîne une série de symptômes non moteurs, parfois plus invalidants encore :

  • des troubles cognitifs ; 
  • des perturbations de la santé mentale (anxiété, dépression) ;
  • un risque accru de démence à un stade avancé ; 
  • des troubles du sommeil (insomnie, agitation nocturne) ; 
  • des douleurs chroniques ; 
  • des altérations sensorielles.

Ces signes, souvent négligés au début, peuvent profondément impacter le quotidien et nécessitent un suivi médical adapté.

– Autres troubles du mouvement à ne pas confondre

Bien que la maladie de Parkinson soit le trouble du mouvement le plus fréquent, d’autres affections neurologiques présentent des symptômes similaires :

  • atrophie multisystématisée,
  • paralysie supranucléaire progressive ;
  • chorée, 
  • ataxie, 
  • dystonie.

Mais ces signes ne sont que la partie émergée de l’iceberg. La maladie peut aussi se manifester par des symptômes non moteurs, souvent difficiles à reconnaître et sous-estimés. « Il n’y a pas une, mais plusieurs formes de Parkinson », insiste Dr BENLEFKI.

Deuxième maladie neurodégénérative derrière Alzheimer, Parkinson est “une maladie dont on ne guérit pas”, et qui présente 60 symptômes, le plus connu étant le tremblement, qui touche deux malades sur trois.

Parmi les signes précoces de la maladie, la perte de l’odorat est bien identifiée par les spécialistes. Mais ce n’est pas le seul indice.

Un autre signe avant-coureur mérite une attention particulière : les troubles du sommeil. Et pas n’importe lesquels. Il s’agit d’un sommeil agité, avec :

– Mouvements brusques, 

– Paroles ou cris durant la nuit, 

– Cauchemars violents et répétitifs.

Ces manifestations peuvent survenir de manière isolée chez tout un chacun, mais lorsqu’elles sont récurrentes, elles doivent alerter et justifier un suivi médical.

La maladie peut également se manifester de manière plus sournoise par :

– Une baisse de moral ou perte de plaisir (anhédonie), 

– Une fatigue persistante (asthénie), 

– Des douleurs articulaires, notamment au niveau des épaules.

Ces symptômes sont souvent attribués à d’autres causes, ce qui entraîne une errance diagnostique. « Beaucoup de patients reçoivent des antidépresseurs qui n’ont aucun effet sur leur état, jusqu’à ce que les troubles moteurs apparaissent et permettent d’identifier enfin la maladie », observe le chercheur.

La forme que prend la maladie diffère d’un patient à l’autre. Chez certains, ce sont les troubles moteurs qui dominent. Chez d’autres, ce sont les symptômes non moteurs qui deviennent les plus invalidants.

Cette hétérogénéité rend le diagnostic et la prise en charge plus complexes, car les traitements actuels sont surtout efficaces sur les troubles moteurs, tandis que les symptômes non moteurs, eux, restent difficiles à soulager.

Face à une maladie aussi insidieuse, la reconnaissance des signes précoces, notamment avant 65 ans, est essentielle pour permettre un diagnostic et une prise en charge plus rapide. Mieux repérer ces signaux, c’est aussi préserver la qualité de vie des patients en intervenant plus tôt.

Mots clés : Parkinson ; diagnostic ; précoce ; santé ; maladie ; tremblement ; sommeil ; environnement ;